HERVÉ Christian, dit Armand, dit Nénesse

Par Robert Kosmann

Né le 25 mai 1937 à Mayenne (Mayenne), mort le 26 décembre 2011 à Domont (Val-d’Oise) ; ajusteur et électro-mécanicien ; militant CGT, délégué du personnel chez Renault à Boulogne Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine) ; militant de l’OCI.

Les parents de Christian Hervé étaient tous deux mayennais. Son père, Édouard Hervé, travaillait comme employé et magasinier dans un garage et sa mère, Victorine née Montembrault, était cuisinière. Catholiques non pratiquants ils étaient influencés par la CGT et le PCF. Apprenti tourneur, Christian Hervé réussit le concours d’entrée à l’école d’apprentissage Renault en 1951. En formation, il fut intégré aux ateliers d’outillage à Billancourt puis devint ajusteur-électricien et ensuite électro-mécanicien, jusqu’à la fin de sa carrière à Boulogne-Billancourt en 1992.

La politisation de Christian Hervé avait débuté à l’école primaire, où son instituteur dénonçait la guerre de Corée et les américains « gendarmes du monde ». Il fut également choqué par l’intervention des troupes soviétiques en Hongrie, en 1956. Incorporé dans l’armée cette même année, il effectua un an de service en Algérie et, après sa démobilisation fin janvier 1960, il participa aux manifestations contre cette « sale guerre ». C’est là qu’il rencontra les organisations d’extrême gauche trotskiste. En 1963, il adhéra au courant qui s’organisa deux ans plus tard au sein de l’OCI où il milita jusqu’en 1985. Délégué du personnel CGT chez Renault à Billancourt, de 1965 à 1972, il fut aussi délégué aux congrès du syndicat CGT Renault Billancourt dans ces mêmes années, et membre de la commission exécutive du syndicat en 1963. Il représentait alors dans les congrès le point de vue de l’extrême gauche et à ce titre dut subir provocations et calomnies de la part des majoritaires. Il fut éliminé des listes de délégués en 1972 par le système des ratures de listes.

Déjà défavorable à la candidature de Mitterrand en 1965, Christian Hervé fut en désaccord avec l’OCI qui appelait à voter pour ce candidat dès le premier tour en 1981. Ces différences l’amenèrent à quitter l’organisation trotskiste quatre ans plus tard. Malgré des désaccords nombreux, notamment pendant la grève de 1968, Christian Hervé resta fidèle à la CGT Renault toute sa vie.

Christian Hervé fut cycliste amateur, puis cyclotouriste. Il se maria en 1958 avec Marie Madeleine, employée de l’Imprimerie nationale, syndiquée à la CGT. Ils eurent une fille, Isabelle, née en octobre 1961.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158672, notice HERVÉ Christian, dit Armand, dit Nénesse par Robert Kosmann, version mise en ligne le 6 mai 2014, dernière modification le 23 novembre 2016.

Par Robert Kosmann

SOURCES : Archives PPo. ― Gilbert Hatry (dir.), Notices biographiques Renault, Paris, Éditions JCM, 1990. — Entretien et correspondances avec Christian Hervé en décembre 2011.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable