BATLLO Jean-Baptiste [BALLO, à l’état civil]

Par André Balent

Né le 31 janvier 1896 à Perpignan (Pyrénées-Orientales), mort le 19 septembre 1959 à Perpignan ; ouvrier chaudronnier ; militant communiste ; militant syndicaliste ; déporté en Algérie ; conseiller municipal de Perpignan (1945-1947).

La liste des « suspects du point de vue national » de Perpignan (Pyrénées-Orientales) dressée par la Brigade spéciale le 10 novembre 1939 et destinée au commissariat central de cette ville, indique que Jean Batllo, ouvrier chaudronnier employé chez Tixador, naquit dans la capitale du Roussillon le 26 janvier 1896. Or les registres de l’état civil de Perpignan ne portent pas mention, à cette date, de la naissance de Jean Batllo. Par ailleurs, d’autres dates de naissance ont été indiquées dans la presse ou dans des rapports de police, en ce qui le concerne, au mois de janvier 1896. Comme par ailleurs son patronyme était souvent orthographié "Batllo" ou, de façon phonétique "Baillo", on peut considérer que l’acte de naissance de Jean-Baptiste Ballo, né le 31 janvier 1896 est bien le sien. En effet le catalan "Ballo" ou "Batllo" peut être transcrit phonétiquement en français "Baillo". Jean-Baptiste Ballo était le fils de Jacques, Joseph, Sébastien tonnelier âgé de trente-neuf ans et de son épouse Rose, Thérèse, Marie Ribeil, giletière âgée de trente-quatre ans.
Jean Batllo ne fit sans doute pas la guerre de 1914-1918, car, amputé de trois doigts à la main droite, il fut réformé. En 1932, il exerçait la profession de rétameur au 30 de la rue de la Lanterne, dans le quartier Saint-Mathieu à Perpignan. Plus tard, il travailla comme chaudronnier.
Jean Batllo, militant du Parti communiste, était surtout actif dans le mouvement syndical. En 1923, il était secrétaire de l’Union départementale des syndicats CGTU des Pyrénées-Orientales. Il ne cessa de militer dans les rangs des syndicats unitaires jusqu’à la réunification du mouvement syndical. À son congrès du 20 décembre 1936, l’UD des syndicats CGT des Pyrénées-Orientales l’élut au poste de trésorier.
Jean Batllo fut candidat aux élections municipales à Perpignan (scrutin du 6 mai 1929) sur la liste présentée par le Parti communiste ; il obtint 506 voix (inscrits : 12 104 ; votants : 8 938 ; suffrages exprimés : 8 904). En 1932 (rapport du commissaire spécial de Perpignan au préfet des Pyrénées-Orientales, 15 juin 1932), il était considéré comme un des principaux dirigeants du Parti communiste à Perpignan (voir également : Guisset Joseph*, Rius Michel*).
En 1935, il était trésorier du Comité de Perpignan de lutte contre la guerre et le fascisme.
En novembre 1939 il fut inscrit sur la liste des « suspects du point de vue national » : la police considérait qu’il faisait partie du groupe de militants communistes qui fréquentaient alors le café Maribaud. Jean Batllo participa pendant quelque temps aux activités du Parti communiste clandestin à Perpignan. Arrêté, il fut par la suite déporté en Algérie.
En avril 1945, il fut candidat du PCF aux élections municipales de Perpignan sur la "liste commune d’union patriotique et républicaine" conduite par Félix Mercader (SFIO) soutenue par le CDL (notamment par son président Camille Fourquet) et le PCF. À la même date il était secrétaire de la section communiste du quartier perpignanais de Saint-Mathieu.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15886, notice BATLLO Jean-Baptiste [BALLO, à l'état civil] par André Balent, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 5 septembre 2015.

Par André Balent

SOURCES : Arch. Dép. Pyrénées-Orientales, Versement du cabinet du préfet (13 septembre 1951), liasse 64 (PC et CGTU, 1932-1933), annexes au rapport du préfet des Pyrénées-Orientales au ministre de l’Intérieur, 21 juin 1932, rapport du commissaire spécial de Perpignan au préfet des Pyrénées-Orientales, 15 juin 1932 ; liasse 177 (PC et SFIO, 1934-1936) ; liasse 169 (dissolution du Parti communiste, 1939-1940), liste des « suspects du point de vue national », versement du 16 septembre 1959, liasse 111 (PC et CGTU, 1921-1924), rapport du préfet des Pyrénées-Orientales au ministre de l’Intérieur, 29 août 1923. — Arch. com. Perpignan, état civil, acte de naissance de J-B Ballo et mention marginale. — Le Cri catalan, hebdomadaire (officieux) de la Fédération socialiste des Pyrénées-Orientales, 28 avril 1923. — Le Travailleur catalan, hebdomadaire de la Région catalane du Parti communiste, 26 décembre 1936, 21 avril 1945. — Léo Figuères, Jeunesse militante, chronique d’un jeune communiste des années 30-50, Paris, Éd. sociales, 1971. — Horace Chauvet, La Politique roussillonnaise (de 1870 à nos jours), Perpignan, 1934. — Étienne Frenay, « Les communistes et le début de la Résistance en Roussillon », Le Travailleur catalan, hebdomadaire de la Fédération communiste des Pyrénées-Orientales, 26 mai 1972.

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