BAYLET Jean

Par Pierre Couchot, Francis Colbac

Né le 13 mars 1891 à Saint-Julien-de-Bourdeilles (Dordogne), mort le 1er mai 1981 à Périgueux (Dordogne) ; instituteur en Dordogne ; militant syndical (FUE puis SNI) ; militant communiste puis socialiste ; conseiller municipal de Périgueux.

Fils de Pierre Baylet, boucher, et de Françoise Vignaud, sans profession, Jean Baylet devint instituteur. Il adhéra au Parti socialiste SFIO en 1914. Il était également à cette date militant de la Fédération nationale des syndicats d’instituteurs CGT.

Exempté du service militaire en 1912 puis en 1913, il fut mobilisé à partir de novembre 1914 dans un régiment de zouaves puis des régiments de tirailleurs indigènes et fut démobilisé en août 1919 comme caporal fourrier. Il obtint la médaille militaire en 1955. Il reprit son métier d’instituteur à Verteillac.

En 1920, il suivit la majorité de la Fédération socialiste de la Dordogne pour l’adhésion à la IIIe Internationale et adhéra au Parti communiste.
Il épousa le 10 août 1921 à Périgueux Marie-Jeanne Galina, institutrice. Ils enseignaient à Campagnac-lès-Quercy puis à Marsaneix, au sud de Périgueux, à partir de 1926.

Jean Baylet fut durant dix ans un militant communiste actif. Candidat aux élections municipales de Périgueux en 1929, il fut élu. De nouvelles élections ayant lieu en 1930, il ne fut pas représenté. À cette date en effet, se manifestèrent ses divergences avec le PC, notamment sur le problème des rapports parti-syndicat. Le congrès fédéral, où il combattit la politique de la direction du Parti, et le congrès national de 1930 marqua la rupture. Il quitta le PC en 1931.

Durant toutes ces années, il avait surtout consacré son activité au domaine syndical. Militant d’abord, dès la fin de la guerre, au sein du groupement autonome d’instituteurs de la Dordogne, qui devait donner naissance au Syndicat départemental de la Fédération unitaire de l’enseignement. il fut ensuite un des responsables de ce syndicat qui en fit son trésorier et le délégua au IIIe congrès de la CGTU (Paris, août 1925).

Après avoir quitté le PC en 1931, il resta plusieurs années hors de tout parti. En 1934, à partir de la situation locale, il tenta de créer un groupement politique autonome et joignit pour ce faire ses efforts à ceux de Pierre Lacombe, ex-secrétaire fédéral du PC, qui avait lui aussi fondé un mouvement proche du courant doriotiste. Devant l’évolution de Jacques Doriot, il renonça.

En 1935, il adhéra à la SFIO et en fut le candidat aux élections municipales de cette année-là. Il devint membre de la commission administrative permanente de la Fédération socialiste SFIO en 1936 et le resta jusqu’à la guerre. En 1937, au mois de février, devenu membre du bureau fédéral, il était désigné comme secrétaire fédéral à la propagande. Il était dans le même temps responsable de la bibliothèque fédérale et administrateur de La Voix Socialiste (hebdomadaire de la SFIO). Il fut délégué au congrès national de Royan en 1938. Mais durant cette période encore, Jean Baylet eut surtout une activité syndicale.

Au congrès de Montpellier de la Fédération unitaire de l’enseignement (FUE) de 1934, la section de Dordogne contresigna le texte présenté par le Morbihan préconisant, comme les militants de la Ligue syndicaliste, l’entrée immédiate dans le Syndicat national des instituteurs, sans attendre d’éventuelles discussions entre la CGT et la CGTU. La décision de fusionner un an avant les autres syndicats de la FUE amena l’entrée de Jean Baylet, en janvier 1935, dans le SNI et son élection au bureau. En mars, devenu secrétaire administratif, délégué au conseil national, lors du congrès de l’UD en juillet, il s’abstint sur le rapport en critiquant René Belin, qui présidait ce congrès, pour ses prises de position anti-unitaires. Il œuvra activement cette même année à la réunification syndicale, participant à toutes les réunions préparatoires et assurant le secrétariat de séance de l’assemblée générale de fusion des deux syndicats. Membre du bureau du SNI unifié, il en assura la trésorerie de 1936 à la guerre et était le secrétaire de rédaction du bulletin du syndicat, L’Action corporative.

Après la guerre, il continua à militer au sein de la section SFIO de Périgueux à laquelle son domicile servait d’ailleurs de siège. Ses loisirs de retraité lui permirent d’ouvrir une boutique de philatélie qu’il tenait encore en 1976 au rez-de-chaussée du siège de la Fédération du Parti socialiste.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15984, notice BAYLET Jean par Pierre Couchot, Francis Colbac, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 5 novembre 2022.

Par Pierre Couchot, Francis Colbac

SOURCES : Arch. Dép. Dordogne : 4 M 186, 4 M 194, 4 M 209, 10 M 39, 3 M 256, 3 M 283, 3 M 294. — La Voix Socialiste. — Le Prolétaire du Périgord. — Le Peuple de la Dordogne. — Compte rendu des congrès CGTU. — Archives UD-CGT Dordogne : cahiers de comptes rendus du syndicat des instituteurs. — Arch. Dép. Dordogne, état civil, registre matricule. — Notes d’Alain Dalançon, de Jacques Girault et de Loïc Le Bars.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable