Domont (Val d’Oise), Carrefour des Quatre-Chênes, 12 - 16 août 1944

Par Fabrice Bourrée

Exécution en ce lieu de 23 résistants entre le 12 et le 16 août 1944.

Le 12 août 1944, à Domont, un franc-tireur isolé tira sur une moto allemande, blessant légèrement le motocycliste et un capitaine allemand. Des barrages furent installés sur toutes les routes et les représailles commencèrent alors. Un groupe de trois hommes (Maurice Cotty, Eugène Duhamel et Henri Morlet) fut arrêté à l’un des barrages au lieu dit « Les Quatre-Chênes ». Cotty parvient à se faire libérer mais les deux autres, pris comme otages, furent immédiatement fusillés sur place.

Le 15 août, les Allemands poursuivirent leurs sanglantes représailles à Domont. Le colonel André Rondenay, délégué militaire régional, ainsi que quatre de ses compagnons de la France libre (Louis Lerouge, André Baude, Roger Claye et Alain de Beaufort) furent extraits d’un convoi de déportés en instance de départ pour l’Allemagne, à la gare de Pantin, et furent aussitôt conduits en automobile jusqu’à la clairière des « Quatre-Chênes ». Tous les cinq furent massacrés séance tenante, les corps étant laissés sur place.

Le même jour, à Nerville-la-Forêt, la ferme Commelin, qui abritait le PC provisoire de William Lapierre (chef d’état-major de Défense de la France) et la rotaprint imprimant le journal Défense de la France, fut cernée par les Allemands. Après s’être livrés au pillage, ils incendièrent la ferme et prirent sept otages dans le village : André Commelin, Henri Sadier (maire de Nerville), Paul Duclos (instituteur et secrétaire de mairie), Marcel Harlay (ouvrier agricole) et son frère Roger, M. Deforge (âgé de 72 ans) et Roger Faure. Simultanément, le contrôle des routes voisines amena l’arrestation de Grandjean, chez lequel un dépôt d’armes fut découvert, et de plusieurs agents de liaison (Touchon, Remon, Alviset). Les victimes furent rassemblées et conduites sur Enghien. Mais le convoi dut éviter un champ de mines posé par des résistants. Les SS convoyeurs, en représailles, arrêtèrent quatre jeunes campeurs qui, par malchance, se trouvaient là : Queux, Lamart, Gourrier, Defontaine. Les prisonniers au nombre de treize subirent un interrogatoire à la Feldgendarmerie d’Enghien avant d’être fusillés dans la forêt de Domont, au carrefour des Quatre-Chênes, le 16 août (trois d’entre eux ayant été relâchés entre-temps).

La liste définitive des fusillés de Domont s’établit comme suit : Robert Arrondeau et sa femme Amandine Arrondeau, Pierre Alviset, André Baude, Alain Grout de Beaufort, Roger Claie, André Commelin, Jacques Debris, Auguste Defontaine, Henri Douay, Paul Duclos, Eugène Duhamel, Georges Grandjean, Robert Gourrier, Marcel Harlay, Lucien Lamart, Louis Lerouge, Robert Martial Meunier, René Queux, André Rondenay et Henri Sadier.

Une stèle marque leur sacrifice aux Quatre-Chênes et une cérémonie annuelle honore en ce lieu leur mémoire.

Par ailleurs furent exécutés ou massacrés dans le même secteur : Henri Morlet et André Duret.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article178587, notice Domont (Val d'Oise), Carrefour des Quatre-Chênes, 12 - 16 août 1944 par Fabrice Bourrée, version mise en ligne le 16 février 2016, dernière modification le 3 novembre 2019.

Par Fabrice Bourrée

SOURCES : Arch. dép. Yvelines, 1374 W 54 (service de recherche des crimes de guerre ennemis, affaire de Domont). — Martial Laroque, La Résistance en Val-d’Oise, Argenteuil, Comité du Val d’Oise de l’ANACR, 1986

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