VINCENT Jean, Joseph

Par Gilles Morin, Jean-Michel Steiner

Né 7 janvier 1920 à Firminy (Loire), mort le 12 mai 2005 à Saint-Priest (Loire) ; inspecteur central des impôts ; secrétaire de la section SFIO de Saint-Étienne (1959 - 1965), des fédérations SFIO (1965 - 1969), puis PS (1969 - 1971) de la Loire.

Le père de Jean Vincent, Alexandre, Marcel, vingt-huit ans, était employé aux chemins de fer, et sa mère Marie, Rose, Joséphine Dumas, vingt-six ans, était ménagère.
Lorsque le 2 décembre 1943, il épousa à Saint-Étienne, Marie, Ginette Passevant, employée à la préfecture, née le 20 mai 1922 à Condat (Cantal), Jean Vincent est contrôleur adjoint au service général du Contrôle économique. Par la suite il devient inspecteur des impôts aux contributions indirectes. II exerce des responsabilités dans le syndicat des personnels des impôts au niveau départemental et régional. Le couple a eu deux garçons et une fille.
Le 23 février 1959, sur proposition de Claudius Volle, secrétaire fédéral, estimant « indispensable de confier le poste de secrétaire de section à un militant jeune, dévoué et compétent », Jean Vincent fut élu à l’unanimité secrétaire de la section de Saint-Étienne. Après le scrutin municipal du 8 mars, la réélection d’Alexandre De Fraissinette et le débat qui traverse la section, il s’opposa à ce que les élus SFIO soutiennent la majorité “3° Force” (MRP-CNI) composée par le maire mais ne peut empêcher Volle d’accepter un poste d’adjoint. Il proposa d’améliorer la formation des militants en organisant des conférences (sur l’Espagne, pour le centenaire de Jaurès) et en abonnant la section à La Revue Socialiste et au Populaire.
En 1962, il fut élu administrateur de la Caisse primaire de Sécurité sociale. Il milita dans les organisations de parents d’élèves. Il fut avec le Docteur Meilland, un des fondateurs du Planning familial de la Loire, à la fin des années 1960.
Résidant dans le quartier neuf de la Palle, il fut candidat dans le canton Saint-Étienne Sud-Est le 8 mars 1964, scrutin où il obtint 1 137 des 13 788 suffrages exprimés (pour 42 874 inscrits) devant le PSU Marcel Pierre (1 133 voix) mais derrière le communiste Lucien Arnaud (3 700 voix) pour lequel il se désiste. Lors des élections législatives de 1967 Jean Vincent dut laisser Charles Hernu affronter Lucien Neuwirth dans la 2e circonscription de la Loire (Saint-Étienne Sud) et représenter la FGDS dans la vallée du Gier (3e circonscription) où il obtient 6 342 des 49 088 suffrages exprimés (pour 62 649 inscrits) derrière le centriste Chazalon (18 813 voix), le gaulliste Drancourt (12 113 voix) et le communiste Jean Reymond (8 099 voix). Il se désista pour ce dernier. En 1968, revenu dans la 2° circonscription pour affronter Lucien Neuwirth, il recueillit 7 658 des 50 470 suffrages exprimés (pour 70 631 inscrits). « Respectueux des accords nationaux existant entre la FGDS et le PC, convaincu qu’au second tour les électrices et électeurs voteront contre le régime, contre le pouvoir absolu » il se désista pour le communiste Serge Gaillard (9 884 voix).
À nouveau candidat dans le canton Saint-Étienne Sud-Est en mars 1970, Jean Vincent arriva en dernière position (1 182 des 17 977 suffrages exprimés pour 48 760 inscrits) devancé par Laurent Boudon (Républicain indépendant, 1 434 voix), Marcel Pierre (PSU, 1 748 voix), Pierre Louis (gaulliste, 2 494 voix) et Lucien Arnaud (PCF, 4 303 voix) pour lequel il se désiste.
En 1973, le voici à nouveau dans la 3e circonscription de la Loire (vallée du Gier). Pour la première fois avec 9 441 voix (sur 66 661 inscrits et 51 000 suffrages exprimés) il devance le candidat communiste (Marc Bruyère, 8 746) et se retrouve au second tour. Obtenant 24 043 des 51 220 suffrages exprimés, il ne parvient pas à empêcher la réélection d’André Chazalon (27 155 voix), massivement soutenu par les électeurs des communes rurales de la circonscription méfiants à l’égard d’un socialiste à propos duquel le journaliste Jean Tibi écrivait qu’il « n’annonçait pas tout à fait la couleur : une sorte de “rose cassé“ ou de “rouge étiré“, c’était selon ».
Secrétaire de la fédération SFIO de la Loire en 1965-1969, puis du Parti socialiste en 1969-1971, Jean Vincent a aussi occupé les fonctions de secrétaire général de la FGDS en 1966-1967. Comme tel, il s’engagea dans les débats internes de l’organisation. Il fut signataire de la motion Mollet - Mauroy, pour le congrès national constitutif de mai 1969 à Alfortville, puis de la motion Mollet pour le congrès d’Issy-les-Moulineaux en juillet 1969, de la motion O (Savary - Mollet) pour le congrès d’Épinay en 1971
Il redevint secrétaire fédéral en janvier 1975, lors de la crise qui conduisit au départ vers le parti radical d’une quarantaine de membres et à la réorganisation de celle-ci par des délégués nationaux. Avec ses amis, Louis Barjon, Hugues Cnockaert, Maurice Falcon, Marcel Fouvet, Jean Hugon, Jean Pradel, il avait rompu « toute collaboration » en septembre 1975 avec les représentants PSU et de la troisième composante.
Premier adjoint au maire de Saint-Chamond, Jacques Badet, en 1977, il a été président de la commission des Finances, mais entra en conflit avec lui en 1978.
Jean Vincent est décédé à Saint-Priest (Loire) le 12 mai 2005.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article181818, notice VINCENT Jean, Joseph par Gilles Morin, Jean-Michel Steiner, version mise en ligne le 17 juin 2016, dernière modification le 16 juillet 2016.

Par Gilles Morin, Jean-Michel Steiner

SOURCES : Archives de l’OURS, dossiers Loire, 2/APO/2, fonds. FGDS. — Arch. FJJ, 13/EF/42/1. — La Documentation socialiste, avril 1969, juin 1969. — Arch. Mun. Saint-Étienne, 1S 346, cahiers de la section stéphanoise de la SFIO (1927-1960). — La Tribune - Le Progrès (édition de Saint-Étienne) : 9 & 16 mars 1964 ; 13 & 25 février, 6 & 13 mars 1967 ; 22 juin 1968 ; 9 & 16 mars 1970 ; 5, 8 & 12 mars 1973 ; 13 & 15 janvier 1978. — État-civil de Firminy, naissances 1920. — Renseignements fournis par Bruno Vennin et Jean-François Drut.

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