KANG Keqing 康克清

Par Jacques Manent

Née en 1909 ou 1912 dans le xian de Wan’an, Jiangsu ? Chef de guérilla de l’Armée Rouge, épouse de Zhu De, et présidente de la Fédération des femmes chinoises depuis 1978

Kang Keqing est surtout connue comme la femme de Zhu De (朱德) mais elle a pourtant réussi à se faire un nom par elle-même. Qui la rencontra en 1937, la décrit comme une jeune femme solide mais non sans charme, célèbre dans l’armée pour sa vaillance et don adresse au tir plus encore que par le nom de son mari. Fille d’un pêcheur misérable qui dut se résoudre à abandonner six de ses sept enfants, Kang Keqing fut adoptée par un couple de paysans guère plus fortunés qui négligèrent son instruction et l’envoyèrent travailler aux champs avec ses frères d’adoption. Son père adoptif se trouvait être le chef de l’association paysanne locale : elle adhère rapidement à la L.J.C. et devient même le représentant de la Ligue dans son xian. En 1927, devant la répression opérée par le G.M.D. — plus de mille paysans exécutés dans son district, dont moins d’un tiers étaient communistes — et la menace d’un mariage arrangé à l’avance par son père, suivant la coutume, elle quitta son village. A partir d’un noyau de paysans et de membres de la L.J.C. en fuite, elle constitue un groupe de guérilla qui rejoint, dans les derniers jours de 1927, la 4e Armée de front sous les ordres de Zhu De. Elle épouse Zhu dans le Jinggangshan deux ans plus tard et adhère au P..C.C. en 1930.
Kang Keqing va dès lors mener une carrière militaire parallèle à celle de son mari : au Q.G. de l’Armée rouge d’abord, puis à la tête d’un détachement féminin. A partir de 1933 elle effectue des stages prolongés à l’Université de l’Armée rouge avant d’être chargée, jusqu’à la fin de 1934, de superviser l’action des troupes au front. Pendant la Longue Marche elle reste à l’arrière avec Zhu De et s’y distingue par son étonnante résistance physique autant que pour sa bravoure : on la voit à plusieurs reprises transporter des blessés sur son dos pendant des kilomètres. A peine arrivée au Shenxi, elle reprend ses études et sort, en octobre 1937, diplômée de Kangda. Affectée au département politique de la 8e Armée de route, elle fait partie de la délégation qui, menée par Zhu De en août 1940, négocie à Luoyang un partage des fronts d’opération avec les généraux du G.M.D. Elle est une des très rares femmes à avoir commandé des troupes régulières de l’Armée rouge, bien que ne les ayant pratiquement jamais menées au combat. En avril 1949, elle reçoit d’importantes responsabilités à la tête de la Fédération pan-chinoise des femmes démocratiques, qui devient, après 1957, la Fédération des femmes chinoises. Elle détient en outre, depuis la Libération, diverses fonctions dans des organisations de masse similaires. Député du Henan de 1954 à 1964, représentante du Jiangxi à l’A.N.P. après cette date, Kang Keqing a été élue en 1957 vice-présidente de la Fédération des femmes chinoises. Après la chute de la « Bande des Quatre », la gloire posthume de son mari lui a valu d’importants promotions : membre du comité permanent de l’A.N.P., elle est également entrée au C.C. en février 1978 et a reçu en septembre de la même année la présidence de la Fédération des femmes chinoises. C’est, depuis lors, l’une des femmes les plus célèbres en Chine.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article182315, notice KANG Keqing 康克清 par Jacques Manent, version mise en ligne le 2 novembre 2016, dernière modification le 2 novembre 2016.

Par Jacques Manent

SOURCES : Outre Bartke (1981), voir Nym Wales (1952).

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable