THOMAS-COËLE Emma [née LABROUCHE Emma]

Par Hervé Le Fiblec

Née le 19 août 1902 à Bordeaux (Gironde), morte le 21 septembre 1968 à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) ; professeure d’éducation musicale ; militante du FNU, militante du SNES, secrétaire générale de l’Association des professeurs d’éducation musicale.

Elle fut reconnue et légitimée par ses parents lors de leur mariage en juillet 1906 : son père, Guillaume Labrouche, était chef d’escadron au 9e Régiment du Train des équipages installé à Châteauroux, âgé de 52 ans lors de sa naissance ; sa mère, Angèle Roussarie, sans profession, habitait Bordeaux.

Emma (souvent appelée Emmy) Labrouche était maîtresse auxiliaire de chant à l’école primaire supérieure de filles de Biarritz (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques) en 1933, puis professeur de musique au collège de filles de Dax (Landes) en 1934. Elle entra dans le cadre parisien et était en poste au lycée Molitor, annexe du lycée Molière à Paris, en 1937-1938.

Elle épousa le 6 avril 1939 à Paris (XVIe arr.), René Thomas-Coële, collaborateur de Louis Jouvet depuis 1938, proche de Jean Giraudoux dont il publia le théâtre complet, et collaborateur de la Revue d’histoire du théâtre dès sa création en 1945.

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, elle fit partie des enseignants qui participèrent à la création des premiers comités de base du Front national du secondaire sous l’impulsion d’Henri Lablénie, et accueillit à son domicile du boulevard Murat un certain nombre de réunions du FNU.

À la Libération, toujours affectée au lycée Molière, elle enseigna aussi à son annexe, le lycée La Fontaine (anciennement Molitor), qui hébergeait le tout nouveau Centre national de préparation au certificat d’aptitude à l’enseignement musical (CAEM), lieu important dans la construction de la discipline éducation musicale.

Elle fut auditionnée par la commission du second degré de la Commission Langevin-Wallon, et œuvra auprès de Raymond Loucheur, nommé inspecteur général en 1946. Elle se félicita d’ailleurs dans L’Université syndicaliste en juin de cette année de la nomination de ce premier inspecteur général de musique.

Militante active du Syndicat national de l’enseignement secondaire, elle fut membre de sa commission exécutive de 1945 à 1948. En 1945, elle se félicitait dans L’US (n°10, du 25 décembre) que les postes du cadre parisien soient réservés aux titulaires du CA degré supérieur et que les professeurs d’éducation musicale aient retrouvé la parité avec les professeurs de dessin, ayant droit à un siège au Conseil de l’enseignement du Second degré. Elle y était d’ailleurs élue à ce titre et siégeait au Conseil supérieur de l’Education nationale, comme titulaire de 1945 à 1950, puis comme suppléante jusqu’en 1958. En 1948, elle fut en outre élue pour un premier mandat à la 7e commission administrative paritaire nationale, mandat qui ne prit fin qu’en 1965.

Elle était aussi dès la fin de l’année 1945, secrétaire générale de l’Association des professeurs d’éducation musical universitaires (APEMU), officiellement créée à cette époque, succédant à une amicale.

Mutée en 1958 au lycée Cézanne d’Aix-en-Provence (où son mari travaillait), elle milita au sein de la section académique (S3) du SNES d’Aix-Marseille et siégea à la commission administrative paritaire académique.

Elle lutta constamment pour la reconnaissance des enseignants de musique, alors considérés comme des enseignants « de seconde zone », recrutés par un certificat d’aptitude distinct du CAPES (certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement de second degré), situation qui ne fut rectifiée qu’en 1969. Elle eut la satisfaction d’apprendre à la veille de son décès le dédoublement des classes de premier cycle en musique, revendication pour laquelle elle avait toujours combattu.

Jean-Marie Lecoeuvre, secrétaire du S3 du SNES d’Aix (1953-1967), lui rendit hommage dans L’US n°3 du 23 octobre 1968.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article182395, notice THOMAS-COËLE Emma [née LABROUCHE Emma] par Hervé Le Fiblec, version mise en ligne le 7 juillet 2016, dernière modification le 25 juillet 2021.

Par Hervé Le Fiblec

SOURCES : Arch. IRHSES, dont L’Université syndicaliste, Brochure de l’ACREN, 1948.

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