CROS Émile, Louis

Fils d‘un maréchal de logis au 20e régiment d’artillerie, devenu receveur-buraliste, Emile Cros reçut les premiers sacrements catholiques. Élève de l’école primaire supérieure de Poitiers, il entra à l’École normale d’instituteurs de Poitiers en 1914. Mobilisé en novembre 1915, il fut incorporé le 1er janvier 1916 au 3e Régiment d’infanterie coloniale. Fait prisonnier du début juin à fin novembre 1918, il fut démobilisé à Rochefort (Charente-Inférieure, Charente-Maritime), le 25 septembre 1919, avec le grade de caporal fourrier.

Titulaire du certificat d’aptitude pédagogique à la fin de 1919, il devint instituteur dans la Vienne. En poste à Usson-du-Poitou, il se maria uniquement civilement en août 1927 à Buxeuil (Vienne) avec une institutrice Madeleine Laforgue, (voir Madeleine Cros). Ils enseignèrent jusqu’à la guerre au hameau de Bellefois par Neuville-de-Poitou.

Émile Cros adhéra en 1922 au syndicat départemental de la Fédération unitaire de l’enseignement où il milita activement avec son épouse. Conformément à la déontologie syndicale, il reversait une partie de son indemnité de directeur d’école au syndicat. Membre du conseil syndical après le congrès fédéral de Marseille de 1930, il se reconnaissait, comme son épouse, dans la « Majorité fédérale ». Gréviste le 12 février 1934, membre du Syndicat national des instituteurs après la fusion de 1935, il adhéra avec son épouse au Comité de vigilance des intellectuels antifascistes et milita activement dans le mouvement départemental du Front commun. Il vota en 1928 pour le candidat socialiste, pour le candidat communiste en 1932 puis à nouveau pour le candidat socialiste en 1936.

Pacifiste avec son épouse, il participa à la création d’une section de la Ligue internationale des combattants de la Paix qu’il présida dans la Vienne jusqu’à la guerre.

Mobilisé au début de la guerre en 1939 comme maréchal des logis-comptable au dépôt d’artillerie de Poitiers, toujours pacifiste, il se tint à l’écart, participant seulement à la défense passive.

Après la guerre, Émile Cros et son épouse restèrent membres actifs du Syndicat national des instituteurs.