LECOMTE Marguerite, Julia, Marie, née Le Baron

Marguerite Lecomte fut trouvée morte dans sa cellule du Palais de Justice, secteur allemand, le 30 avril 1942, pendue au pied de son lit à l’aide d’un foulard, selon les Renseignements Généraux Rouennais. Elle était l’épouse de Georges Lecomte, professeur à l’école des Beaux Arts de Rouen, lui-même fut sérieusement inquiété et incarcéré à deux reprises par les autorités allemandes. Marguerite fut arrêtée le 20 avril 1942 pour suspicion d’espionnage. Dénoncée par un certain Leberquier, qu’elle avait hébergé, elle avait aidé financièrement d’un billet de mille francs, un prisonnier anglais évadé du Champ de Course de Rouen (qui servit à parquer de nombreux prisonniers) et, aidé des Français à rejoindre Londres.
Georges Lecomte, arrêté deux fois par la Gestapo dont la deuxième fois en même temps que son épouse, fut relâché après le suicide de son épouse. Il survécut à la guerre : en mai 1944 il décida d’abandonner son enseignement pour se cacher en dehors de Rouen afin d’échapper aux Allemands et aux nombreux bombardements alliés sur la ville : il déclara et écrivit après guerre que son épouse avait été torturée et étranglée et ne s’était point suicidée. Il indiquait également la non-appartenance de son épouse et de lui-même à un réseau. Georges Lecomte est mort en février 1956.
En 1948, le Ministère des Anciens combattants et Victimes de Guerre se prononça, après, enquête sur le classement de « Madame Lecomte, née Le Baron », en vue de lui attribuer la mention Mort pour la France. Le rapport, s’appuyant sur un constat de la police rouennaise qui avait été appelée par les autorités allemandes le jour du décès, concluait « A été internée au Palais de Justice, après plusieurs interrogatoires, s’est suicidée dans sa cellule pour ne pas dénoncer ses camarades de réseau ».