GUILLEMAIN Léon

Par Didier Bigorgne

Né le 21 octobre 1877 à Signy-l’Abbaye (Ardennes), mort le 14 décembre 1953 à Montcy-Saint-Pierre (Ardennes) ; instituteur, puis directeur d’école ; combattant le la guerre 1914-1918 ; syndicaliste et militant socialiste ; secrétaire général de la section des Ardennes du SNI (1924-1929) ; maire de Montcy-Saint-Pierre (1935-1940, puis 1944-1945).

Léon Guillemain était le fils d’Alfred Guillemain, marchand épicier, et de Célina Suply, sans profession. Après des études dans son village natal, il entra à l’École normale d’instituteurs de Charleville. Il enseigna dans le village de Mondigny jusqu’à la Première Guerre mondiale ; son épouse, Marie Élise, Angèle Cochart qui lui donna deux garçons et une fille, était alors institutrice dans le village voisin de Champigneul-sur-Vence.
Léon Guillemain, qui avait effectué son service militaire dans un régiment de chasseurs à pied, fut mobilisé en août 1914. Il combattit les Allemands et obtint la croix de guerre 1914-1918. Après le conflit, il enseigna, avec son épouse, à Thin-le-Moutier. En 1924, il prit la direction de l’école des garçons à Montcy-Saint-Pierre ; son épouse devint directrice de l’école des filles.
Dans le courant de l’année 1924, Léon Guillemain et un groupe d’instituteurs encouragés par l’inspecteur primaire de Vouziers qui regrettait l’emprise du maire conservateur de la ville sur l’Amicale, lancèrent un manifeste syndical des instituteurs. Trente-deux signatures furent recueillies, un bulletin fut imprimé : la section ardennaise du Syndicat national des Instituteurs était née, Léon Guillemain en devint le secrétaire général. Il occupa cette fonction jusqu’en 1929, date à laquelle il renonça aussi à représenter son syndicat au Cartel des services publics confédérés. Toutefois, Léon Guillemain continua de siéger au comité syndical jusqu’à son départ à la retraite en 1933 avec le grade d’officier de l’Instruction publique.
Léon Guillemain participa au congrès national du SNI à Paris en 1931, mais il se distingua surtout par des positions intransigeantes dans son département. Le 13 avril 1931, il démissionna du comité d’organisation du centenaire de l’École normale de Charleville dont la manifestation était fixée le 3 mai suivant pour marquer son opposition aux parlementaires ardennais invités. Il leur reprochait d’avoir voté un amendement tendant à faire participer l’enseignement privé au cinquantenaire de l’Ecole laïque, et d’avoir manqué à leur promesse en refusant un avancement aux instituteurs. Membre du conseil départemental de l’enseignement primaire depuis le 21 avril 1929, il démissionna de son mandat en mars 1932 en signe de protestation après l’échec du mouvement d’abstention aux examens dans les Ardennes qui se placèrent au dernier rang des sections départementales du SNI.
Léon Guillemain militait au Parti socialiste SFIO. A partir de 1930, il occupa la fonction de trésorier cantonal de Charleville. Aux élections municipales des 5 et 12 mai 1935, il mena la liste de son parti à la victoire à Montcy-Saint-Pierre avant de devenir maire du village. Révoqué par le gouvernement en 1940, il retrouva son poste de maire en septembre 1944. Mais, il fut battu au deuxième tour des élections municipales d’avril-mai 1945 sur la liste de la Libération qu’il conduisait.
Léon Guillemain vécut à Montcy-Saint-Pierre jusqu’à sa mort. Ses obsèques religieuses y furent célébrées le 17 décembre 1953.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article190163, notice GUILLEMAIN Léon par Didier Bigorgne, version mise en ligne le 5 mars 2017, dernière modification le 14 janvier 2019.

Par Didier Bigorgne

SOURCES : A.D des Ardennes 3M 8 et 9. — Bulletin de la section ardennaise du Syndicat national des instituteurs, 1931 et 1932. — Le Socialiste Ardennais, 1930 à 1935. — Presse locale. — État civil de Signy-l’Abbaye et de Charleville-Mézières (commune de Montcy-Saint-Pierre).

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