SMIÉTANSKA Génowefa (Geneviève)

Par Gérard Larue

Née le 2 février 1914 à Woclawek (Pologne) ; mécanicienne ; militante communiste ; déportée politique à Ravensbrück (Allemagne).

Fille de Marcel Smiétanski d’origine polonaise, elle avait acquis la nationalité française depuis son mariage en 1935 avec Lucien, François Bar né le 28 septembre 1908 à Masny (Nord). Séparée de lui depuis 1939, elle était domiciliée 295 bis route de Gonesse (actuelle avenue Stalingrad) à Stains (Seine, Seine-Saint-Denis), dans les dépendances du pavillon occupé par son père.
Ouvrière au chômage, elle fut employée à la Société Viralu (Aluminium) 152, route de Gonesse (actuelle avenue Stalingrad) à Stains en qualité de mécanicienne, du 8 août 1930 au 20 novembre 1938, date à laquelle elle fut licenciée pour fait de grève. Interrogé par la police, Monsieur Collet Directeur de l’usine, la désigna comme militante communiste.
À la suite de l’arrestation de Raymond Bergogne, militant communiste d’Arnouville-lès-Gonesse (Seine et Oise ; Val-d’Oise) gendre de l’ex député communiste Demusois, les policiers du commissariat de Saint-Denis se présentèrent à Stains au domicile de la famille Smiétanski. L’enquête démontra que Bergogne avait confié des travaux de ronéotypie à « la femme Bar, moyennant un salaire mensuel de 300 francs et qu’il avait fourni à cette dernière une machine électrique à ronéotyper, une machine à main, toutes les deux en cours d’impression, ainsi que tout le nécessaire pour procéder au tirage de très nombreux tracts communistes ». Elle déclara « Tous les trois ou quatre jours, Bergogne m’apportait les stencils à tirer. Il s’agissait surtout du journal l’Humanité. Je tirais à 16 000 exemplaires environ … Les tracts étaient tirés à 100, 200, 500 ou 1000 ».
À la suite de l’arrestation de Raymond Bergogne deux importants dépôts de matériel seront découverts 9 rue Chabrol à St Denis (Seine ; Seine-Saint-Denis) et 131 rue de Clignancourt à Paris (XVIIIe arr.), de nombreux militants communistes tomberont dont le stanois André Guilloux.
Le 23 mai 1941, Génowefa Smiétanska, Smiétanski Zymond son frère, Smiétanski Marcel son père, ses sœurs Lucyna Smiétanska femme Pilate, Félyska Smiétanski et Stanislawa Smiétanska femme Kawezyncski, furent arrêtés et inculpés d’infraction au décret-loi du 26 septembre 1939 portant dissolution du parti communiste.
Le 12 novembre 1941, la Section Spéciale de la Cour d’Appel de Paris, condamna Génowefa Smiétanska à 12 ans de travaux forcés.
Incarcérée aux prisons de la Petite Roquette, de Fresnes, de Rennes, détenue au Fort de Romainville, elle fut déportée le 18 avril 1944 au camp de concentration de Ravensbrück (Allemagne) dans le convoi N° 204 composé de 416 femmes dont 334 rentrèrent de déportation. Elle reçut le matricule 35100. Elle fut transférée à Holleischen, kommando de travail dépendant du camp de Flossenburg situé sur la frontière des Sudètes où 400 françaises étaient destinées à effectuer le montage, le chargement et l’emballage des munitions anti-aériennes nazies . Le camp fut libéré le 5 mai 1945 par des partisans tchèques et polonais.
Génowefa Smiétanska fut rapatriée le 25 mai 1945.
Dans son dossier du 24 janvier 1948 adressé à la Commission d’homologation de la Résistance Intérieure Française, elle indiqua les noms de Cosmann, Bergogne, Guilloux, Dutilleul comme étant les militants avec qui elle avait été en contact pendant la résistance. Elle a été homologuée au titre de la Résistance intérieure française.
Le 8 mars 1950 elle épousa à Stains Octave Chancel ancien déporté au camp de Mauthausen (Autriche). En 1962, elle était trésorière de la section de Stains de la Fédération Nationale des Déportés, Internés, Résistants et Patriotes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article193400, notice SMIÉTANSKA Génowefa (Geneviève) par Gérard Larue, version mise en ligne le 21 juin 2017, dernière modification le 29 juin 2017.

Par Gérard Larue

SOURCES : Arch. AN Z/4/14. – Arch. PPo. 1W 69, 1W 682, 1W 1833. – Bureau résistance SHD, Caen 16 P 551542.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable