DIDIER Georges, Julien

Par Jean-Sébastien Chorin

Né le 13 décembre 1919 à Lyon (Rhône, IIe arr.), exécuté sommairement le 10 juin 1944 à Lissieu (Rhône) ; secrétaire ; membre d’un groupe-franc de l’Armée secrète (AS) de l’Isère.

Georges Didier était le fils d’André Didier et de Marie Jeanne Dubois. L’année de son recensement militaire, il résidait à Morestel (Isère) chez Madame Folliet. Il était aide-comptable. Ses parents demeuraient à Lyon (Rhône), 1 rue Garibaldi (Vie arr.). Le 27 mai 1939, il épousa Léa Folliet au Bouchage (Isère). Considéré comme apte au service militaire, il fut affecté le 8 juin 1940 au dépôt d’artillerie numéro 414. Il fut démobilisé le 22 août 1940 par le centre de démobilisation de Vizille (Isère) et se retira au Bouchage. Il eut deux enfants. En 1944, il demeurait au lieu-dit Le Mollard, commune du Bouchage (Isère). Il était secrétaire.
Georges Didier s’engagea dans la Résistance le 1er octobre 1943. Il fut membre d’un groupe-franc de l’Armée secrète (AS) iséroise.
Le 25 mars 1944, il fut arrêté à Bourg-en-Bresse (Ain) par la police allemande pour avoir « fait partie d’une organisation giraudiste ». Il fut incarcéré à la prison de Montluc (Lyon).
Le 10 juin 1944, Georges Didier et dix-huit autres détenus furent extraits de Montluc. Ils furent conduits à Lissieu (Rhône) dans une camionnette bâchée escortée par quatre voitures transportant des militaires allemands. Vers 8 heures 40, le convoi se gara au bord de la route nationale 6, non loin du hameau du Bois Dieu. Les soldats bloquèrent la circulation sur la route à environ 150 mètres au nord et au sud de la camionnette et ils éloignèrent un témoin. Ils firent descendre les prisonniers du véhicule et les exécutèrent à coups de mitraillettes. Ils laissèrent les cadavres sur place. La camionnette et l’une des voitures repartirent dans la direction de Lyon tandis que les trois autres automobiles se dirigèrent vers Villefranche-sur-Saône (Rhône).
Les gendarmes et la police furent alertés le jour même. Ils découvrirent les dix-neuf corps à environ 13 mètres de la chaussée. Ils étaient allongés perpendiculairement à la route nationale, les pieds dirigés vers la voie, faces contre terre. Les enquêteurs ne trouvèrent aucune pièce d’identité ni objet permettant de les identifier. Les cadavres furent transportés à l’institut médico-légal de Lyon.
Le corps de Georges Didier fut décrit comme suit par les gendarmes : « Le cadavre N° 8, mesure 1 mètre 80 environ et paraît âgé de 30 ans ; Il est de corpulence moyenne ; a les cheveux châtains-clair ; le visage maigre, osseux et légèrement allongé ; le nez busqué ; le menton rond ; les yeux gris-bleu. Il a une dent en or à la mâchoire inférieure gauche. Il est vêtu d’un complet en lainage bleu-marine, genre gabardine ; d’un tricot en laine gris - foncé ; d’un gilet de peau blanc ; […] chaussé de chaussettes crême et souliers bas noirs ; coiffé d’un berret basque, pointure 57 sans marque. Son pantalon est maintenu par un cordon vert. Il porte une alliance à l’annulaire gauche, une chevalière avec une pierre vert-d’eau au même doigt. Il a été trouvé porteur d’un mouchoir blanc brodé initiale " C ". » D’après le rapport du médecin légiste, le corps de Georges Didier portait trois blessures par balles dont deux à la tête et une dans la région lombaire. Il fut identifié le 17 juin 1944 par son cousin par alliance Pierre Fleuret, puis le 19 juin 1944 par sa femme. Léa Didier reconnut également parmi les victimes le corps de Michel Baverel qu’elle présenta comme étant un camarade de son mari.
Georges Didier fut homologué FFI. Il obtint le titre d’interné résistant et la mention Mort pour la France. Son nom est gravé sur la plaque commémorative située à Lissieu, en bordure de la route départementale 306 (anciennement route nationale 6). Son nom apparaît également sur le monument aux morts du Bouchage et sur le mémorial du maquis de l’Oisans (Livet-et-Garet, Isère).

Voir la monographie du lieu d’exécution

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article193428, notice DIDIER Georges, Julien par Jean-Sébastien Chorin, version mise en ligne le 22 juin 2017, dernière modification le 11 juillet 2017.

Par Jean-Sébastien Chorin

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, 3808W901, 3335W22, 3335W8, 1RP3126. — SHD, Vincennes, inventaire de la sous-série 16P. — Mémoire des Hommes. — Mémorial Genweb.

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