VERNADAT Victor

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 3 mai 1907 à Auzon (Haute-Loire), exécuté sommairement le 22 août 1944 à Vélizy-Villacoublay ou Paris (IVe arr.) selon son acte de naissance ; gendarme ; résistant.

Victor Vernadat était le fils d’Auguste, cultivateur, âgé de 42 ans et de Marie-Louise Cavard, ménagère, âgée de 37 ans.
Il était lieutenant de gendarmerie au 3e groupement à Le Plessis-Robinson (Seine, Hauts-de-Seine). .
Le 22 août1944, vers 15h00, il rendit compte au capitaine commandant le 3e groupement de gendarmerie de l’arrivée d’une automobile occupée par des agents de police de Paris en civil. Ceux-ci demandaient la livraison de mitrailleuses de l’aviation qui se trouvaient au fort de Verrière gardé par la gendarmerie afin d’en équiper les agents de police combattant dans la capitale. Le commandant du groupement de gendarmerie donna l’autorisation au lieutenant Vernadat et au sous-lieutenant Bohler de se rendre au fort de Verrières pour distribuer les armes demandées. Le départ n’eut lieu que vers 18h00, compte tenu de la visite au 3e groupement du colonel commandant la Légion de gendarmerie de Paris Sud-Ouest et du général commandant la gendarmerie de l’Ile de France et de l’Orléanais. Le lieutenant Vernadat et le sous-lieutenant Bohler emmenèrent avec eux le gendarme Vertovic. Au dernier moment le capitaine René Chalvidan, commandant la section de gendarmerie de Paris-Exelmans et qui participait à l’insurrection parisienne demanda au leutenant Vernadat de l’emmener avec lui pour visiter le fort de Verrières qu’il ne connaissait pas. Ils prirent place dans la voiture automobile du groupement et se rendirent au fort où ils distribuèrent aux agents 16 mitrailleuses jumelées. Les policiers n’ayant pas de munitions pour leurs armes savaient qu’ils pourrait en trouver au terrain d’aviation de Villacoublay, évacué par les allemands. Ils demandèrent alors aux officiers s’ils voulaient les accompagner. Ces derniers acceptèrent et les deux voitures, celle de la police et celle de la gendarmerie prirent la direction de Villacoublay. En cours de route elles dépassèrent une patrouilles cycliste allemande, composée d’une douzaine d’hommes équipés de tenues kaki semblables à celles de l’Afrika Korps. Ils réussirent ensuite à forcer trois barrages mais la première patrouille prirent contact avec le poste de la route. Ils s’aperçurent que la voiture de gendarmerie était pleine d’armes et de matériel. Après avoir fouillé entièrement le village de Vélizy et la brigade de Petit Clamart, les allemands s’emparèrent de la voiture du 3e groupement et exécutèrent le capitaine et le lieutenant vers 19h00. Le corps de ce dernier fut retrouvé au bord de la route nationale 186, reliant Versailles à Choisy-le-Roi, à hauteur de la ferme Brûlé.
Trois jours plus tard, Paris était libéré et Charles de Gaulle prononça son discours historique : « Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré ! ». 27 gendarmes avaient payé de leur vie cette Libération. Victor Vernadat était l’un d’eux.
Il obtint la mention « Mort pour la France » le 2 octobre 1945.
Son nom figure sur le monument aux morts, à Auzon.
Une rue du Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine) porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article195260, notice VERNADAT Victor par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 10 septembre 2017, dernière modification le 21 janvier 2021.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Dossier AVCC 21P 41288.— Mémorial GenWeb.— État civil.

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