CHAUCHOY Henry, Jean

Par Alain Dalançon

Né le 12 décembre 1908 à Boulogne-sur-mer (Pas-de-Calais), mort le 27 février 1998 à Boves (Somme) ; professeur agrégé d’allemand, puis inspecteur d’académie ; militant syndicaliste du SNES dans le Nord.

Son père, Gaston, Georges Chauchoy, était instituteur, sa mère Justine Bauvin n’avait que 17 ans lors de sa naissance et était sans profession. Henry Chauchoy, suivit la voie de son père et poursuivit ses études secondaires à Arras (Pas-de-Calais) comme demi-boursier. Il fit ensuite des études supérieures d’allemand à la faculté des lettres de Lille, où il épousa 19 décembre 1932 Jacqueline Woltz. Reçu à l’agrégation en 1936 (6e), il fut nommé professeur au lycée Faidherbe à Lille (Nord) et y enseignait encore à la Libération.

Tout au long de sa vie, il s’investit dans la coopération culturelle entre la France et l’Allemagne. Ainsi commença-t-il, dans les années 1930, à participer aux échanges scolaires et camps de vacances franco-allemands et à collaborer à la Ligue d’études germaniques (LEG), sous l’égide de la SDN. Par ailleurs il réussit le concours d’interprète militaire en 1938 au grade de maréchal-des-logis chef.

De la fin des années 1930 au lendemain de la Seconde Guerre, Henry Chauchoy eut une activité prolixe de traducteur et d’éditeur scolaire. Avec Maurice Bouchez, il coordonna pour E. Belin la collection d’auteurs germaniques Deutsche Kultur und Literatur. Dans cette collection rivale d’Aubier-Montaigne, il fut responsable de l’édition d’une anthologie d’œuvres de grands auteurs allemands en langue originale avec présentation et annotations d’universitaires spécialistes de l’auteur. Ainsi furent publiés, des années 1930 aux années 1950, des grands classiques de Goethe, Schiller, Lessing, Eichendorff, Brentano, Chamisso, Kleist, La Motte-Fouqué, C.F. Meyer, Hebbel, W. Hauff, E ; M. Rilke ou Thomas Mann. Henry Chauchois se chargea aussi de la présentation d’œuvres de littérature jeunesse (C. Spitteler, Die Mädchenfeinde, 1942 ; Ludwig Thoma, Lausbubengeschichte, 1946) et de deux ouvrages du romancier suisse Gottfried Keller (Romeo und Julia auf dem Dorf et Das Fähnlein des sieben Aufrechten, 1947). En 1942, Aubier-Montaigne publia dans sa collection bilingue des classiques étrangers sa traduction du Bailli de Greifensee de Keller, tandis que Stock faisait paraître la même année sa traduction de Une enfance de Hans Carossa.

À la Libération, Henry Chauchoy fut le premier président de la section académique (S2) de Lille, dans le bureau provisoire du Syndicat national de l’enseignement secondaire, et représenta le S2 au congrès national de 1945.

Mais il abandonna assez vite l’enseignement. Comme d’autres germanistes français (Angelloz, Grappin, Susini, Banuls, Rovan, Lusset), il fit partie du gouvernement militaire français occupant certains secteurs de l’Allemagne ou de l’Autriche. Dans ce cadre, il devint délégué du district Hesse-Rhénanie, représentant du commissaire français de Mayence, chargé en tant que directeur de l’Institut français de Mayence des affaires culturelles de la Rhénanie-Palatinat. Il s’efforça d’œuvrer pour la réconciliation entre l’Allemagne et la France par le rétablissement des liens culturels : il s’engagea ainsi pour la reconstruction de l’université de Mayence et fut un des initiateurs de la Deutsch-Französische Gesellschaft.

Devenu ensuite inspecteur d’académie en résidence à Dijon (Côte d’Or) à la fin des années 1950, il favorisa la mise en place d’un partenariat culturel franco-allemand entre le Rhénanie-Palatinat et la Bourgogne. Il œuvra dans le même sens comme inspecteur d’académie dans la Nièvre. Et lorsqu’il devint inspecteur de l’académie en résidence à Amiens (Somme), il continua de promouvoir l’entente entre les peuples et les programmes d’échanges culturels, en fondant notamment le Centre de liaison et d’échanges internationaux d’Amiens qui permit le jumelage, en 1970, entre la capitale picarde et Dortmund.

Il n’avait pas oublié ses précédents engagements syndicaux. Ainsi, en janvier 1967, il transmit au préfet de la Somme un cahier de doléances de la section académique du SNES où il précisait, dans la lettre d’accompagnement, que ces revendications étaient justes.

Inspecteur d’académie honoraire depuis 1973, il était président d’honneur de la section de l’AMOPA (Association des membres de l’ordre des Palmes académiques).

Il s’était remarié le 12 décembre 1979, à Boves (Somme), avec Micheline Desplains.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article19631, notice CHAUCHOY Henry, Jean par Alain Dalançon, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 7 février 2021.

Par Alain Dalançon

SOURCES : Arch. IRHSES, L’Université syndicaliste. — JO, Lois et décrets, 22 janvier 1921, 1er avril 1938. — Arch. rectorat Amiens. — Arch. Dép. Pas de Calais, état civil. — Liste des traducteurs et traductrices d’Allemand (Wikipedia). — Site 60 ans de jumelages.

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