CASSE Sixte [CASSÉ Guillaume Sixte]

Par Gauthier Langlois

Né le 7 août 1819 à Les Cabannes (Ariège), mort à Paris (IVe arr.) le 30 décembre 1880, comptable, éditeur d’une chanson patriotique, communard souvent confondu avec Fortuné Henry.

La nouvelle marseillaise / Étrennes au roi de Prusse pour 1871
La nouvelle marseillaise / Étrennes au roi de Prusse pour 1871

L’historien versaillais Maxime du Camp, dans un article publié en 1879, affirme que Sixte Casse est le vrai nom du communard Fortuné Henry. Il réitère cette affirmation l’année suivante dans son ouvrage à charge contre la Commune, Les convulsions de Paris. Et il le fait naître le 3 août 1822 aux Cabanes. En réalité Sixte Casse et Fortuné Henry sont deux personnes différentes. Nous ignorons l’origine de cette confusion, peut-être favorisée par une origine méridionale commune aux deux hommes, d’âge proche. Mais cette erreur, reprise ensuite dans le Dictionnaire des pseudonymes, s’est perpétuée de livres en livres jusqu’à nos jours.

Nous savons peu de choses sur Sixte Casse. Il est né en 1819 dans la haute vallée de l’Ariège, de Germain Cassé, forgeur, et de Marie Sicard. Au milieu du XIXe siècle l’Ariège connait une forte croissance démographique qui, conjuguée à une crise de la métallurgie traditionnelle des forges « à la catalane », pousse de nombreux ariégeois à émigrer. Ce contexte explique sans doute le choix de Sixte Casse de s’installer à Paris et d’exercer un métier sans rapport avec celui de son père. Le Bottin nous apprend qu’en 1869 il est installé au 67 rue Greneta dans le 2e arrondissement. Il y exerce alors la profession d’expert teneur de livre, c’est-à-dire qu’il est comptable à titre libéral.

Pendant le siège de Paris il édite une chanson intitulée La nouvelle marseillaise / Étrennes au roi de Prusse pour 1871 signée « Par le biographe des Membres de la Défense nationale. Se trouve à Paris chez Sixte Casse 28 rue Beaubourg. » Il est probablement l’auteur de la chanson, ainsi que de la biographie qui n’a pu être identifiée. Dans cette chanson il exprime ses convictions républicaines et patriotiques. Il y exhorte les Français à s’attaquer aux ennemis de l’extérieur, les tyrans prussiens : « Français, jurons en masse / Exterminer dans les combats / Aux éclats de la Populace, / Les Tyrans semés sous nos pas (...). Mais il les invite aussi à s’attaquer aux ennemis de l’intérieur : « Républicains, là-bas dans l’ombre, / Voyez ces gens qu’on croit oisif ; / ¨Plus dangereux que les récifs. Sondant leurs sourds et noir repaires, Nous en ferons vite sortir / L’essaim qui complote à loisir / D’immoler nos sœurs et nos frères (…) ».

La participation de Sixte Casse au mouvement communal se déduit des affirmations de Maxime du Camp. Le Versaillais s’appuyait peut-être sur des rapports de police puisqu’il a été capable de donner son lieu de naissance. Mais le degré d’implication de Sixte Casse dans la Commune n’est pas connu. Nous savons toutefois qu’il fut arrêté sous le nom de Sixte Casse dit Fortuné, puis jugé, le 12 mars 1872, par le 5e Conseil de guerre siégeant à Versailles qui prononça un non lieu en sa faveur.

Au moment de son décès, en 1880, il vivait seul au 18 rue Mazagran dans le 10e arrondissement et exerçait la profession d’employé, sans autre précision.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article196597, notice CASSE Sixte [CASSÉ Guillaume Sixte] par Gauthier Langlois, version mise en ligne le 31 octobre 2017, dernière modification le 29 octobre 2019.

Par Gauthier Langlois

La nouvelle marseillaise / Étrennes au roi de Prusse pour 1871
La nouvelle marseillaise / Étrennes au roi de Prusse pour 1871

ŒUVRE : La nouvelle marseillaise / Étrennes au roi de Prusse pour 1871 [Chanson conservée dans les collections du Musée Carnavalet].

SOURCES : Arch. nat., BB/24/853. — Service Historique de la Défense Nationale, 8 J 206, 513, 547. — Annuaire-almanach du commerce, de l’industrie, de la magistrature et de l’administration... Paris, Firmin-Didot, 1870, p. 181. — Du Camp Maxime, « La Commune à l’hôtel de ville », Revue des deux mondes, vol. 33, 1879, p. 541. — Du CAMP Maxime, Les convulsions de Paris, Paris, 1880, p. 358 et 502. — d’Heylli Georges, Dictionnaire des pseudonymes, Paris, Dentu, 1887, p. 193. — État civil de Les Cabannes et Paris. — Jean-Claude Farcy, « Casse – Sixte, dit Fortuné », La répression judiciaire de la Commune de Paris : des pontons à l’amnistie (1871-1880), Centre Georges Chevrier - (Université de Bourgogne/CNRS), [En ligne], 26 septembre 2019.

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