COSNARD Émilien, Louis, Charles, Eugène

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 30 novembre 1922 à La Roque, aujourd’hui Valdallière (Calvados) ; exécuté sommairement à Caen (Calvados) le 6 juin 1944.

Émilien Cosnard était le fils de Charles Alexandre, journalier, âgé de 42 ans et de Maximilienne Augustine Honorine Bisson, ménagère, domiciliés au Village d’Amboisne, commune de La Roque. Il était célibataire.
Réfractaire au STO (Service du travail obligatoire), il se cachait dans le bois d’Hamars. Il fut arrêté par la gendarmerie le 14 avril 1944 à Condé-sur-Noireau (Calvados) pour plusieurs vols et deux tentatives d’assassinats de collaborateurs à Hamars (Calvados). Il fut livré aux allemands et interné à la maison d’arrêt de Caen.
Le jour du débarquement en Normandie le 6 juin 1944 et suite au bombardement de la gare de Caen, le chef du SD de Caen, Harald Heynz décida d’éliminer la plupart des prisonniers afin qu’ils ne soient pas libérés par les troupes alliées. Émilien Cosnard fut sorti de sa cellule et conduit ainsi que 86 autres résistants dans une courette du chemin de ronde de la prison où il fut abattu d’une rafale dans la nuque. Les corps des victimes furent inhumés provisoirement dans une cour de la prison. Dès le lendemain 7 juin, les britanniques donnaient le premier assaut à la ville. Le 30 juin devant l’imminence de la prise de la ville, les allemands exhumèrent les corps pour les faire disparaître sans laisser de traces. Ceux-ci furent transportés en camion en un autre lieu à l’ouest de la ville, probablement dans des carrières de calcaire. Selon certains témoignages, ils auraient pu être emmenés près de Rouen, dans la forêt de La Londe, à l’entrée de laquelle une stèle "À la mémoire des victimes du nazisme dans la forêt de La Londe 1940-1944" a été érigée et incinérés dans une carrière en contrebas. Les corps n’ont donc pas été retrouvés pour être identifiés. Des bûcherons ont vu à cet endroit des camions et des soldats allemands, ainsi qu’une épaisse fumée. En même temps, il y avait une odeur de corps qui brûlent. Cela dura deux jours. S’agissait-il des fusillés de Caen ? Le mystère demeure.
Son décès fut transcrit en la mairie de La Roque le 20 octobre 1946.
Il obtint la mention « Mort pour la France » portée sur son acte de naissance.
Son nom figure sur le monument commémoratif des fusillés du 6 juin 1944, à Caen (Calvados).
Une plaque apposée sur le mur d’entrée de la prison de Caen porte l’inscription suivante : « À la mémoire des prisonniers fusillés par les allemands le 6 juin 1944. L’oppresseur en les tuant a cru les faire mourir, il les a immortalisés ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article196781, notice COSNARD Émilien, Louis, Charles, Eugène par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 19 novembre 2017, dernière modification le 19 avril 2019.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : SOURCE : Centre de recherche d’histoire quantitative de l’Université de Caen, Quellien J. [dir.], Livre mémorial des victimes du nazisme dans le Calvados, Caen, Conseil Général du Calvados, 2004.— Site en ligne Le forum du débarquement et de la bataille de Normandie.— Mémorial GenWeb.— État civil.

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