DURAND Joanny [pseudonyme dans la Résistance : Mécano]

Par Jean Belin

Né le 12 juillet 1890 à Ciry-le-Noble (Saône-et-Loire), mort le 24 septembre 1969 à Dijon (Côte-d’Or) ; mineur à Blanzy puis cheminot à Dijon ; syndicaliste CGT de la Côte-d’Or ; militant communiste ; résistant au sein des F.T.P.F., alias « Mécano » dans la Résistance.

Fils de Philibert Durand, manœuvre, et de Benoîte Boivin, Joanny Durand travailla après la fin de sa scolarité comme mineur à Blanzy (Saône-et-Loire) jusqu’à son incorporation d’octobre 1911 à novembre 1913. Mobilisé à nouveau le 2 août 1914, il fut blessé grièvement le mois suivant. Démobilisé en décembre 1919, il reçut la Croix de guerre avec étoile de bronze pour son comportement au cours de la 1ère Guerre Mondiale. Affecté spécial à la Cie de chemin de fer du PLM à Dijon le 18 avril 1920, il fut nommé mécanicien de route quelques années plus tard au dépôt de Perrigny-lès-Dijon. Il était domicilié à cette date au 8 rue Nodot à Dijon. Engagé à la CGT et au Parti communiste, Joanny Durand était, en novembre 1938, délégué du personnel suppléant, au titre de la CGT, auprès du directeur de la région du Sud-est de la SNCF.
Au cours des mois de juin et juillet 1941, plusieurs vagues d’arrestations déferlent chez les militants communistes de Côte-d’Or. Le 29 juillet, avec ses camarades du dépôt Jean Cêtre, Edmond Roblot et 55 autres hommes et femmes, Joanny Durand était arrêté par la police française et interné par ordre du préfet sur mandat administratif comme individu dangereux à la prison de Beaune (Côte-d’Or). Libéré en octobre 1941, il était mis en liberté surveillée. Avec le groupe O.S. puis F.T.P. Pierre Semard du dépôt de Perrigny, il effectua de nombreux sabotages sur les voies et le matériel SNCF. Dans la nuit du 7 juin 1944, le groupe de sabotages dut procéder aux destructions d’un maximum d’installations SNCF, en application du Plan Vert. Joanny Durand apprit que le groupe était dénoncé et que 200 Allemands l’attendaient au dépôt de Perrigny. Il eut le temps de prévenir Alfred Lambert, son chef de groupe. Le sabotage était remis à une date ultérieure.
Durand rejoignit le Maquis d’Arcenant (Côte-d’Or), puis le Maquis de Longchamp (Côte-d’Or) en juillet 1944. Françoise, son épouse, était une des responsables de l’Union des femmes françaises en Côte-d’Or en 1944 et résistante. Elle mit en place un service sanitaire à l’hôpital de la Chartreuse à Dijon pour soigner les blessés pendant les combats de la Libération sur la région. Sa fille Idette (voir Idette Durand, également engagée dans la Résistance, fut tuée sur le Front d’Alsace en janvier 1945. Admis à la retraite comme chef mécanicien de la SNCF au cours du conflit, son expérience professionnelle et sa connaissance du matériel et des équipements ferroviaires, d’où le pseudonyme « Mécano », furent mis à contribution par les groupes de résistants qui firent appel souvent à lui pour préparer de nombreux sabotages. Après la guerre, il fut décoré de la médaille de la Résistance (JO du 17 mai 1946).
Joanny Durand s’était marié avec Françoise Augat à Sanvignes-les-Mines (Saône-et-Loire, avec laquelle il eut deux filles, nées en 1915 et en 1926. Il était domicilié à Dijon lors de son décès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article208891, notice DURAND Joanny [pseudonyme dans la Résistance : Mécano] par Jean Belin, version mise en ligne le 15 novembre 2018, dernière modification le 20 juillet 2022.

Par Jean Belin

SOURCES : Le Cheminot Syndicaliste, organe de l’Union de syndicats du PLM puis du Sud-est, 25 novembre 1938 (Institut d’histoire sociale de la Fédération CGT des cheminots). — Notes de Louis Botella. — Résistance en Côte-d’Or, Gilles Hennequin, tome 1, édition de 1987. — Arch. Dép. de Côte-d’Or, état civil, recensement de la population. — Arch. Dép. de Saône-et-Loire, état civil, fiche de recrutement militaire. — Mon épopée dans la Résistance, Maurice Decousse, août 2007.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable