COUTRIX Mireille [née GOUAUX Mireille, Jeanne], épouse SIMON, puis épouse COUTRIX

Par Jacques Girault

Née le 6 mai 1931 à Oran (Algérie), morte le 21 avril 2020 à Angers (Maine-et-Loire) ; professeure ; militante syndicale (SNESup) ; militante communiste en Haute-Marne, dans le Var et dans les Alpes-Maritimes.

Fille d’instituteurs descendants de petits colons originaires de l’Ariège pour son père, et d’Espagne pour sa mère, agnostiques, Mireille Gouaux vécut jusqu’en 1949 à Oran. Après avoir obtenu le baccalauréat, elle suivit les cours d’une hypokhâgne à Alger. Influencée par [André Mandouze-<141349], elle commença des études à la Sorbonne en 1950, obtint deux licences (anglais et lettres modernes), un diplôme d’études supérieures d’anglais (La classe ouvrière dans l’œuvre de Charles Dickens), le CAPES. Elle séjournait chaque année en Algérie jusqu’en 1955. Ses parents, qui avaient hébergé des militants communistes recherchés par la police, revinrent en France en 1958.

Militante des « groupes de langues » à partir de 1950, membre du Parti communiste français en juillet 1951, elle participa au festival mondial de la jeunesse à Berlin en août 1951 et en revint « exaltée et aphone ». Secrétaire de la cellule des étudiants en lettres (novembre 1951- juillet 1952), secrétaire du comité de Parti pour les étudiants de la Sorbonne (janvier 1952- juillet 1952), secrétaire de la cellule d’anglais (novembre 1952- juillet 1953), elle fit partie du comité du PCF à la Sorbonne en 1952-1953 et, fut responsable de la diffusion de la presse. Dans le même temps, elle fréquentait l’Association des étudiants musulmans d’Afrique du Nord. Lors d’une réunion, elle présenta un exposé sur les évènements de Sétif qui fut apprécié.

Mireille Gouaux militait à l’Union nationale des étudiants de France depuis octobre 1949 et fut membre du bureau de Fédération générale des étudiants en lettres (1951-1952). Assistante dans une Grammar School à Londres (1953-1954), elle fréquenta, pendant son séjour, de nombreux communistes anglais.

Mireille Gouaux épousa en juillet 1953 à Paris (Veme) Gérard Simon, élève de l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm, militant communiste. Elle fut nommée, en 1956, où son mari enseignait la philosophie depuis un an, au collège de Wassy puis, en 1959, au lycée de Saint-Dizier (Haute-Marne). Elle adhéra au Syndicat national de l’enseignement secondaire. Le couple divorça en 1958. Elle obtint une bourse d’agrégation en 1959-1960 et réussit au concours de l’agrégation féminin d’anglais en 1960.

Membre du bureau de la section communiste de Wassy, Mireille Simon était la trésorière du groupe local de l’Union des jeunes communistes de France à sa création en 1956. Militante de l’Union des femmes françaises, secrétaire de la cellule du Vert Bois à Saint-Dizier, elle devint membre du comité de la fédération communiste de Haute-Marne (1957-1961). Elle exprima dans son intervention à la conférence fédérale son désaccord avec certains aspects de la politique du PCF (vote des pouvoirs spéciaux, Hongrie et contraception). Elle fut candidate sur la liste communiste aux élections municipales de 1959 à Saint-Dizier et aux élections cantonales.

Mutée en 1960 au lycée de jeunes filles de Toulon (Var), elle fut membre du comité de la section communiste de Toulon (1960-1961).

Elle épousa en 1961 André Coutrix, médecin colonial. Le couple eut une fille.

Elle partit en 1962 comme coopérante à Madagscar, où son mari était nommé. Elle enseigna au lycée Galiéni à Tananarive (1962-1964) puis comme assistante d’anglais à la faculté des lettres de Tananarive (1964-1966). Elle commença à travailler pour une thèse de doctorat sous la direction d’Etiemble sur « les mythes coloniaux dans le roman anglais et français entre 1870 et 1914 ». Elle participa à la vie politique et sociale de cette ancienne colonie française et constata les difficultés et la « confusion » politique : « Je sortis de ce séjour extraordinairement enrichie ».

Divorcée en 1965, elle conserva pendant quelques années son nom de femme Coutrix, avant de reprendre son nom de jeune fille lors de sa candidature aux élections législatives de 1978.

Mireille Coutrix fut, à partir de 1966, nommée assistante d’anglais à la Faculté des Lettres de Nice (Alpes-Maritimes), puis maître-assistante en 1968 à la faculté de Nice au département de littérature comparée.

Secrétaire de la cellule communiste de la faculté, membre du comité de la section, du comité de la fédération en 1979, elle fut déléguée au 22eme congrès du PCF. Elle proposa, en vain, d’intervenir sur les conséquences de la suppression de la dictature du prolétariat qu’elle approuvait. Candidate aux élections pour le Conseil général dans le quatrième canton de Nice en 1976, dans le cinquième canton de Nice en 1979 (2029 voix, 4eme position), elle fut élue conseillère municipale de Nice sur une liste d’union de la gauche en 1977. Elle fut la suppléante de Charles Caressa, aux élections législatives en 1978 dans la première circonscription.

Mireille Coutrix, secrétaire de la section du SNESup, siégea au conseil de l’Université de Nice dans les années 1970-1980 comme élue syndicale. Elle participa au long mouvement des étudiants en Sciences et techniques des activités physiques qui revendiquaient une licence et entra, par la suite en conflit avec le PCF. Un conseiller municipal, membre du bureau fédéral, l’avait empêchée de parler quand le conseil municipal fut envahi par les étudiants des STAPS. Considérant depuis longtemps que « la signature du programme commun entre les seuls appareils du PCF et du PS, était la plus absurde des réponses à 68 », elle refusa de faire partie du nouveau comité fédéral pour « des motifs politiques » en 1982. Elle démissionna du conseil municipal et quitta le PCF l’année suivante. Elle resta proche du PCF, signa des articles dans la presse communiste locale et fit partie du comité de soutien à la candidature de Marie-George Buffet en 2007.

Elle soutint une thèse sur travaux en 1987 à la Sorbonne et publia dans des revues des articles sur différents sujets de littérature française et étrangère et des travaux de traduction.

Travaillant sur l’imaginaire colonial dans la littérature française et anglo-saxonne, spécialiste des analyses comparatistes, elle apporta des réponses sur les rapports entre l’imaginaire, l’art et les particularités individuelles et collectives en utilisant toutes les analyses d’inspirations marxistes et de psychanalytiques.

Dans son carnet, l’Humanité du 27 avril 2020 évoquait sa disparition.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article21009, notice COUTRIX Mireille [née GOUAUX Mireille, Jeanne], épouse SIMON, puis épouse COUTRIX par Jacques Girault, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 9 janvier 2022.

Par Jacques Girault

ŒUVRE : Le fichier de la BNF comprenait une référence, la traduction de BERGER (John), Fidèle au rendez-vous, Seyssel, Champ Vallon, 1996.

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Renseignements fournis par l’intéressée.

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