LEFEVRE Isa, Alfréda [née GEYSEN]

Par Daniel Grason

Née le 27 février 1908 à Landrecies arrondissement d’Avesnes-sur-Helpe (Nord), morte le 10 mars 1945 à Ravensbrück (Allemagne) ; sans profession ; agent de liaison résistante FTP ; déportée.

Fille d’Émile Ghislain quarante-cinq ans, batelier domicilié à Arquennes en Belgique et de Victoria Lefevre quarante-cinq ans, Isa Alfréda naquit sur la péniche « L’Espérance », sur le canal de la Sambre en aval de l’écluse. Les deux témoins de sa naissance étaient un cabaretier et un marinier.
Isa Alfreda épousa le 29 juin 1929 René Robert Lefevre en mairie de L’Ile-Saint-Denis (Seine, Seine-Saint-Denis), cette commune était alors un lieu où de nombreuses péniches restaient à quai.
Le couple vivait 15 rue Sainte-Barbe à Soisy-sous-Montmorency (Seine-et-Oise, Val-d’Oise). Elle savait lire et écrire, était mariée à René Lefevre, mère d’un enfant. Le couple était domiciliée 15 avenue Sainte-Barbe à Soisy-sous-Montmorency (Seine-et-Oise, Val-d’Oise).
Son mari rentra de captivité en décembre 1941, souffrant d’affection pulmonaire, il a été hospitalisé six mois. Il reprit son travail en juillet 1942 aux chantiers Franco-Belge à Villeneuve-la-Garenne. En décembre il quitta son emploi pour des raisons de santé. Il assuma la responsabilité de commissaire aux effectifs de la région X.
Un soir de décembre 1943, son mari l’informa qu’il faisait partie d’un groupe de résistants, il lui remit 2500 francs et des titres de ravitaillement. À la mi-février 1944 son état empira, il demanda à son épouse de se rendre à sa place à un rendez-vous pour récupérer le montant de ses frais de déplacement à 14 heures rue Petit à Saint-Denis (Seine, Seine-Saint-Denis). Elle rencontrerait un homme prénommé « Claude », Isa Lefevre devait se présenter de la part d’« Olivier » pseudonyme de son mari. Elle rencontra « Claude », étant coupé de l’organisation, il était sans argent. Le couple Lefevre était démuni, Isa lui demanda de faire son possible dans un délai raisonnable.
Le 28 ou 29 mars « Theo » se présenta chez le couple Lefevre, il informa que « Claude » lui donnait rendez-vous le 31 mars à 11 heures entre l’avenue de Ceinture et la rue de l’Arrivée à Enghien-les-Bains (Seine-et-Oise, Val-d’Oise).
Le 31 mars 1944 cinq inspecteurs de la BS2, interpellèrent Isa Lefevre sur le lieu du rendez-vous. Emmenée dans les locaux des Brigades spéciales, fouillée par une femme policière elle était porteuse d’aucun objet ou document. La perquisition de son domicile a été infructueuse.
Interrogée, elle affirma ignorer que l’organisation dont faisait partie son mari était les Francs-Tireurs et Partisans, de même qu’elle ignorait qu’elle était sa responsabilité. Elle déclara : « J’ignorais également quelle était la responsabilité de mon mari dans cette organisation. »
« Je n’ai jamais adhéré à aucun groupement et s’est tout à fait par hasard que j’ai été amenée à assurer un rendez-vous de mon mari. »
« Je n’ai jamais vu ni arme, ni tract à notre domicile. »
« Je n’ai jamais entendu mon mari parler des actions réalisées par les FTP. »
Incarcérée, Isa Lefevre était le 15 août 1944 dans le convoi de 543 femmes qui partit de la gare Pantin (Seine, Seine-Saint-Denis) à destination de Ravensbrück (Allemagne). Le voyage dura six jours dans des conditions éprouvantes. Dès l’arrivée, elle a été envoyée au kommando de travail de Torgau qui dépendait du camp de concentration de Buchenwald, les déportés femmes et hommes travaillaient dans une usine de munitions et d’explosifs. En février 1945 les déportés furent évacués au camp de Ravensbrück. Elle y mourut le 10 mars 1945 à l’âge de trente-sept ans.
Isa Lefevre a été homologuée membre des Forces françaises de l’intérieur (FFI), Déportée internée résistante (DIR). Le nom d’Isa Lefevre a été gravé sur le Monument aux Morts de l’Ile Saint-Denis (Seine, Seine-Saint-Denis).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article215452, notice LEFEVRE Isa, Alfréda [née GEYSEN] par Daniel Grason, version mise en ligne le 11 mai 2019, dernière modification le 11 mai 2019.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. GB 131, 77 W 3111-291698, KB 96. – Bureau Résistance GR 16 P 253602. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – Site internet GenWeb. – État civil numérisé AD du Nord commune de Landrecies (1907-1914) 3 E 9520, acte n° 12.

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