CLAVEL Henri, Marie

Par Michel Aguettaz

Né le 29 mars 1921 à Épierre (Savoie), exécuté vraisemblablement le 16 juin 1944 à Châteauneuf (Savoie) au lieu dit Pont-de-Pau ; pilote, télétypiste ; résistant de l’Armée secrète AS., réseau Coty.

Henri Clavel à Vichy devant son lieu de travail. Coll. Louis Fournier
Henri Clavel à Vichy devant son lieu de travail. Coll. Louis Fournier

Henri Clavel était le fils de Irène Dulac et de Henri Clavel, mutilé de guerre, employé d’usine à Épierre. Il avait un frère jumeau Yvon. La fraterie comptait deux autres enfants. En 1939 la famille Clavel habitait Virieu-sur-Bourbre (Isère) où le père était devenu facteur, tandis que la mère tenait une épicerie.
En juillet 1939, il s’engagea dans l’armée de l’air afin de devenir pilote et suivit une formation à Châteauroux (Indre). En juin 1941, il fut envoyé à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) où il suivit une formation de télétypiste. Il assurait cette fonction au Ministère de la guerre à Vichy. Après que son engagement de trois ans prit fin, il rejoignit le réseau de renseignement Coty. Son frère Yvon, entré en février 1943 comme secrétaire au service de reclassement de la main d’oeuvre à Vichy, intégra également ce réseau.
Henri Clavel fut arrêté le 25 mai 1944 à Vichy au retour d’une mission à Bourges. Il fut alors transféré à Chambéry où se trouvait le quartier général du réseau COTY qui tomba le 30 mai 1944 lors d’une l’opération menée par le SD (Voir les notices Augustin Habaru, Élie Guiraud,Charles Poncet). Interné à la prison de la caserne Curiale à Chambéry avec tous ses camarades, Henri Clavel y fut torturé.
Il existe une incertitude sur la date de son exécution. Il semblerait que ce soit le 16 juin (et non le 8) qu’il fut transporté en même temps que trois autres hommes jusque sur le territoire de la commune de Châteauneuf. Les quatre compagnons d’infortune furent exécutés au lieu dit Pont de Pau, aux abords de la nationale 6 sur les berges de l’Isère où huit jours auparavant quatre autres résistants avaient été exécutés. L’identité des trois autres victimes nous est restée inconnue. La seule indication concernant l’un d’eux signale qu’il est de « type indigène ».
L’incertitude sur la date de l’exécution vient du fait que le document de la mairie de Châteauneuf, établi lors de l’enquête administrative sur les crimes de guerre perpétrés par l’armée allemande, répartit les personnes exécutées sur la commune en deux listes distinctes une datée le 8 juin, l’autre le 16 juin.
Le monument érigé sur le lieu ne signale lui qu’une seule date, le 8 juin comme la plupart des ouvrages faisant mention des victimes.
Reconnu Mort pour la France, Henri Clavel a été homologué Interné résistant IR, et Forces Françaises Combattantes FFC du réseau Gallia. Membre de l’AS, le grade de sous-lieutenant à la Direction générale des études lui fut attribué à titre posthume.
Le 25 juillet 1945, Henri Clavel fut cité à l’ordre du corps d’armée par le Général de Gaulle et la Croix de guerre avec étoile vermeille lui fut décernée. Le 28 avril 1959 il fut fait chevalier de la Légion d’honneur, médaillé de la résistance et reçut le grade de sous-lieutenant.
Le 11 octobre 1945, le conseil municipal de Virieu-sur-Bourbre baptisa de son nom la place de l’Église.
Son nom est gravé sur le monument érigé sur le lieu ne signale lui qu’une seule date, le 8 juin et neuf victimes dont trois inconnus. Il y est inscrit :
"A la mémoire des héros lâchement assassinés par les hordes nazies.
Honneur Patrie la commune de Châteauneuf."

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article225836, notice CLAVEL Henri, Marie par Michel Aguettaz, version mise en ligne le 11 avril 2020, dernière modification le 27 janvier 2022.

Par Michel Aguettaz

Henri Clavel à Vichy devant son lieu de travail. Coll. Louis Fournier
Henri Clavel à Vichy devant son lieu de travail. Coll. Louis Fournier
Monument à Châteauneuf. Cliché Michel Aguettaz
Monument à Châteauneuf. Cliché Michel Aguettaz

SOURCES : Arch. Dép. Savoie, 1382 W 232. — AVCC, Caen, 21P 45971 (nc). — SHD Vincennes, GR 16 P 132431 (nc). — Pierre Fugain, Ici l’ombre : un réseau dans la guerre de libération 40-44, CRDP de Grenoble, 1992. — Dauphiné Libéré, 11 novembre 1959 – Archives d’Yvon Clavel aimablement transmises par Monsieur Louis Fournier. — État civil, mairies de Virieu-sur-Bourbre et d’Epierre.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable