DUBREUIL Hyacinthe

Par Patrick Fridenson

Né le 3 mai 1883 à Bérou la Mulotière (Eure-et-Loir), mort le 3 juillet 1971 à Paris ; syndicaliste et publiciste.

Son père était manœuvre dans une fonderie de cuivre, puis chômeur à la fermeture de celle-ci et enfin palefrenier dans une auberge. Sa mère était une paysanne.
À quatorze ans, Hyacinthe Dubreuil quitta l’école, le certificat d’études en poche. Immédiatement il entra en apprentissage dans un atelier de mécanique où il passa trois ans. Cette période finie, il partit « subir comme tant d’autres l’attirance de Paris », où il trouva un emploi « sans trop de peine » en l’année 1900. Dans cette première usine il travailla sur des obus de marine puis sur la fabrication d’automobiles à vapeur. Renvoyé pour « truandage », il rentra à Bérou et finit par être embauché non loin de là comme chauffeur d’une chaudière de machine à vapeur. Il quitta cette usine au bout d’une semaine pour devenir tourneur dans une usine de mécanique de la région. Il se syndiqua à la Fédération des ouvriers mécaniciens. En 1902, il devança l’appel sous les drapeaux et fut affecté aux ateliers des sapeurs-pompiers de Paris. Il s’y perfectionna ainsi dans son métier et reçut « comme un supplément d’apprentissage », qu’il compléta de son propre chef en suivant des cours du soir. Libéré en 1904, il s’installa définitivement à Paris pour y travailler. Il se maria en 1906, mais n’eut pas d’enfant à son grand regret.
Là, il devint militant syndical. Membre actif de l’Union corporative des ouvriers mécaniciens de la Seine, il se fit remarquer par son intelligence, ses talents d’organisateur et sa sociabilité. En 1912 il en fut élu secrétaire. Il fut élu peu après membre de la commission exécutive de la Fédération des Métaux CGT. Il habitait alors rue Villegranges aux Lilas (Seine). La Fédération des Métaux appartenait depuis l’origine au courant syndicaliste révolutionnaire de la CGT. L’Union des Mécaniciens qu’animaient Dubreuil et Loyau incarnait la droite de la Fédération. Face à la crise générale du syndicalisme révolutionnaire, elle souhaitait continuer à mener la lutte syndicale dans le cadre du métier. Au niveau de la Fédération, elle soutint la direction animée par Merrheim et Lenoir qui, elle, se situait au centre et voyait la lutte sur le plan de l’industrie. En contrepartie, Dubreuil fut réélu avec le troisième meilleur score au Comité exécutif en janvier 1914. Au niveau de la Seine, l’Union des Mécaniciens décida de torpiller la fusion des 24 syndicats de métier en un seul syndicat d’industrie qu’avait décidée le bureau fédéral. Elle y parvint. Jusqu’à son dernier jour Dubreuil ira clamant son attachement au métier : « L’ouvrier n’a qu’une propriété, celle de son métier ». En soutenant Merrheim, Dubreuil a donc approuvé la « rectification de tir » de la CGT. Il écrivit alors des articles dans le quotidien cégétiste la Bataille syndicaliste. Il se lia d’amitié pendant cette période avec des personnalités réformistes, le secrétaire général de la Fédération du Livre CGT. Auguste Keufer, le journaliste Charles Dulot, les réformateurs sociaux Maxime Leroy* et Max Lazard.
Août 1914. La guerre éclate. Dubreuil fut mobilisé dans son ancien corps des sapeurs-pompiers de Paris, puis détaché comme mécanicien dans une usine de matériel de guerre. Il conserva ses fonctions syndicales, y compris celle de membre de la Commission exécutive de la Fédération des Métaux CGT. Il vécut la guerre comme un drame. Il manifesta alors une opposition grandissante à la poursuite de la guerre, ce qui le rapprocha du secrétaire de la Fédération des Métaux Alphonse Merrheim dont il partagea pleinement les discours et les critiques sur l’« exploitation » dans les usines de guerre, c’est-à-dire les modifications de l’organisation du travail, l’emploi accru de la main-d’œuvre féminine sous-payée, et les bénéfices importants réalisés par les entreprises. Il fut aussi à l’unisson de Merrheim dans la lutte contre la guerre et pour le pain. Il participa assidûment aux réunions du Comité de Défense syndicaliste de 1916 à 1918. En septembre 1917, il écrivit une brève brochure intitulée La vraie cassure que publia le Comité de Défense syndicaliste. Il y expliquait les divisions du mouvement ouvrier français par une coupure d’ordre sociologique. D’un côté, « les travailleurs de l’industrie privée » : métaux, bâtiment, habillement, « et la plupart des organisations où règne une véritable activité syndicale ». De l’autre, les agents de l’État et les professions à statut : « chemins de fer, transports, inscrits maritimes, allumettiers, arsenaux, gaz, travailleurs municipaux, assistance publique, pompes funèbres, postiers, etc. ». Cette opposition entre « l’ouvrier de l’industrie privée » et « le fonctionnaire » rendait compte à ses yeux non seulement du conflit entre minoritaires et majoritaires, mais encore de tendances « latentes depuis longtemps ». Analyse lucide et pénétrante, mais marquée au coin d’un ouvriérisme qui fera glisser peu à peu son auteur du syndicalisme minoritaire au courant majoritaire et au réformisme qu’il dénonçait alors. Mais cet autodidacte continua à manifester des dons de plume, qui en fit un collaborateur régulier de la presse syndicale. Une autre partie de son temps libre était absorbée par ses activités au Comité national d’Études sociales et politiques. Cet organisme de débat et de prospective, fondé par le millionnaire Albert Kahn, l’avait recruté comme rapporteur permanent d’une commission qu’il animait chaque semaine à Billancourt. Cette fonction lui valut (comme pour deux autres rapporteurs, Georges Valois* et Hubert Bourgin) une rémunération confortable et des contacts variés avec des responsables politiques ou économiques et des intellectuels. Dubreuil quitta le Comité en 1922.
Dubreuil a ainsi accédé pour la première fois à des responsabilités nationales interprofessionnelles. Ce niveau va être la dominante de l’étape suivante de sa vie. Dans le cadre d’un compromis entre majoritaires et minoritaires, de la CGT, il fut élu au début de 1919 comme l’un des trois secrétaires de l’Union des Syndicats de la Seine. L’inquiétude que provoquent en lui les grèves du printemps 1919 et le cours de la Révolution russe l’amena à l’automne 1919 à rallier le camp des majoritaires. Ceux-ci lui en savent gré. Au début de 1920, Dubreuil démissionne de son poste. Il fut aussitôt nommé permanent confédéral. Il a la responsabilité des services de documentation et de formation qui venaient d’être créés. Elle le conduisit à préparer et animer les sessions de formation confédérales, tâche délicate s’il en est dans cette période agitée, à rédiger des brochures d’éducation ouvrière, et à devenir rédacteur au mensuel de la CGT, La Voix du Peuple. Son activité ne s’arrêta pas là. Il représenta la CGT au Conseil national du Travail et au Conseil supérieur de l’Enseignement technique. Jouhaux l’estimait suffisamment pour le faire désigner comme l’un des deux secrétaires du Conseil économique du Travail, créé à l’initiative de la CGT en janvier 1920. Il y joua un rôle important, notamment dans la formulation finale du concept de nationalisation industrialisée. Dans le même temps, il polémiqua avec vigueur contre les minoritaires (puis la CGTU) et les communistes à longueur de colonnes dans L’Atelier, hebdomadaire créé par les majoritaires en mars 1920 et publié jusqu’en décembre 1923, où Dubreuil écrivit à partir de 1921, quarante-cinq articles. L’Atelier bénéficia de subventions du directeur du Bureau international du travail, Albert Thomas.
De Thomas, Dubreuil devint également proche en assistant aux déjeuners hebdomadaires du journal L’Information ouvrière et sociale, depuis sa création par leur ami commun Charles Dulot en 1918. En 1923 Dulot et Thomas convainquirent Dubreuil d’apporter une collaboration régulière à ce bihebdomadaire. Voyant dans ses chroniques une charte du réformisme ouvrier, ils les republièrent sous forme de livre au début de 1924 : c’est la République Industrielle, le premier des vingt-quatre livres de Dubreuil, qui parut avec une préface de Charles Gide. Le livre fut un échec commercial. De même, l’Association pour le développement des contrats coopératifs du travail, qui réunissait autour de Dubreuil (qui la dirigea) un petit groupe d’intellectuels réformistes rassemblés par Thomas, afin de développer les coopératives ouvrières en France, ne parvint pas à percer et vivota jusqu’en 1927. C’est Thomas enfin, nullement découragé par ces deux insuccès, qui, par ses démarches et ses relations, facilita la réalisation du projet audacieux conçu par Dubreuil en 1926 : aller travailler dans l’industrie aux États-Unis pour une grande enquête. Cette initiative s’inscrivait dans le prolongement de ses articles de l’Atelier et de l’Information sociale, mais aussi dans la controverse publique de 1926-1927 sur la rationalisation du travail. Dubreuil voulait enfin frapper un grand coup. Pour se préparer, il démissionna de son poste à la CGT et reprit un travail dans la construction mécanique afin de se remettre à jour. Parallèlement, à quarante-trois ans, il apprit l’anglais.
Son séjour aux États-Unis, patronné par le Conseil pour les Relations Industrielles (financé par la Fondation Rockefeller), dura quinze mois, de février 1927 à mai 1928. Dubreuil y vécut à la façon d’un compagnon du Tour de France. Il alla de ville en ville et d’usine en usine, alternant petites et grandes entreprises, logeant chez l’habitant ou en pension de famille. Il se syndiqua à l’International Association of Machinists de l’AFL. Son choix se porta sur deux grandes régions industrielles : la Côte Est puis les Grands Lacs. À l’usine Ford de River Rouge ce professionnel accompli entra à l’outillage, puis passa sur sa demande sur la chaîne d’assemblage. Chicago et Washington furent les étapes qui précédèrent le retour.
À Paris, Dubreuil reprit ses fonctions à la CGT, tout en rédigeant le récit de son voyage, Standards : le travail américain vu par un ouvrier français, qui parut chez Bernard Grasset (maison où seront publiés sept autres de ses ouvrages) à l’été 1929. Ce livre fut un best-seller : 30 000 exemplaires vendus, des traductions dans six langues. Son succès financier se doubla d’un succès intellectuel. La CGT désigna Dubreuil comme membre suppléant du Conseil national économique (1929-1931) au titre du travail salarié-main-d’œuvre (industrie). Il était alors secrétaire de la commission administrative de la CGT. Il participa à l’Association pour le Progrès social, trait d’union entre l’aile marchante du patronat, les syndicalistes réformateurs et les intellectuels modernistes. Il devint membre en 1930 du Comité national de l’Organisation française, organisme qui rassembla les patrons et les ingénieurs adeptes du taylorisme et du fordisme.
Dubreuil fut alors au zénith de sa vie. Il rompit en mars 1931 avec la direction de la CGT. Devant la crise économique mondiale, celle-ci développa la politique des réformes de structure dans le cadre d’une économie dirigée qu’elle avait élaborée entre 1914 et 1920. Dubreuil, lui, opta pour un ordre capitaliste modernisé, fondé sur la production de masse, le progrès technique et la collaboration entre employeurs et salariés. Il démissionna de son poste au secrétariat confédéral.
Il devint, du 2 mars 1931 au 30 novembre 1938, fonctionnaire international à Genève au BIT. Albert Thomas l’avait en effet convaincu de rejoindre son équipe. Ce fut une période intellectuellement très féconde. Six gros livres virent le jour : Nouveaux standards. Les sources de la productivité et de la joie (1931), Employeurs et salariés en France (1933), Les codes de Roosevelt et les perspectives de la vie sociale (1934), À chacun sa chance. L’organisation du travail fondée sur la liberté (1935), L’exemple de Bat’a. La libération des entreprises individuelles dans une entreprise géante (1936), La fin des monstres. Idée d’une organisation contraire à la centralisation et à l’étatisme (1938). La mort inattendue d’Albert Thomas (1932) priva cependant Dubreuil de son meilleur appui et d’un de ses moyens de rayonnement, d’autant qu’elle fut suivie en juillet 1935 par la disparition de l’Information sociale à laquelle il continua à collaborer de Genève. Intellectuellement profitable, ce séjour ne lui permit pas, loin de là, d’augmenter son prestige social et son influence politique. Après avoir fait une vibrante apologie du New Deal, il choisit un isolement accru par rapport à ses anciens amis et exprima sa méfiance envers le Front populaire, qu’il jugea en proie à « l’influence fatale de Marx ».
Lorsqu’il revient à Paris en 1938, il avait cinquante-cinq ans. Il passa les trente-trois années suivantes à gérer son capital intellectuel. Il fut un expert apprécié des questions du travail, qui donna consultations et conférences tout au long de cette période. Mais de 1940 à 1944 une tâche le retint plus particulièrement : la supervision de l’École des Surintendantes d’usine de Paris. Il chercha à détourner les futures assistantes sociales du domaine des relations industrielles où elles avaient tendance à pénétrer pour les cantonner dans la sphère du service social. Il continua inlassablement à publier, des livres et aussi des brochures : Lettre aux travailleurs français (1939), Deux hommes parlent du travail (1939, en collaboration avec le lieutenant-colonel Rimailho), La chevalerie du travail (1941), L’organisation de la solidarité nationale (1942), À l’image de ma mère. Essai sur la mission de l’assistance sociale (1942), Le travail et la civilisation (1946), L’équipe et le ballon. L’ouvrier libre dans l’entreprise organisée (1948), La psychologie de l’organisation du travail (1949), Les trois bases de la vie (1951), Le travail et la civilisation. Esquisse de l’histoire et de la philosophie du travail (1953), Des robots ou des hommes. La vie et l’œuvre de l’ingénieur FW Taylor (1956), Le compagnonnage (1957), Le véritable « intéressement » des travailleurs à l’entreprise (1959), Si tu aimes la liberté (1962), Promotion (1963). Il s’y ajouta une vingtaine de préfaces à des livres d’autres auteurs, une nuée d’articles publiés dans d’innombrables revues, une vaste correspondance (restée jusqu’ici inédite) et la participation à des débats et des émissions de radio. Dubreuil ne cessa de fréquenter les cénacles de prospective politique. Ainsi en avril 1936, il entra au CEPH (Centre d’études des problèmes humains) créé par le patron technocrate. Jean Coutrot et participa à son Groupe d’études de l’Humanisme économique. Dubreuil continua à agir dans de petites organisations, la Justice sociale, à la fin des années 1930, la Fédération (mouvement fédéraliste et européen) à partir de 1945 dont il anima la commission sociale. À la fin des années 1930, il fut parmi les proches de Raoul Dautry, auquel il resta lié jusqu’à la mort de ce dernier (pendant la drôle de guerre, lorsque Dautry dirigera le Ministère de l’Armement, il fera nommer Dubreuil dans son administration). Sous Vichy il admira Pétain mais sans s’engager à ses côtés. Après guerre, il fut le conseiller social du maire du Kremlin-Bicêtre, le socialiste indépendant, Antoine Lacroix. Il se rapprocha du compagnonnage, devint très lié avec les Compagnons du Devoir. Il fréquentait toujours les milieux intellectuels. Paul Claudel (dont il préfaça un livre), Daniel Halévy, Émile Guillaumin, Jacques Rueff, Louis Armand* étaient de ses amis. Dès 1945, Dautry voulut le faire entrer à l’Académie des Sciences morales et politiques, mais Dubreuil n’y parvint qu’en 1968, à quatre-vingt-quatre ans, et par la petite porte de membre correspondant. La même année, il fulmina dans le Figaro contre le mouvement de mai.
Durant ces années, Dubreuil habitait un appartement à Paris rue de la Cité Universitaire, près du parc Montsouris, et possédait une petite maisonnette accueillante à Saulx-les-Chartreux (Essonne). En 1960 sa femme Élina mourut. En 1967 il fit une crise cardiaque, à la suite de laquelle il fut l’un des premiers à demander à porter une pile. En 1971, il publia son autobiographie, très vivante mais très sélective, J’ai fini ma journée. Six jours après sa parution, deux jours après en avoir vu le premier exemplaire, il mourut à quatre-vingt-huit ans. Il laissa - ô symbole - un manuscrit consacré aux États-Unis qui n’a pas trouvé d’éditeur et qui est intitulé « Le soleil se lève à l’Ouest ».
Au physique, ce Normand était, nous dit son ami A. Lacroix, le « sosie de Gary Cooper [...], bien planté, très soigné dans sa tenue, dans son maintien et son comportement » et avait « un naturel sévère et autoritaire ». Les photos et les témoignages le confirment. Il lisait énormément. Après la Deuxième Guerre, il s’était mis à dessiner et à peindre et à écouter de la musique classique. Sa curiosité inlassable en avait fait aussi un touriste exhaustif qui avait parcouru avec sa femme toutes les routes d’Europe à moto puis en voiture.
La doctrine formulée par Dubreuil sur l’entreprise a connu des applications de son vivant en France et hors de France. Avant la dernière guerre la coopérative des boulangers de Caudry, le syndicat des porteurs de bagages de la gare Saint-Lazare, les usines Arthur Martin (à partir de 1938), depuis la guerre les usines de chaussures Sirius à Romans et Ruinet à Dijon, les entrepôts Goulet-Turpin à Reims, l’entreprise de teinturerie à Bailleul, la communauté des vendeurs de l’industrie laitière à Genève et les papeteries de Genval (Belgique). Le patronat comme les ouvriers n’ont donc montré qu’un intérêt limité pour l’expérimentation des idées de Dubreuil.
Dubreuil à bien des égards est un personnage classique de la tradition ouvrière. Il incarne une fois de plus la figure de l’ouvrier qualifié autodidacte et autobiographe, grand admirateur du progrès technique, soucieux d’enfermer les femmes dans la vie familiale et très critique à l’égard des intellectuels et de leur influence sociale. De même le glissement du syndicalisme révolutionnaire au réformisme a marqué toute une génération de militants cégétistes.
Ce qui fait son originalité, ce n’est pas non plus son ralliement progressif à la production de masse, mais c’est d’avoir eu l’idée que celle-ci ne pouvait s’acclimater en milieu ouvrier qu’en conservant l’essence des structures sociales de l’entreprise du XIXe siècle. D’où son schéma d’une entreprise décentralisée en secteurs autonomes disposant de l’autonomie technique et budgétaire, le personnel travaillant en groupe et gérant lui-même les gains de l’équipe. D’où aussi sa conception d’une vie sociale débarrassée des ingérences de l’État et axée sur les contrats négociés entre les différentes parties prenantes. À l’intérieur de cette logique d’humanisation de l’ordre établi reconnu et accepté, il n’y a qu’une faiblesse, comme l’ont remarqué ses disciples : les cadres sont absents de la pensée de Dubreuil.
Aux ouvriers Dubreuil s’est présenté comme le stratège réformiste d’une intégration durable dans la nation. Aux autres groupes sociaux il a offert une série de clés (tantôt modernes, tantôt archaïques) pour apprivoiser le travail.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23100, notice DUBREUIL Hyacinthe par Patrick Fridenson, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 17 octobre 2022.

Par Patrick Fridenson

ŒUVRE : Ouvrages cités dans le texte.

SOURCES : Les publications de Dubreuil. — Archives de la Fondation Albert Kahn, à Boulogne-Billancourt. — Arch. Nat. F7/13015, 13617, 13931 et 94 AP 379 ; procès-verbaux de la Commission exécutive de la Fédération des Métaux 1914-1918 (Centre d’histoire des mouvements sociaux et du syndicalisme de l’Université Paris I). — Arch. BIT Genève. M. Fine, « Hyacinthe Dubreuil : le témoignage d’un ouvrier sur le syndicalisme, les relations industrielles et l’évolution technologique de 1921 à 1940 », Le Mouvement Social, janvier-mars 1979, p. 47-63 ; id., « Un instrument pour la réforme : l’Association française pour le procès social », Le Mouvement Social, janvier-mars 1976, p. 3-29. — I. Anne-Dit-Duval, L’Atelier 1920-1923, mémoire de maîtrise, Université Paris I, 1975. — P. Zigmant, L’Information Ouvrière et Sociale (1918-1921), mémoire de maîtrise, Université Paris I, 1972. — C. Gras, « La Fédération des Métaux en 1913-1914 et l’évolution du syndicalisme révolutionnaire français », Le Mouvement social, octobre-décembre 1971, p. 85-111. — A. Fourcaut, Femmes à l’usine. Ouvrières et surintendantes dans les entreprises françaises de l’entre-deux-guerres, Maspero, 1982. — B. Georges et D. Tintant, Léon Jouhaux dans le mouvement syndical français, PUF, 1979. — C. Kojima-Pimentel, Gauche et crise du libéralisme en France pendant la formation du Front populaire. Étude de l’hebdomadaire « L’Information Sociale » février 1934-juillet 1935, DES, Sorbonne 1966. — Le XXe siècle fédéraliste, n° spécial, juillet-septembre 1971. — J. Capelle et M. Bertaux, Pour la connaissance d’Hyacinthe Dubreuil ouvrier, syndicaliste, sociologue, Comité H. Dubreuil et Imprimerie du Compagnonnage.

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