MIYASHITA Takichi

Fils puîné de MIYASHITA Yukiyoshi, MIYASHITA Takichi na­ quit à Wakamatsuchō dans la ville de Kofu, département de Tōkyō. Après avoir quitté l’École primaire, il apprit seul la mécanique et, devenu ouvrier mécanicien, il se perfectionna dans son métier en changeant maintes fois d’usine à travers le pays. Alors qu’il travaillait aux Forges de Kamesaki, dans le département d’Aichi, il commença à lire le Heimin shimbun quotidien (Le Journal de l’homme du peuple) et c’est ainsi qu’à partir de sa propre expérience du monde ouvrier, il se tourna peu à peu vers les idées socialistes ; il consolida ses connaissances par la lecture de la plupart des ouvrages socialistes publiés au Japon. Lorsqu’en 1908, il rencontra KATAYAMA Sen, il lui demanda quelle était sa position vis-à-vis de la famille impériale, mais ne put obtenir de réponse claire. En revanche, quand, ayant rendu visite en décembre de la même année à la Société de l’homme du peuple d’Ōsaka (Ōsaka heiminsha), il se fut entretenu du même sujet avec MORICHIKA Unpei, celui-ci lui déclara que l’histoire du Japon reposait sur le mensonge et qu’il n’y avait aucune raison de vénérer l’empereur comme un dieu. MIYASHITA Takichi avait, le mois précédent, distribué aux alentours de la gare d’Ōfu, dans le département d’Aichi, le pamphlet rédigé par UCHIYAMA Gudō, « Gokuchū kinen museifu kyōsan », (Communisme anarchiste en souvenir d’un emprisonnement) et avait constaté qu’il n’avait pas servi à ébranler la vénération populaire envers l’empereur. Il prit donc la résolution d’avoir recours à des moyens plus radicaux pour mettre fin à ce qu’il appelait de la superstition en attentant, par la bombe, à la vie de l’empereur ; il considérait que la population japonaise aurait ainsi la preuve irréfutable que l’empereur, loin d’être un dieu vivant, n’était qu’un être humain comme les autres. C’est ainsi qu’en février 1909, MIYASHITA Takichi rendit visite à KŌTOKU Shūsui et à MORICHIKA Unpei pour les informer de sa décision ; il étudia seul la fabrication des explosifs et gagna des complices dans les personnes de NIIMURA Tadao et KANNO Suga ; en novembre, il réussit à maîtriser le processus de fabrication de bombes. Six mois plus tard, le 25 mai 1910, il était arrêté en même temps que NIIMURA Tadao. Il fut jugé le 18 janvier de l’année suivante, et, accusé du crime de lèse-majesté, condamné à la peine de mort ; la sentence fut exécutée six jours plus tard.