MASSÉ Louis, Paul, alias « Tarzan », « Henry », pseudonymes de résistance

Par André Balent

Né le 18 novembre 1927 à Toulouse (Haute-Garonne), mort le 27 juillet 1944 en action de combat à Mazères [Mazères-sur-Salat en 1958] (Haute-Garonne) ; militant du PC clandestin à Toulouse ; résistant des FTPF : 3401e compagnie de la Haute-Garonne, maquis de Betchat (Ariège)

Mazères-sur-Salat (Haute-Garonne), entre l’ancienne voie ferrée et le boulevard des Pyrénées (route de Salies-du-Salat), lieu-dit les Murasses)
Stèle érigée à la mémoire des trois combattants du maquis de Betchat morts en action de combat le 27 juillet 1944.
Cliché : André Balent, 17 octobre 2021

Louis Massé état le fils de Louis, Élie Massé et de Louise Carassus domiciliés (1948) 153 faubourg Bonnefoy à Toulouse.

Ce jeune Toulousain, communiste clandestin, intégra le maquis de Betchat (Ariège), implanté juste à la limite avec la Haute-Garonne. Cette formation était dirigée du point de vue opérationnel par un jeune communiste (né en 1924) sans expérience militaire, Jean Blasco (alias "Max") dont les choix tactiques quelquefois peu judicieux furent critiqués jusque dans ses propres rangs. Ainsi Fernand Cortale alias Gravas, responsable régional (Haute-Garonne) des FTPF — qui le soutenait pourtant dans ses actions — , lui reprocha une grave "faute de stratégie" dans la conduite des opérations de son détachement le 27 juillet 1944.

L’action armée de Mazères-sur-Salat (Haute-Garonne), le 27 juillet, à l’issue de laquelle périrent, au lieu-dit les Murasses, Louis Massé et deux autres maquisards de Betchat, Adalbert Tamasy et Daniel Gaset semble avoir échoué faute d’avoir su bien évalué le rapport des forces (ainsi que le suggère Georges Loubiès, de Sainte-Croix-Volvestre, Ariège, sous-lieutenant du maquis de Betchat dans une lettre à Claude Delpla, alors correspondant du comité d’Histoire de la Seconde Guerre mondiale en Ariège, 1er mars 1968). Les maquisards attaquèrent un train de troupes allemandes à Mazères-sur-Salat (ligne de chemin de fer de Boussens (Haute-Garonne) à Saint-Girons et à Foix (Ariège), aujourd’hui fermée et déposée). Mais surpris par un convoi motorisé, ils durent décrocher. Ils ne durent leur salut qu’au sacrifice de Massé — qui tira sur les Allemands avec un fusil-mitrailleur — et de ses deux camarades. Jean Blasco, lui-même, s’en tira de justesse, plongé dans l’eau jusqu’à la poitrine et plaqué contre la rive de la rivière.

Son décès a été constaté le lendemain, 28 juillet. Il paraissait remonter au 27 juillet, vers 18 heures 45. Il s’agissait alors d’un individu inconnu. L’acte de décès le décrit comme ayant entre seize et dix-huit ans. d’une taille de 1, 55 m et de petite corpulence. Il avait les cheveux châtain, était imberbe et était vêtu d’une chemise blanche, façon tricot, d’un maillot de bain en laine bleue, d’un pantalon long marron à rayures blanches, de chaussettes en coton beige, de chaussures de cuir à lanières, d’un chapeau de feutre marron. Il portait une bague métallique à l’auriculaire de la main droite et possédait un mouchoir blanc. Une mention complémentaire établissant son identité fut adjointe à l’acte de décès initial. Il s’agissait d’une transcription, le 5 janvier 1948, d’un jugement du tribunal civil de Saint-Gaudens (Haute-Garonne) rendu le 11 décembre 1947.

Louis Massé fut reconnu mort pour la France. Son nom figure sur la stèle érigée à Mazères à la mémoire des trois victimes du combat du 27 juillet 1944. Plus récemment une plaque supplémentaire a été apposée au pied de cette stèle, honorant plus précisément Louis Massé, par les "Jeunesses [communistes] de Bonnefoy. Cercle Louis Massé". Cette plaque implique la Milice dans le combat livré par les maquisards alors qu’ils n’affrontaient que les seules troupes d’occupation, et encore il n’est pas sûr qu’il s’agissait de SS. Il n’est pas mort "assassiné", exécuté sommairement, mais en action de combat contre les Allemands. Il y a deux dossiers non consultés à son nom au Service historique de la Défense avec les cotes16 P 401450 (Vincennes) et 21 P 593570 (Caen).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240190, notice MASSÉ Louis, Paul, alias « Tarzan », « Henry », pseudonymes de résistance par André Balent, version mise en ligne le 22 avril 2021, dernière modification le 18 octobre 2021.

Par André Balent

Mazères-sur-Salat (Haute-Garonne), entre l’ancienne voie ferrée et le boulevard des Pyrénées (route de Salies-du-Salat), lieu-dit les Murasses)
Stèle érigée à la mémoire des trois combattants du maquis de Betchat morts en action de combat le 27 juillet 1944.
Cliché : André Balent, 17 octobre 2021
Mazères-sur-Salat (Haute-Garonne), boulevard des Pyrénées, stèle à la mémoire des trois maquisards du maquis de Betchat (FTPF) morts au combat contre les troupes d’occupation le 27 juillet 1944.
Cliché André Balent, 17 octobre 2021
Mazères-sur-Salat (Haute-Garonne). Plaque spécifique en l’honneur du seul Louis Massé apposée au bas de la stèle érigée à la mémoire des trois maquisards des FTPF (maquis de Betchat) morts en action de combat contre les troupes d’occupation le 27 juillet 1944. Cette plaque comporte plusieurs erreurs factuelles signalées dans la notice.
Cliché André Balent, 17 octobre 2021.

SOURCES : Service historique de la Défense, Vincennes, 19 P 31/29, homologation des maquis et unités combattantes de la résistance, Haute-Garonne, 3401e compagnie de FTPF, maquis de Betchat. — Arch. dép. Ariège, 63 J 206, fonds Claude Delpla, actions, effectifs et état major du maquis, lettre de Georges Loubiès, sous-lieutenant du maquis de Betchat à Claude Delpla, Sainte-Croix-Volvestre, 1er mars 1968. — Arch. com. Mazères-sur-Salat, état civil, acte de décès de Louis Massé et mention rectificative. — Georges Delpla, La Libération de l’Ariège, Toulouse, Le Pas d’Oiseau, 2019, 514 p. — Henri Soum, Chronique des bords de la Garonne. La mort en vert-de-gris. Le maquis de Cazères, Toulouse, 1994, 280 p. [p. 205-206]. — Sites MemorialGenWeb consulté le 20 avril 2021. — Site Mémoire des Hommes consulté le 21 avril 2021.

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