Par Philippe Pauchet
Né le 23 juillet 1904 à Monchaux-Soreng (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), mort le 18 avril 1978 à Camon (Somme) ; membre de la CGT et du Parti communiste français, résistant déporté ; maire de Camon (Somme) de 1959 à 1971.
Lucien Jovelin entra, en 1926, à la Compagnie du Nord où il était employé comme charron au matériel roulant à Longueau (Somme). Il adhéra à la CGT en 1928 puis au Parti communiste en 1935.
Mobilisé en 1939, il fut affecté spécial à la SNCF puis muté, en mars 1940, au 121e Régiment d’infanterie à Maison-Lafitte, puis au 109ème Bataillon de l’Air à Tours. Démobilisé après la signature de l’armistice, il reprit son poste à Longueau.
En août 1940 il entra en contact avec Augustin Dujardin et Armand Duvivier. Il établit des contacts entre les cheminots du Nord et de Paris pour organiser un réseau membre de l’Organisation Spéciale intégrée en 1942 dans les FTPF.
Lucien Jovelin participa à de nombreux sabotages de matériel ferroviaire. Mais c’est comme "propagandiste que, le 4 décembre 1941, il fut arrêté, sur l’ordre de Vichy, puis interné à la citadelle de Doullens jusqu’au 16 février 1943. Dès sa libération il reprit contact avec la Résistance. Il devint agent de liaison.
Lorsque plusieurs résistants de Camon commencèrent à être arrêtés d’août à octobre 1943, il partit pour Rouen, mais il fut rapidement interpellé.
Amené à la prison d’Amiens, il y fut torturé avant d’être dirigé vers Compiègne puis Buchenwald où il arriva le 14 janvier 1944. Le 8 avril 1945, il quitta le camp avec la "colonne d’extermination" à destination de Dachau. Les survivants furent libérés par les troupes américaines le 23 avril.
Lucien Jovelin rentra à Camon le 6 mai 1945. Après une longue convalescence, il reprit son poste à la SNCF et continua son militantisme.
Il était officier de la Légion d’honneur, titulaire de la croix de guerre 1939-1945 avec palmes et de la carte de combattant volontaire de la Résistance.
Par Philippe Pauchet
SOURCES : SHD 16P313351. — Le Courrier Picard, 19 avril 1978.