PERROD Léon, Marius, Francis

Par Annie Pennetier, Michel Thébault

Né le 18 février 1894 à Trénal (Jura), guillotiné après condamnation à mort le 31 août 1943 à Cologne (Allemagne) ; chef de service commercial ; résistant, Armée des Volontaires, chef de secteur (FFC).

Léon Perrod était le fils de Louis Perrod alors âgé de 30 ans, menuisier et de Marie Filiâtre âgée de 25 ans couturière. Il avait trois frères, Henri, Roger cultivateur à Trénal et Robert employé dans l’entre-deux-guerres dans une imprimerie parisienne située rue du Simplon dans le XVIIIe arrondissement. Après des études secondaires où il obtint la première partie du baccalauréat, il s’engagea à 18 ans, le 29 février 1912, dans l’armée, incorporé au 4e régiment d’artillerie à Lons-le-Saulnier (Jura). Brigadier en septembre 1912, il fut promu Maréchal des Logis en octobre 1913. Il combattit toute la première guerre mondiale dans l’artillerie lourde sur les fronts français et italien. Trois fois blessé il fut cité en 1917 à l’ordre du corps d’armée : « observateur dévoué et intelligent a rendu de grands services dans un observatoire de recherches exposé et dans des conditions climatiques très difficiles. Le 5 mai 1917 l’observatoire étant soumis à un bombardement d’obus de gros calibre a montré beaucoup de courage et de sang froid en continuant d’observer sans arrêt le tir de sa batterie et des batteries voisines ». Il fut décoré la Croix de guerre et de la Croix italienne et promu le 10 août 1918 au grade de sous-lieutenant. Devenu lieutenant de réserve en juillet 1925, il fut fait chevalier de la Légion d’honneur par décret du 7 juillet 1933.
Démobilisé le 10 août 1919, il vint s’installer à Paris demeurant rue du Simplon, vraisemblablement auprès de son frère Robert. Il se maria à Orchamps-Vennes (Doubs) avec Jeanne, Hélène, Francine Pergaud (née le 20 mars 1895 à Orchamps-Vennes). Après 1935 le couple était domicilié 16 avenue Beauregard à La Celle Saint-Cloud (Seine-et-Oise, Hauts-de-Seine) et Léon Perrod travaillait comme chef de service commercial dans les Établissements Gourmets domiciliés 56- rue Violet Paris (Ve arr.). Il fut rappelé à l’activité militaire début septembre 1939 lors de la mobilisation. Il fut affecté dans des centres d’instruction de l’artillerie et se trouvait en mai 1940 au dépôt d’artillerie n° 9 de Poitiers (Vienne). Il fut démobilisé après la défaite le 8 août 1940 et revint en région parisienne. Sa dernière adresse était 4 rue Lamblardie à Paris (XIIe arr.) dans le quartier de Picpus.
 
Il s’engagea en janvier 1941 dans l’Armée des Volontaires, un réseau de résistance créé à Paris début octobre 1940 et qui s’étendit progressivement à tout le nord de la France. L’activité consista d’abord en aide aux prisonniers évadés en leur fournissant de faux papiers et en les aidant à gagner la zone libre. Au cours de ce même automne 1940, les membres du réseau entreprirent de diffuser un journal Pantagruel journal clandestin de Raymond Deiss. Ils commencèrent également immédiatement un travail de recrutement, dans les milieux de l’Action française, des Scouts de France, et des combattants de 39 – 40 comme Léon Perrod, qui devint dans le réseau commandant, chef de secteur. Cependant dans le courant de l’année 1941 à Paris et en province, l’Abwehr, le service de contre- espionnage allemand, réussit à pénétrer l’organisation. A partir du 9 octobre 1941 eut lieu particulièrement dans la zone Nord occupée, une opération coordonnée d’arrestations ayant pour nom de code « Fall Porto ». Cette opération s’inscrivait dans la politique répressive menée après l’attaque contre l’Union soviétique le 22 juin 1941 et visait principalement les groupes de résistants en liaison avec Londres. La plupart des principaux dirigeants parisiens de l’Armée des Volontaires furent arrêtés en janvier 1942, Léon Perrod dans les premiers le 13 janvier 1942. Incarcéré d’abord à la prison de Fresnes, il fut déporté parmi 45 membres de l’Armée des Volontaires classés "NN" par le transport parti de Paris, gare de l’Est pour Trèves le 9 octobre 1942, prison de Wittlich, puis celles de Rheinbach, et Klingelpütz à Cologne (Köln). Les 27 et 28 mai 1943 les membres de l’Action des Volontaires furent jugés par le 2e sénat du Volksgerichtshof siégeant à Trèves. Léon Perrod fit partie du groupe des condamnés à mort du 28 mai. Les condamnés à mort furent transférés à la prison de Rheinbach, puis les exécutions par guillotine eurent lieu à la prison de Klingelpütz à Cologne. Le groupe dont faisaient partie Léon Perrod, Jean Stephan, Roger Cadin, André Bergez, André Guilbaud, Georges Iagello, Gustave Silberberg, Armand Bigose, et Armand Piret fut guillotiné le 31 août 1943. Léon Perrod fut inhumé au cimetière ouest de Cologne tombe 137. Son corps fut transféré après la guerre dans la nécropole nationale de Cronenbourg à Strasbourg.
 
Il obtint la mention « Mort pour la France » apposée sur son acte de décès et le titre de Déporté et Interné Résistant (DIR) attribué le 16 novembre 1950. Il fut homologué au grade de capitaine des FFC (Forces Françaises Combattantes), par décret du 21 octobre 1947, parution au JO le 12 novembre 1947 avec prise de rang le 1er août 1943. Il reçut à titre posthume la Médaille de la Résistance par décret du 11 mars 1947. Il obtint la mention « Mort en déportation » par arrêté du 15 avril 2014.
Son nom est inscrit sur les monuments aux morts de Trénal et de La Celle-Saint-Cloud. Une place porte son nom à La Celle-Saint-Cloud.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article249267, notice PERROD Léon, Marius, Francis par Annie Pennetier, Michel Thébault, version mise en ligne le 31 juillet 2022, dernière modification le 31 juillet 2022.

Par Annie Pennetier, Michel Thébault

SOURCES : SHD, Vincennes, GR 16P 469444. — SHD AVCC, Caen, AC 21P 129917 (nc) et AC 21P 129917 (nc). — Arch. Dép. Doubs et Jura (état civil, registre matricule). — Base Léonore des membres de la Légion d’honneur. — Mémoire des Hommes. — Mémorial Genweb.

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