MENGINOU-BOUETTE Albert, Édouard

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 4 février 1915 à Ossun (Hautes-Pyrénées), mort en action le 7 août 1944 à Chambon-la-Forêt (Loiret) ; parachutiste SAS homologué résistant FFI.

Photo : Geneanet, sous licence CC-BY-NC-SA 2.0 Creative Commons

Albert Menginou était le fils de François Menginou (1883-1974) et de Maria Baget (1884-1918), cultivateurs. Il avait une sœur, Anna, Madeleine, Marie (1910-1993), un frère, Célestin, Henri (15 juillet/18 août 1913) et un demi-frère, Édouard, Georges (1922-2018).
Mobilisé en 1935, il se trouvait à Pau (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques) dans l’aviation lors de la déclaration de guerre en 1939 et partit avec son escadrille pour participer aux opérations puis revint dans sa famille à Ossun en mai 1940. Il travailla aux haras de Tarbes (Hautes-Pyrénées).
Il passa en Espagne en mai 1942 pour rejoindre l’Afrique du Nord. Il fut arrêté à Badajoz par la police espagnole et interné le 23 septembre 1942 au camp de concentration de Miranda de Ebro d’où il sera libéré le 25 mai 1943 en tant que sujet anglais sous le le nom de Monin, né à Londres. Arrivé en juin à Londres, il s’engagea dans une compagnie de parachutistes français volontaires dans les Forces aériennes françaises libres (FAFL) en juillet 1943. Le 15 août 1943, il se porta volontaire dans une unité de parachutistes anglais des SAS. Après un entrainement intensif, il obtint son brevet de parachutiste le 27 août 1943 à Ringway et fut détaché au Special Air Service 1st regiment et affecté au Squadron D comme lance corporal. Il subit alors un entraînement spécial pour le sabotage.
Dans la nuit du 16 au 17 juin 1944, il fut parachuté en France dans le cadre de l’Opération "Gain" avec quatre paras anglais sous les ordre du major Ian Fenwick avec la mission de travailler avec la Résistance française au sud de Paris afin de saboter les communications de l’ennemi et faire sauter les voies ferrées pour faire dérailler des convois ferroviaires.
Le lundi 7 août 1944, avec le major Fenwick, les sergents W.P. Duffy, F.W. Dinkley et l’aspirant FFI Pierre Hébert, le caporal Meginou participa à l’attaque en jeep d’un convoi allemand mais ils tombèrent ensuite dans une embuscade à Chambon-la-Forêt. La jeep fut prise sous le feu d’une mitrailleuse allemande et le major Fenwick, l’aspirant Hébert et Albert Menginou furent tués. Les autres furent capturés.
Ils avaient sacrifié leur vie pour tenter de sauver la population du village de Chambon-la-Forêt qui avait été prise en otage et allait être fusillée en représailles suite aux actions de sabotage perpétrées par les maquisards de la région.
Il fut inhumé en 1948 au cimetière communal, à Ossun.
Il obtint la mention « Mort pour la France » et fut cité au " Roll Of Honour " des Forces spéciales britanniques. Il fut homologué au grade de caporal des Forces françaises de l’intérieur (FFI).
Le 28 mars 1956, les insignes de la Médaille militaire et de la Croix de guerre avec palmes qui lui avaient été décernés à titre posthume furent remis à son père, François Menginou-Coussa.
Son nom figure sur la stèle commémorative et sur le monument et les plaques commémoratives dans l’église, à Chambon-la-Forêt (Loiret), sur le monument aux morts, à Ossun (Hautes-Pyrénées) et sur le Mémorial de guerre des SAS, à Sennecey-le-Grand (Saône-et-Loire).
Une rue d’Ossun porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article252631, notice MENGINOU-BOUETTE Albert, Édouard par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 2 décembre 2022, dernière modification le 2 décembre 2022.

Par Jean-Louis Ponnavoy

Photo : Geneanet, sous licence CC-BY-NC-SA 2.0 Creative Commons

SOURCES : Service historique de la Défense, AVCC, Caen, Cote AC 21 P 93140 (nc) et SHD, Vincennes, GR 16 P 410658 (nc) et GR 19 P 45/11 page 13.— Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943.— Mémorial des parachutistes FFL et SAS.— Geneanet.— Mémoire des hommes.— Mémorial Genweb.

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