PRÉVOST Catherine, née GUILLOT Marie, Catherine

Dentellière, Marie, Catherine Guillot épousa le 29 novembre 1787 à Bretteville-sur-Odon (Calvados), Pierre, Abraham Le Provost, peigneur en laine puis matelassier. Curieusement elle est appelé Prévost et son fils Adolphe Prévost. S’agit-il d’une erreur d’état civil. Celui-ci indique deux enfants : Adolphe Le Provost et Victoire, Andrée, Euphrosine Le Provost, née en 1788.

Marie Catherine Guillot fut condamnée à mort par la Commission militaire pour avoir pris une part active aux manifestations du mois de mars 1812 contre la cherté des grains à la Halle de Caen.
La foule protestait contre la hausse du prix du pain depuis plusieurs semaines et, le 2 mars, avait bousculé les soldats venus pour rétablir l’ordre, et même le préfet. L’Empereur avait envoyé un détachement de la garde avec l’ordre de faire un exemple pour assurer le calme sur les arrières, en prévision de la guerre contre la Russie. Il y eut une soixantaine d’arrestations, six condamnations à mort exécutées, dont celles de deux femmes, plus deux par contumace et dix-neuf autres condamnations allant de huit ans de travaux forcés à cinq ans de réclusion.
Son fils Adolphe Prévost, « apprenti basestamier », après l’avoir vu mener au supplice, fut envoyé avec une demi-douzaine d’autres jeunes gens pour servir dans la marine, bien qu’ils n’eussent été condamnés qu’à la surveillance par la police. Il dut, comme les autres, à son inexpérience du service à la mer de s’en tirer avec quelques mois de détention arbitraire, mais il demeura sous surveillance policière jusqu’aux mesures de grâce collective dont les survivants de cette affaire bénéficièrent en 1814 par décision du duc de Berry. Voir Goujeon Jeanne qui fut également exécutée.