FRANCK Joseph

Par Pierre Schill

Né le 1er décembre 1892 à Diebling (Lorraine annexée), mort le 12 février 1942 à Sarreguemines (Lorraine annexée) ; employé à la Société des chemins de fer d’Alsace-Lorraine ; délégué du personnel ; président du syndicat confédéré des cheminots de Sarreguemines (Moselle) et membre du conseil dirigeant l’Union régionale des chemins de fer d’Alsace-Lorraine ; militant socialiste ; maire de Hundling (Moselle).

Fils d’un employé aux houillères de Moselle, troisième d’une famille de sept enfants installée à Diebling (Lorraine annexée), Joseph Franck suivit ses études secondaires à Bitche puis au Gymnasium de Sarreguemines (Lorraine annexée) et passa avec succès l’Abitur, l’équivalent du baccalauréat français, en 1910. Il poursuivit ensuite pendant deux années des études de théologie au Grand séminaire de Montigny-lès-Metz (Lorraine annexée). Il effectua à partir de 1912 son service militaire dans l’armée impériale allemande au sein de laquelle il combattit pendant toute la durée de la Première Guerre mondiale dans la Kriegsmarine où il était officier.
Au lendemain de la guerre, il entra comme employé à la Société des chemins de fer d’Alsace-Lorraine à Sarreguemines avant d’être muté à Metz au milieu des années vingt, puis à Strasbourg (Bas-Rhin) en 1929 et de s’installer définitivement à Hundling à partir de 1930 lorsqu’il retravailla à Sarreguemines. Il termina sa carrière professionnelle avec le grade d’employé principal.
Il fut à plusieurs reprises élu délégué du personnel au sein de cette compagnie ferroviaire puis au sein de la SNCF. Il assista à des réunions au siège parisien de la compagnie ferroviaire. Dans les années trente, il fut président du syndicat confédéré des cheminots de Sarreguemines et membre du conseil dirigeant de l’Union régionale des chemins de fer d’Alsace-Lorraine à Strasbourg .
Le 11 juillet 1934 fut crée à Sarreguemines un « cartel local des fonctionnaires » rassemblant notamment les syndiqués de la CGT et parmi eux les cheminots. Il figurait parmi les dirigeants de cette organisation.
En 1935, après la réunification de la CGT, il était l’un des quatre dirigeants de la section sarregueminoise du syndicat confédéré des cheminots qui comptait alors près de mille membres. Il était alors considéré par la police comme un sympathisant du « Front populaire ».
En mai 1935, il fut élu maire de Hundling, commune d’où son épouse était originaire et où la famille Franck était installée depuis cinq ans. En octobre 1937 il fut candidat « socialiste indépendant » au renouvellement du conseil général dans le canton de Sarreguemines. Il obtint au premier tour 1 812 voix et arriva en deuxième position derrière Henri Nominé qui rassembla 3 312 voix. Au second tour il rassembla 3 718 voix sur 7 493 suffrages exprimés contre 3 775 voix à Henri Nominé, ancien maire de Sarreguemines. Candidat unique du Front populaire, il échoua de justesse en ayant pourtant bénéficié d’un bon report des voix qui s’étaient portées au premier tour sur le candidat communiste Edouard Meyer. Il était à la même période actif au sein de plusieurs associations : l’Union des invalides de guerre, une association sportive et des comices agricoles.
Joseph Franck fut évacué avec sa famille en septembre 1939 à Saint-Aulais-la-Chapelle (Charente). Il avait été opéré à Strasbourg un an auparavant d’une tumeur cancéreuse à la jambe. La maladie progressant, il dut être réopéré à Lyon en 1940. Son état de santé ne l’empêcha pas de s’occuper du sort de ses administrés mosellans évacués dans le Sud-Ouest. De retour en Moselle, à nouveau annexée au Reich, en septembre 1940 il se fit opérer une troisième fois. Il reprit son travail une seule journée avant d’être mis en congé de maladie. Hospitalisé au printemps 1941, il décéda en février 1942 des suites de son cancer.
Marié le 15 octobre 1921 à Saint-Julien-lès-Metz (Moselle) avec Eugénie Siebert, il était père de trois enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article3986, notice FRANCK Joseph par Pierre Schill, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 12 octobre 2022.

Par Pierre Schill

SOURCES : Arch. Dép. Moselle, 303 M 77 ; 310 M 95. — France Journal, 8 octobre 1937. — Gérard Diwo, « Éléments pour une étude des tendances politiques des conseillers généraux de la Moselle (1937-1951) », Annales de l’Est, n° 2, 1997, p. 219-240. — Renseignements fournis par Marie-Thérèse Altmayer, née Franck, sa fille.

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