Par Jacques Girault
Né le 5 décembre 1902 à Buis-les-Baronnies (Drôme), mort le 14 décembre 1989 à Paris (XIVe arr.) ; professeur de l’enseignement technique ; résistant ; militant communiste ; conseiller de la République.
Fils d’un entrepreneur de travaux publics devenu commerçant, Marcel Baron entra à l’Ecole normale d’instituteurs de Valence (Drôme) en 1919 et fut nommé instituteur au cours complémentaire de Bourg-de-Péage (Drôme) en 1922. Après son échec à l’École normale de l’Enseignement technique en 1921, devenu maître d’internat à l’école nationale professionnelle de Voiron (Isère), il réussit au concours d’entrée à l’ENET en 1923 en section D et obtint la première partie du certificat d’aptitude au professorat commercial en 1925. Parti accomplir le service militaire à la fin de l’année 1925, réformé deux mois plus tard, il redevint instituteur à Plaisians (Drôme), commune du canton de Buis-les-Baronnies, en avril 1926. En octobre 1926, il commença à enseigner comme professeur de comptabilité à l’école pratique de commerce et d’industrie de Bourg-en-Bresse (Ain).
Dans le cadre de la Mission laïque, Marcel Baron fut détaché à partir d’octobre 1927 au lycée de Salonique (Grèce), avant d’obtenir le lycée de Beyrouth (Liban) en 1932 puis le lycée français du Caire (Egypte) en 1935. Il se maria en septembre 1938 à Vannes (Morbihan) avec une institutrice publique exerçant dans le département, fille de retraités. Veuf, il se remaria en juillet 1948 à Malakoff (Seine, Hauts-de-Seine) avec une employée qui devint assistante sociale à l’Électricité de France. Elle était la fille d’un ingénieur de la SNCF.
Pendant la guerre, Marcel Baron, professeur au Caire, participa aux combats de l’armée du Levant à partir de septembre 1941. Démobilisé comme lieutenant d’infanterie, il fut homologué membre des Forces françaises libres. Revenu en métropole, il obtint un détachement en février 1947 pour diriger le centre d’apprentissage de Montreuil (Seine, Seine-Saint-Denis).
Marcel Baron, membre du Parti communiste depuis les années 1930, figura parmi les membres du Conseil de la République élus par l’Assemblée nationale (249 voix sur 487 suffrages exprimés) qui siégèrent du 6 février 1947 au 19 novembre 1948. Il représentait les Français d’Asie et d’Océanie. Membre des commissions des Affaires étrangères et de l’Éducation nationale, actif dans les discussions sociales et financières, il proposa notamment de faciliter les voyages en France des jeunes Français vivant à l’étranger, de payer comme en métropole les heures supplémentaires des enseignants français à l’étranger, de rendre à l’État les bâtiments scolaires après la nationalisation des houillères, de ne pas oublier les enseignants lors de la revalorisation de la fonction publique. Il participa aux discussions des budgets de l’Éducation nationale, des Affaires étrangères, sur le statut de l’Algérie. Il fit des propositions sur l’enseignement technique et d’autres sujets (enseignement technique, formation professionnelle, entreprises nationalisées etc…). En fin de mandat, il ne se représenta pas.
Reprenant sa profession, Marcel Baron dirigea le centre d’apprentissage du Blanc-Mesnil (Seine-et-Oise, Seine-Saint-Denis) de novembre 1948 à septembre 1951. En 1952, il obtint sa mutation comme professeur au collège technique de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine), puis au collège technique du Perreux (Seine, Val-de-Marne) où il prit sa retraite en 1962.
Marcel Baron continua à militer dans les rangs du PCF. Il fut notamment arrêté, le 5 mars 1953, pour apposition d’un exemplaire de l’Humanité sur un mur.
Par Jacques Girault
SOURCES : Arch. Nat., F17 27918. — Arch. du Sénat. — SHD Vincennes, GR 16 P 33978. — Notes d’Alain Dalançon.