CHAIZE [Saint-Étienne]

Né vers 1826 ; ouvrier veloutier de Saint-Étienne (Loire) ; participant à une grève en 1865.

En juin 1865, les ouvriers veloutiers de Saint-Étienne avaient créé un comité de onze membres chargés de mettre au point et de présenter au préfet et aux négociants leurs revendications : tarifs, création d’une société de secours mutuels.
Dès septembre, étant donné l’opposition des négociants et fabricants, l’idée de grève fut envisagée. Trois réunions eurent lieu, dont une au bois de Solaure avec plusieurs centaines de veloutiers qui décidèrent la grève partielle dans les maisons David et Giron (tirées au sort) avec pour objectif final la grève générale au bout d’une semaine. Un Comité central fut constitué dont Dupin, 24 ans, place Marengo, était président ; Chaize, 39 ans, 8, place Jacquard, vice-président ; Thomas, 21, place Chavanelle, trésorier ; Ledin, 29 ans, 8, rue du Haut-Treuil, secrétaire ; Fontvieille, 32 ans, 8, rue du Haut-Treuil, secrétaire-adjoint ; Bonnet, 40 ans, 4, rue Richard.
Le siège du Comité était dans l’appartement de Thomas. La ville était divisée en quatre sections ; chaque section, dirigée par un chef, comprenait plusieurs groupes de 16 à 19 membres ayant chacun un délégué qui assurait la liaison entre les ouvriers et les chefs de section, eux-mêmes en rapport avec le Comité central.
Chaize était, selon le procureur impérial, « l’intelligence et la tête de l’association », l’instigateur des bris de vitres des « jaunes », et c’est chez lui que fut transféré le siège du Comité central au cours de cette longue grève qui dura plus de deux mois. Il était chef de la section de Montaud.
Les six membres du Comité central furent poursuivis devant le tribunal correctionnel de Saint-Étienne pour association non autorisée et entraves à la liberté du travail. « Jamais une association ne fut plus complète et plus parfaite », au dire du procureur.
Chaize fut condamné, le 21 novembre 1865, à trois mois d’emprisonnement, Dupin, Thomas, Bonnet et Fontvieille à deux mois, et Ledin, qui n’avait pas eu le temps d’exercer ses fonctions parce que son patron avait accepté le tarif, à un mois.
Parmi les autres militants veloutiers, signalons J.-C. Chataignier, Saunier (contremaître), B. Chevillon, Lanteat qui avaient fait partie du comité des onze. (Nous n’avons pu trouver le nom du onzième membre du comité).
Le jugement fut confirmé en appel par la Cour impériale de Lyon, le 19 décembre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article54916, notice CHAIZE [Saint-Étienne], version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 22 août 2021.

SOURCE : Mémorial de Saint-Étienne, 22 décembre 1865.

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