LOISEAU-PINSON Charles, Martin

Né à Troo (Loir-et-Cher) le 2 mars 1815 ; mort à Paris le 27 mai 1876 ; ouvrier teinturier ; membre démissionnaire de la Commune de Paris.

Loiseau-Pinson appartenait à une famille pauvre et, lorsqu’il vint à Paris en 1834, travailla comme simple ouvrier ; cinq ans plus tard, il acheta une maison de teinturerie ; il lui donna pour raison sociale Loiseau-Pinson, joignant à son nom celui de sa femme. 1848 fut « le rêve de sa jeunesse », dit-on dans son oraison funèbre. Appartenait-il réellement à une famille de Conventionnels ? fut-il le collaborateur de Ledru-Rollin ? Il signait, en mai 1871, « négociant, président de la Chambre des teinturiers », et sa promotion sociale rassurait les bourgeois comme elle plaisait aux ouvriers, « M. Loiseau-Pinson pouvant paraître assez ouvrier pour les ouvriers, étant un des leurs, parvenu par son travail, et assez bourgeois pour les bourgeois ». Le même rapport de police où il était ainsi jugé dit qu’il s’était éveillé à la vie politique en 1869 et ce rapport le classait parmi les soutiens de Gambetta.

Le 7 novembre 1870, il fut élu adjoint au maire du IIe arr. ; 6 932 voix du même arr. sur 11 143 votants l’élurent à la Commune le 26 mars (Voir Brélay) et il obtint également des voix dans le IVe arr. (4 849 sur 13 910 votants). Il siégea le 29 mars à la commission du Travail et de l’Échange, mais démissionna dès le 31, non sans avoir fait le 28 mars la proposition suivante : « La peine de mort est abolie en toutes matières. » Membre de la Ligue des Droits de Paris, il obtint des Versaillais, le 25 avril, l’armistice nécessaire à l’évacuation de Neuilly.

En septembre 1872, un mandat d’amener fut lancé contre lui, mais le 4e conseil renonça à poursuivre le conseiller municipal du quartier Bonne-Nouvelle, IIe arr., et rendit une ordonnance de non-lieu le 6 janvier 1874 ; en 1876, Loiseau-Pinson put faire valoir son amitié pour Maroteau, Ranc, Rochefort et demander l’amnistie, la suppression de l’état de siège, la séparation des Églises et de l’État, l’instruction laïque gratuite et obligatoire. Deux fois réélu au Conseil municipal, il était membre du parti radical ; et la couronne que le conservateur du cimetière Montmartre autorisa, lors du 1er anniversaire de sa mort, à déposer sur sa tombe portait : « À Loiseau-Pinson, les républicains libres penseurs » ; inscription qui dut d’ailleurs être retirée.
Il était marié, père d’une fille morte à dix-huit ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article64699, notice LOISEAU-PINSON Charles, Martin, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 3 février 2020.

SOURCES : Arch. PPo., B a/1161. — Procès-verbaux Commune op. cit. (28 mars). — J.O. Commune, 31 mars 1871. — Murailles... 1871 op. cit., p. 345.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable