Par Pierre Lapeyre
Né le 23 mai 1920 à Toulouse (Haute-Garonne) ; facteur aux écritures puis employé ; secrétaire du syndicat CGT des cheminots de Toulouse (1958-1962).
Fils et frère de cheminot, Félix Monfraix fut embauché comme manœuvre auxiliaire à la SNCF à Toulouse (Haute-Garonne) le 15 septembre 1939. Il s’engagea comme volontaire dans l’armée de l’air au début de la guerre et fut démobilisé en août 1940. Il reprit son service au chemin de fer mais fut licencié en février 1941 par suite de compression du personnel. Il travailla ensuite comme aide comptable à « L’Entreprise ferroviaire ».
Reçu au concours de facteur aux écritures en 1943, il fut embauché à la SNCF à Villefranche-de-Conflent (Pyrénées-Orientales) en février 1944. Pendant la guerre il participa à des actions dans la Résistance, en particulier des liaisons avec le Maquis de la Montagne Noire, puis avec les FTPF des Pyrénées-Orientales où il participa à la libération puis à la surveillance de la route d’Espagne. Au mois de mai 1945 il revint à Toulouse. Ayant adhéré à la CGT en 1944, il commença rapidement à militer au syndicat de Toulouse, très influencé par les militants qu’il côtoyait, en particulier Marcel Bergé. En juin 1946, le bureau du syndicat de Toulouse le désigna pour faire partie, avec Étienne Brunel, de la commission des jeunes qui venait d’être créée à l’Union départementale de la Haute-Garonne. Membre du conseil syndical, il vécut durement la scission syndicale de 1947 et le départ de certains camarades.
Dès 1951 il participa à toutes les réunions du bureau de secteur où, en 1952, il fut désigné avec Jean Anglade comme représentant du service Matériel et Traction. Suite à la grève de juin 1952, dite « des pigeons de Jacques Duclos », il fut lourdement sanctionné : suspendu pendant un mois, il subit la suppression de 12/12es de la prime de fin d’année et une mutation disciplinaire à Neussargues (Cantal), au motif suivant : « Agent ayant rendu son déplacement nécessaire dans l’intérêt du service. » Il retrouva à Neussargues d’autres sanctionnés : Bardin, mécanicien au dépôt de Vierzon (Cher), alors délégué auprès du directeur ; Masson, chef de brigade d’ouvriers de Montluçon (Allier) ; Parent de Saint-Sulpice-Laurière (Haute-Vienne), qui tous contribuèrent au renforcement du syndicat. Un an après, il fit l’objet d’une nouvelle mutation à Bergerac (Dordogne) au motif de « Rapprochement avec sa famille » ! Aussitôt il apporta son aide au responsable du syndicat des cheminots, Raymond Labrot, par ailleurs conseiller municipal.
En 1956, Félix Monfraix revint comme employé au dépôt de Toulouse où il finit sa carrière comme employé principal, ayant refusé, comme il était recommandé à un militant à cette époque, de passer l’examen de chef de groupe. Aussitôt, il retrouva ses responsabilités au syndicat et au secteur. En 1958 il fut élu secrétaire général du syndicat de Toulouse et membre du bureau du secteur, en remplacement de Gilbert Julis devenu responsable de l’Union Sud-Ouest. Il resta à ce poste jusqu’en 1962, date à laquelle Jean Canal devait le remplacer. Dans les années cinquante, il fut également membre du comité de gérance de la caisse des retraites et de la commission des activités sociales.
Délégué de sa catégorie à l’arrondissement de Bordeaux lorsqu’il était à Bergerac, il fut amené à s’orienter vers les activités sociales et à ce titre participa pendant plusieurs années au comité régional des activités sociales du Sud-Ouest, se forgeant une grande compétence sur ces questions. Celles-ci furent mises à profit au syndicat et au secteur ainsi qu’à l’Union départementale de Toulouse où il s’investit, en particulier après 1962. Il fut chargé par le bureau de l’UD, dont il fut membre pendant de longues années, de créer « un comité des œuvres sociales ».
Félix Monfraix fut également l’un des créateurs de la Mutuelle des cheminots de Midi-Pyrénées, qu’il fit fonctionner dans des conditions difficiles avec une équipe de bénévoles.
Ses tâches syndicales ne l’empêchèrent pas de militer au PCF. Membre de la cellule Pierre Semard du dépôt de Toulouse puis de celle de la ville de Léguevin, sa nouvelle résidence, il fut candidat aux élections municipales.
Félix Monfraix s’était marié en novembre 1941.
Par Pierre Lapeyre
SOURCES : Arch. Fédération CGT des cheminots. — Registres et documents du secteur et du syndicat CGT de Toulouse. — Notes de Jean-Pierre Bonnet. — Témoignage et renseignements fournis par Félix Monfraix.