PONNAT (baron de) [Antoine Marie Gabriel baron de Ponnat]

Né en 1840, mort en 1905 ; blanquiste, libre penseur, franc-maçon.

Descendant authentique d’une grande famille dauphinoise, Antoine Marie Gabriel baron de Ponnat fit, au congrès de fondation de la Ligue Internationale de la Paix et de la Liberté, à Genève, en 1867, une intervention d’esprit blanquiste, antireligieuse et antichrétienne, qui fut mal accueillie (L. de Montluc, « La Vie de Charles Lemonnier », dans Les États-Unis d’Europe, juillet 1924).

« Pilier de bibliothèque, érudit et maniaque d’athéisme », est-il qualifié par Maurice Dommanget, il est l’auteur des Variations du Christianisme. Il collabora au Candide — Voir Gustave Tridon — et fut condamné, en août 1865, à trois mois de prison et 100 F d’amende, puis au Démocrite, hebdomadaire lancé par Raul Rigault le 3 décembre 1868, enfin, en 1870, à la Libre Pensée de Henry Verlet et Charles Gouhier, à l’Excommunié paraissant à Lyon, à la Patrie en Danger, 7 septembre-8 décembre 1870.

Charles Da Costa (in Les blanquistes, éditions Rivière, 1912) écrit que le baron de Ponnat, « ami de Blanqui » et correspondant parisien du journal Le Phare de la Loire, y publia la défense de Tridon lors du procès des 41 participants à la réunion du 7 novembre 1866 qui ont été arrêtés par la police. Cette réunion de blanquistes, convoquée par Tridon, avait eu lieu au premier étage du Café de la Renaissance (1, Boulevard Saint-Michel) et avait pour but de « juger » Protot qui avait participé au Congrès de l’Internationale (Genève, septembre 1866) malgré l’interdiction de Blanqui.

Toujours selon Da Costa, (p. 26) , vers 1866 : "Blanqui faisait, en effet, d’assez fréquentes visites à Paris ; il y vivait sous le nom de M. Bernard, tantôt chez Eudes, au quartier Latin, tantôt aux Batignolles, chez le baron de Ponnat, dans une maison à double issue, pour pouvoir s’échapper en cas de surprise de la police."

Franc-maçon, Ponnat signa en 1867 Ecr... l’Inf... (écrasons l’infâme) et, en 1868, appartenait à la Loge « L’Union parfaite de la Persévérance ». et à la loge « Les Elus d’Hiram, n° 145 », à la fin de l’Empire. Voir Thirifocq E.

Lors de la Commune, il se tint à l’écart, puis il alla vivre à Genève ; il assistait à tous les enterrements civils et prononçait à cette occasion des discours. « La légende veut, écrit M. Vuillaume, que le baron, pour amorcer l’assistance, commence invariablement son éloge funèbre par la phrase, plutôt amusante : Citoyennes et citoyens, c’est toujours avec un nouveau plaisir que je viens sur la tombe d’un libre penseur... Personne de nous, à vrai dire, ajoutait Vuillaume, n’a entendu le baron. »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article68727, notice PONNAT (baron de) [Antoine Marie Gabriel baron de Ponnat], version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 2 mai 2020.

SOURCES : Maurice Dommanget, Blanqui et l’opposition révolutionnaire..., op. cit. — La Comune di Parigi (G. Del Bo) op. cit. — M. Vuillaume, Mes Cahiers rouges..., op. cit., pp. 235-236. — Notes de Philippe Fréchet.

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