ALAVOINE René, Armand

Par Julien Cahon, Jacques Girault

Né le 4 décembre 1891 à Lille (Nord), mort le 1er mai 1972 à Amiens (Somme) ; instituteur, professeur puis censeur ; militant socialiste SFIO ; conseiller municipal d’Amiens.

Fils de Juvénal Alavoine, ferblantier, et de Victoria Deroose, René Alavoine, titulaire du brevet supérieur (1909), était instituteur suppléant à Hondechoote (Nord) en 1909, puis stagiaire à Wahagnies (Nord). Il commença son service militaire dans l’infanterie en octobre 1912 dans les services auxiliaires, en raison d’une légère atrophie de la jambe gauche. Blessé le 29 août 1914 à Murvaux (Meuse) par un éclat d’obus au genou, il resta prisonnier des Allemands durant 25 mois jusqu’en octobre 1916. Il revint aux armées en 1917 et arriva sur le front d’Orient en mai 1918 puis alla sur celui de Russie méridionale (Odessa et Sébastopol) au printemps 1919, et ne fut démobilisé qu’en juillet 1919.

Après la guerre, René Alavoine exerça comme instituteur titulaire à Halluin (Nord) en 1919-1920, puis à Tourcoing (Nord) en 1920-1921, et fut reçu au certificat d’aptitude au professorat des écoles primaires supérieures et des écoles normales en juillet 1921. Il se maria le 28 mars 1921 à Tourcoing avec Victoire Petit. Le couple eut deux enfants.

Il fut nommé à la rentrée 1921 professeur de lettres, chargé de l’économat, à l’École normale d’instituteurs de Commercy (Meuse), puis muté l’année suivante à l’EPS d’Angers (Maine-et-Loire) où il enseigna les lettres en classe préparatoire aux Arts et Métiers. Il exprima le vœu de devenir directeur d’une EPS dès 1925 et obtint satisfaction en 1929, comme directeur de l’EPS, sans internat, de Givet (Ardennes), chargé de la direction de l’école primaire et des cours professionnels. Apprécié des industriels de la région, il animait aussi les œuvres postscolaires. Il souhaitait cependant un établissement plus important avec un internat dont s’occuperait son épouse. Il l’obtint à Bavay (Nord) en 1931. Mais en raison de l’état de santé de son épouse et des études de ses enfants, il demanda aussitôt sa mutation dans une EPS sans internat. Il obtint la direction de celle d’Amiens en 1937, où il continua à enseigner la morale, l’instruction civique et le droit.

L’EPS devenue collège moderne en 1942, René Alavoine intervint après la guerre pour son intégration dans le lycée de garçons. Il conserva à partir de 1947 la direction du premier cycle de l’établissement en tant que « principal », directeur pédagogique du collège de garçons. Ses relations avec le proviseur étant tendues, il souhaita obtenir la direction d’un collège en région parisienne dès 1949, mais y renonça peu après, ses relations avec le proviseur s’étant améliorées. Il effectua alors un service de censeur jusqu’à l’ouverture de la Cité scolaire en 1953. Il prit sa retraite en janvier 1955. Sa carrière d’enseignant lui valut la croix d’officier des palmes académiques et la médaille de l’éducation physique.

René Alavoine, militant par ailleurs au Parti socialiste SFIO, fut élu conseiller municipal d’Amiens, le 2 juillet 1950, sur la « Liste du maire sortant présentée par le Parti socialiste SFIO » conduite par Maurice Vast. Réélu le 26 avril 1953, il devint sixième adjoint au maire. Réélu en 1959, il devint troisième adjoint chargé des finances, auxquelles s’ajoutèrent les relations extérieures et le service de l’information en 1965. Président départemental du service social de comptabilité des constructeurs, il anima des sociétés d’économie mixte de construction. D’autre part, il fut le promoteur des jumelages Picardie-Tournaisie et Amiens-Dortmund. Il se présenta, sans succès, aux élections cantonales à Boves en 1958 et à Amiens nord-est en 1964.

Réélu conseiller municipal en 1965, il démissionna du Parti socialiste, suivant Maurice Vast, qui s’était allié aux gaullistes pour les élections municipales face à une « liste de coalition des partis communiste, PSU, socialiste et radical », conduite par Camille Goret. Il occupa jusqu’en 1971 la fonction de deuxième adjoint.

René Alavoine était chevalier de la Légion d’honneur et titulaire de la Croix du combattant

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73652, notice ALAVOINE René, Armand par Julien Cahon, Jacques Girault, version mise en ligne le 28 août 2009, dernière modification le 1er juillet 2022.

Par Julien Cahon, Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat., F 17 25611. — Arch. Dép. Nord, état civil, registre matricule, classe 1911. — Arch. OURS, fédération socialiste SFIO de la Somme. — Arch. Fondation Jean Jaurès, 12 EF 80. — Le Courrier picard.— Notes d’Alain Dalançon.

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