MORANÇAIS Jean-Claude

Par Annie Pennetier

Né le 13 juin 1937 à Alger (Algérie) ; dessinateur-projeteur, journaliste ; secrétaire fédéral des Jeunesses communistes de Seine-et-Oise, membre du comité fédéral communiste de Seine-et-Oise ; conseiller municipal de Valenton (Seine, Seine-et-Oise, Val-de-Marne) de 1965 à 1977.

[Coll. privée Jean-Claude Morançais]

Le père de Jean-Claude Morançais, René Morançais, né le 1er juin 1909 à Mayet (Sarthe) et décédé le 24 août 1991, appartenait à une famille de pauvres métayers. Après la crise économique de 1929, il partit s’installer en Algérie. Il fut employé au service du nettoiement de la ville d’Alger et s’opposa au racisme ambiant. Il compléta son maigre salaire de balayeur en cultivant quelques légumes sur un arpent rocailleux des hauteurs d’Alger, à la Bousarehia. Membre clandestin du Parti communiste algérien pendant la Seconde Guerre mondiale, son père entra ensuite comme manœuvre aux chemins de fer d’Algérie, puis comme aiguilleur. Selon le témoignage de Jean-Claude Morançais, ce poste lui permit de saboter des convois de marchandises destinées à l’armée allemande commandée par le général Rommel en Libye. Il se maria avec Suzanne Casquero, née le 2 août 1910 à Guyoville, près d’Alger (décédée le 24 février 1990), dans une famille espagnole pauvre de treize enfants. Les parents de Jean-Claude Morançais hébergèrent à Alger Charles Benoist, député communiste de Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise, Val-de-Marne) déchu, déporté en Algérie, libéré en février 1943, devenu responsable communiste pour les militaires et instructeur régional d’Alger.

La famille vint en métropole en 1946 pour raisons de santé : leur fils Jean-Claude, ayant absorbé de la soude caustique, avait besoin d’un suivi médical. En reconnaissance de l’aide apportée à Charles Benoist, le maire de Villeneuve-Saint-Georges, Henri Janin, leur fit attribuer un logement, rue Jean-Jaurès, réquisitionné pour cause de collaboration avec les militaires allemands. René Morançais, aiguilleur à la SNCF, au poste 1 à la gare de Lyon, fut un dirigeant syndicaliste CGT du réseau Sud-Est, délégué à la sécurité. Suzanne Morançais, sa mère, secrétaire, militait à l’Union des femmes françaises (UFF) à Villeneuve-Saint-Georges.

Membre du mouvement les Vaillants, Jean-Claude Morançais fut décoré de la médaille des Pionniers de l’URSS pour ses performances de collecteur de signatures à l’appel de Stockholm qui prônait le désarmement nucléaire. L’Union de la jeunesse républicaine de France (UJRF) reçut son adhésion en 1952. Quatre ans plus tard, il participa au congrès constitutif des Jeunesses communistes (JC) et devint secrétaire des JC de Villeneuve-Saint-Georges.

Lauréat d’un concours de correspondants du journal L’Avant Garde, il gagna un voyage au festival mondial de la jeunesse qui eut lieu à Moscou en 1957. Marié en 1959 avec Liliane Hamel, père d’une fille et d’un fils, il emménagea avec satisfaction en 1960 à la cité de la Lutèce, à Valenton. La section communiste le désigna pour être conseiller municipal de Valenton aux élections du 21 mars 1965. Il siégea pendant deux mandats, jusqu’en mars 1977, sous la magistrature de Julien Duranton.

Dessinateur projeteur en béton armé, son passage au statut de permanent en 1961 lui fit perdre la moitié de son salaire. Secrétaire fédéral des Jeunesses communistes de Seine-et-Oise, il débuta dans le journalisme en 1963, à Nous les garçons et les filles, avec Robert Lechêne, rédacteur en chef. En 1968, il passa à la rubrique de politique intérieure de l’Humanité, puis, de 1970 à 1975, travailla comme rédacteur en chef à Tourisme et Travail. Il revint à l’Humanité quotidienne et à l’Humanité dimanche en 1985. Il fut l’un des créateurs du Mouvement national de lutte pour l’environnement (MNLE) créé en 1981 à Bombannes (Gironde), et s’occupa de la rubrique environnement de l’Humanité . Maxime Kalinsky, maire de Villeneuve-Saint-Georges, militait également au MNLE. Jean-Claude Morançais siégea également à la commission écologie-environnement du comité central du PCF auprès de Mireille Bertrand.

Licencié économique de l’Humanité, avec soixante journalistes et personnels administratifs, le 24 décembre 1991, il rejoignit le journal d’information locale de Sevran (Sevran +) et y travailla jusqu’en 1996, date à laquelle il fut de nouveau licencié en raison du changement de majorité politique de la ville de Sevran. Il resta dix-huit mois au chômage.

Retraité depuis 1997, il habite Ozoir-La-Ferrière (Seine-et-Marne). Son épouse, militante communiste de Valenton, exerça son dernier emploi de 1971 à 1998 en tant que secrétaire de rédaction-maquettiste au journal L’Université syndicaliste, organe hebdomadaire du Syndicat national des enseignements de second degré (SNES).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article74723, notice MORANÇAIS Jean-Claude par Annie Pennetier, version mise en ligne le 12 octobre 2009, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Annie Pennetier

[Coll. privée Jean-Claude Morançais]

SOURCES : Arch. Dép. Val-de-Marne, 1711 W 1. — Association de recherches et d’études à Valenton (AREV), Valenton des origines à nos jours, 1987. — AREV, Valenton, l’origine du nom de ses rues, témoignage : « La Lutèce, notre premier logement », 2006. — Entretien, 2009.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable