PROVOST Pierre, Ferdinand [version DBK]

Par Claude Pennetier

Né le 28 novembre 1895 à Port-Marly (Seine-et-Oise), mort le 8 octobre 1986 à Villejuif (Val-de-Marne) ; dirigeant des Jeunesses communistes ; associé à l’appareil antimilitariste de l’Internationale communiste.

Fils d’un journalier, Pierre Provost, apprenti serrurier, se syndiqua en 1911 et fréquenta un groupe anarchiste à Bezons. Ancien combattant, il fit partie du Comité de la IIIe Internationale et, en 1920, adhéra aux Jeunesses socialistes. Le 16 mai 1921, il devint membre du Comité national de la Jeunesse communiste au cours du congrès national et, le 12 juillet suivant, devint gérant du journal L’Internationale des jeunes. Il fut nommé en 1922 au comité directeur de la Fédération de Seine-et-Oise. Gérant du mensuel Le Jeune camarade à partir de juillet 1922, il obtint un passeport pour Berlin et put ainsi se rendre, comme délégué, au IIIe congrès de l’Internationale communiste des jeunes à Moscou. Il appartint à la délégation française qui se rendit en janvier à la conférence d’Essen (Allemagne), organisée à l’approche de l’occupation de la Ruhr par les troupes françaises. Il fut arrêté au siège du Parti communiste le 13 avril mais bénéficia d’un non-lieu le 13 juin suivant.

Membre du Comité d’entente régional des Jeunesses communistes (4e Entente), il s’occupait comme éducateur d’un groupe d’enfants, avec Rosa Michel* et Maurice Honel*, dans le cadre d’une organisation des loisirs et d’éducation prolétarienne.

Lorsque Robinson*, représentant des JC françaises à Moscou se vit confier en 1923 la responsabilité de l’appareil antimilitariste de l’IC en Europe occidentale, il y associa en France Pierre Provost*, Maurice Honel* et Rosa Michel*.

Secrétaire du rayon communiste de Bezons en 1924, Provost devint en 1927 secrétaire général de la Revue syndicale de documentation économique (3 numéros parus à partir de février 1927), créée à l’initiative de Jacques Duclos*, et qui servait de couverture aux activités de renseignement dans les usines et arsenaux d’armement, selon A. Rossi. En avril 1927, il fut arrêté sous l’inculpation d’espionnage dans l’affaire du « réseau Cremet* » et condamné par la 11e chambre du tribunal civil de la Seine à deux ans de prison, 2000 F d’amende et cinq ans de privation de ses droits civiques. Incarcéré à Fresnes, il vit sa peine confirmée en appel le 14 décembre. Il devait être réhabilité par arrêt de la Cour d’assises de Paris, le 12 avril 1946.

En 1928, il fut présenté par le bureau politique comme candidat du Bloc ouvrier et paysan aux élections législatives dans la 2e circonscription de Corbeil (Seine-et-Oise). Libéré le 12 novembre 1928, Pierre Provost se serait dès lors contenté de militer à la base.

Résistant, il fut arrêté par la Gestapo le 27 juillet 1943, incarcéré à Fresnes, au fort de Romainville puis à Compiègne, et déporté le 17 mai 1944 à Buchenwald (Allemagne). Rapatrié le 26 avril 1945, Pierre Provost fut élu en octobre 1947 conseiller municipal communiste de Villejuif d’octobre 1947 à 1953. Il milita à la FNIDRP et à l’association France-URSS.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article75962, notice PROVOST Pierre, Ferdinand [version DBK] par Claude Pennetier, version mise en ligne le 18 janvier 2010, dernière modification le 17 mars 2012.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Maurice Laporte, Les Mystères du Kremlin (dans les coulisses de la IIIe Internationale), Paris, La Renaissance moderne, 1928. — Espions rouges, les dessous de l’Espionnage soviétique enFrance, Paris, Librairie de la Revue française, 1929. — A. Rossi, Les Communistes français pendant la drôle de guerre, Les Iles d’or, 1951, p. 113. — Jacques Varin, Jeunes comme JC, Paris, Éditions sociales, 1975. — Notice in DBMOF.

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