Par Nathalie Viet-Depaule
Né le 12 septembre 1914 à Ternand (Rhône), mort le 5 mai 1990 à Paris (XIVe arr.) ; mécanicien électricien puis ingénieur ; responsable des Jeunesses communistes ; élève de l’École léniniste internationale en 1933 ; résistant déporté.
Frère de Lise Ricol , Frédéric Ricol obtint le Certificat d’études primaires à Saint-Étienne (Loire) et entra dans un garage Renault à Lyon comme apprenti mécanicien où il acquit la qualification de mécanicien-électricien en automobiles. Il adhéra en 1930 aux Jeunesses communistes à Vénissieux. En 1931, il suivit les cours de l’école de l’instructeur, il fut apprécié de la manière suivante : « assimilation bonne, développement grand, travail collectif très bien, sait entraîner ses camarades de travail. Aptitudes d’agitateur. Il peut aider à une direction politique ». Il fut affecté aux usines Berliet à Lyon. Dirigeant de la section locale puis membre du secrétariat régional, il fit partie de son comité directeur à l’issue de son VIIe congrès qui se tint les 11-15 juin 1932 à Montigny-en-Gohelle (Pas-de-Calais).
En 1933, il suivit pendant un an les cours de l’École léniniste internationale. (Marty lui reprocha dans un rapport de cacher son niveau d’instruction.)
Puis, revenu à Paris en mars 1934, il fut chargé de la Fédération Seine-sud des JC. En juin 1936, il dirigea des grèves à Ivry-sur-Seine (Seine) où il était domicilié. Au tout début de la guerre d’Espagne, il accompagna comme traducteur Raymond Guyot, son beau-frère, à une réunion au Comité central des Jeunesses socialistes unifiées (JSU) où fut préservée l’union entre JS et JC.
Mobilisé en octobre 1936, Frédéric Ricol fit partie de cette classe qui ne fut démobilisée qu’à la fin de la guerre. Fait prisonnier à Beaume-les-Dames (Doubs), interné à la caserne Vauban, il s’évada et réussit à gagner la zone libre. Il revint à Ivry-sur-Seine et fut immédiatement chargé de remplacer sa sœur Lise Ricol comme instructeur du PC clandestin auprès des jeunes de la Fédération Seine-sud et dirigea ensuite en région parisienne l’organisation des Amis de l’Union soviétique. Après la formation du Front national, il créa un réseau militaire dans la région parisienne qui consistait à récupérer des armes, à les remettre en état, à fabriquer des engins explosifs et à les acheminer à proximité des lieux d’action. Il fut arrêté le 8 octobre 1941 sur son lieu de travail, la Société industrielle des téléphones (Paris, XVe arr.) où il était contrôleur. Condamné à huit ans de travaux forcés le 23 mars 1942, il fut interné à Fontevrault (Maine-et-Loire) et à Blois (Loir-et-Cher) puis déporté à Mauthausen (Autriche) où il appartint au triangle de direction du groupe des communistes français avec Maurice Lampe* et Octave Rabaté*.
Revenu en France, Frédéric Ricol épousa Odette Pourchasse, sœur d’Henri Pourchasse, fusillé à Châteaubriand en 1941. Elle avait été son agent de liaison pendant la Résistance, avait été arrêtée le même jour que lui et avait accouché le 17 juin 1942, en prison, de leur fille, Claudine. Détenue à la Petite-Roquette, à Fresnes (Seine), Rennes (Ille-et-Vilaine) et au Fort de Romainville (Seine), elle avait été déportée avec Lise Ricol à Ravensbrück.
Aux lendemains de la Libération, Frédéric Ricol, élu au secrétariat d’organisation de la FNDIRP, fut à l’origine de la création du Centre médical et de formation professionnelle de Fleury-Mérogis (Seine-et-Oise). Il quitta sa fonction en 1948 à la suite de désaccords sur la gestion. Il cessa alors d’avoir des activités militantes. Il s’inscrivit aux cours du soir de l’École des Arts et Métiers d’où il sortit avec le titre d’ingénieur à l’organisation scientifique du travail.
Remarié en 1958, père de cinq enfants, il mourut le 5 mai 1990 à Paris (XIVe arr.). Il avait cessé d’être membre du Parti communiste après l’entrée des troupes soviétiques en Afghanistan.
Par Nathalie Viet-Depaule
SOURCES : RGASPI, 495 270 525, 517 1 1113. — Arch. Nat. F7/13185. — Arch. PPo. 89. — Notes personnelles de l’intéressé. — Témoignage de Lise London et de Fernande Guyot. — Notes de Sylvain Boulouque.