KNOBLAUCH Mozes Jacob dit Charles. Pseudonyme Krol

Par José Gotovitch

Né le 14 octobre 1911 à Anvers, mort le 17 mai 1996 à Anderlecht (Bruxelles ) ; ouvrier diamantaire, dirigeant anversois, puis national, des Jeunesses communistes, pratiquant à l’ICJ, contributeur de l’appareil financier du PCB.

D’origine juive, élevé dans la religion et devenu athée, ouvrier diamantaire, Charles Knoblauch choisit d’emblée de militer dans la « rue belge ». Militant de la Jeunesse communiste dès les années trente, il devint dirigeant de la Fédération anversoise siège à son Comité central et fut membre de son bureau flamand tout en étant présent à certaines réunions du Bureau exécutif national. Au Plénum de l’ICJ en janvier 1934, le délégué belge, Percykow, le cita nommément comme menant une politique sectaire à Anvers et l’accusa de « praticisme », c’est-à-dire de ne pas lier sa pratique à la ligne politique et idéologique du parti. Malgré ces critiques, il demeura dans les instances et sera pratiquant à l’ICJ pendant six mois. Les sources (son dossier demeure inaccessible) ne permettent pas de dater avec précision sa présence à Moscou. Des souvenirs imprécis font supposer sa participation à la délégation belge au VII congrès de l’IC.

Actif sur le plan syndical, il participa activement à la grève des ouvriers diamantaires en 1936. Il effectua son service militaire en 1938 et fit la campagne des 18 jours en 1940. Rentré à Anvers, il refusa de s’inscrire au registre des Juifs. Sur le plan professionnel il entama alors une activité qui va le caractériser pendant plusieurs années : sous la tutelle de Bosson, membre du BP et responsable de l’infrastructure financière de la clandestinité communiste au début de la guerre, il se consacra au commerce de l’or et du diamant au bénéfice du parti. Il côtoyait dans cette activité, des amis de longue date qui œuvraient au sein de l’Orchestre rouge.

Le 22 juin 1941, il quitta Anvers pour Bruxelles, y séjourna quelque temps, échappa à l’arrestation du réseau Bosson en octobre 1941 et partit en France non occupée (Lyon, Valence) où il poursuivit l’activité commerciale, un petit réseau d’amis se chargeant d’en remonter les bénéfices vers Bruxelles. Il fit face sans autres conséquences à un emprisonnement de trois mois et put regagner la Belgique avec sa famille à la libération. À la tête d’une société diamantaire anversoise, il poursuivit son activité commerciale dont bénéficia largement le PC, mais fut charmé par les sirènes chinoises. Il quitta alors l’organisation juive proche du PC pour créer avec son associé une organisation laïque juive dont la ligne de conduite était parallèle au mouvement La Paix maintenant. C’est elle qui conduisit notamment la grande campagne pour la liberté d’émigrer des juifs soviétiques. En particulier, Charles Knoblauch fonda et finança une colonie d’enfants qui accueillit des orphelins des guerres israéliennes. Enthousiaste et généreux, il avait, selon sa fille « sa vie durant, cru à l’idéal communiste, il y était resté fidèle car il détestait l’égoïsme et les inégalités sociales. ». Budapest ne l’avait pas ébranlé, l’antisémitisme en URSS l’avait renvoyé vers la Chine, le Printemps de Prague eut raison de sa foi communiste sans qu’il renie jamais son passé.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76393, notice KNOBLAUCH Mozes Jacob dit Charles. Pseudonyme Krol par José Gotovitch, version mise en ligne le 20 février 2010, dernière modification le 4 août 2015.

Par José Gotovitch

SOURCES : RGASPI, 533 8 249, 545 2 290 (dossier personnel 495 193 284 non accessible ou transféré ?) — Regards, revue juive de Belgique, n° 449, mai 1999. — Interview de Charles Knoblauch par l’auteur 13 juin 1983.

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