HIMON Robert, Louis, Eugène

Par Madeleine Singer

Né le 9 avril 1920 à Paris (VIe arr.), mort le 26 septembre 2007 à Nancy (Meurthe-et-Moselle) ; instituteur puis directeur d’École ; membre du comité national du SGEN de 1952 à 1960.

Robert Himon
Robert Himon

Robert Himon qui avait une sœur, son aînée, était fils de Jean Himon, plâtrier. Sa mère avait été sensibilisée aux problèmes politiques par les trois années passées en qualité de femme de chambre chez un frère de Georges Clemenceau car elle avait profité des conversations entendues à la table de ses patrons. Entré à l’École normale d’Auteuil en 1937, Robert Himon fit aussitôt partie du groupe « tala ». Il adhéra au Syndicat général de l’Éducation nationale (SGEN) l’année suivante et se souvient d’avoir reçu de Pierre Cournil une carte de « pupille », les normaliens n’ayant pas le droit de se syndiquer.

Instituteur depuis 1940 dans la région parisienne, il la quitta en mai 1944 avec le dernier convoi d’enfants évacués vers la Creuse. Une fois les enfants installés dans les familles, il rejoignit le maquis Guingouin (Francs-tireurs et partisans) où il avait un cousin et des amis. Revenu à Paris dès la Libération, il adhéra aussitôt au SGEN

Il fut « très marqué » par la grève des instituteurs de la Seine en 1947 : journées intenses, dit-il, avec tous les matins des réunions locales et l’après-midi le comité départemental de grève qui se prolongeait parfois dans la nuit. En 1950 il épousa une institutrice dont il eut quatre filles qui firent toutes de bonnes études. Mais ses charges familiales n’entravèrent pas sa vie militante. Membre du bureau national (Premier degré), il fut élu en 1952 au comité national où il resta jusqu’en 1960, siégeant en outre de 1954 à 1955 au bureau national général où il fut chargé de la politique scolaire.

Il prit une part active aux événements de mai 1958. Participant avec Vignaux*, Forestier* et Lauré* au meeting du 30 mai, il se trouva face à face à la sortie avec les « flics » qui étaient sur un terre-plein ; sans qu’on sache pourquoi, dit-il, ils foncèrent sur nous avec leurs « bidules » : ce fut la panique, les femmes qui fuyaient moins vite avec leurs hauts talons reçurent maint coups de bâton. Puis ce furent les collages d’affiches pendant la guerre d’Algérie, les manifestations, notamment celle du 8 février 1962 : il se trouvait 30 ou 40 mètres derrière Claude Bouret dans la partie du cortège qui reflua vers la bouche du métro Charonne, mais avant de l’atteindre, il put avec d’autres se réfugier dans un immeuble. Quand la porte du SGEN vola en éclats le 26 février, lors du plasticage du local, rue d’Hauteville, on le retrouva parmi ceux qui se relayèrent de nuit en nuit pour assurer désormais la garde des lieux.

Directeur d’école depuis 1960, on lui demanda en 1964 de se faire élire au conseil d’administration de la Caisse primaire centrale de Paris pour la Sécurité sociale ; depuis mars 1957, il siégeait au conseil de l’Union régionale parisienne (CFTC) et était à ce titre connu des autres organisations CFTC Il limita alors son activité au SGEN, vu l’avalanche des réunions de Conseils et de commissions.

Mais l’éclatement de la Seine en quatre départements, en 1966, exigea une multiplication des militants. Le SGEN lui demanda alors de prendre en mains la section Premier degré de Paris, dès la fin de son mandat à la Sécurité sociale et il fut élu en 1968 membre de la CAPD de la Seine ; il avait d’ailleurs fait partie auparavant du Comité technique paritaire de ce département. Malgré la rupture intervenue au sein du SGEN en 1972, il resta à la tête de la section de la Seine pour assurer la transition ; puis en 1975 il passa la main à un militant qu’il jugeait plus apte à encadrer les nouveaux adhérents que le Syndicat recrutait alors, tandis que sa présence dans la section permettait de garder les anciens. Après avoir été fait officier des Palmes académiques, il prit en 1980 sa retraite dans le Loiret et y acheva sa vie militante en collectant les cotisations des retraités de ce département.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76424, notice HIMON Robert, Louis, Eugène par Madeleine Singer, version mise en ligne le 23 février 2010, dernière modification le 6 juillet 2021.

Par Madeleine Singer

Robert Himon
Robert Himon

SOURCES : École et éducation. — Syndicalisme universitaire (1952-1960). — Lettres de R. Himon à M. Singer, 4 mai 1979, 20 mars 1995, janvier 1996. — Entretien du 11 janvier 1996 (archives privées).

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