JAU Louis

L. Jau avait longtemps vécu à Lyon (Rhône), et y aurait fréquenté le « Comité de la rue Grôlée » qui, dans les années 1875, regroupait les éléments républicains radicaux. Puis il vint s’installer — quand ? — à Valence (Drôme) et y fut le premier apôtre de l’idée syndicale ouvrière ; décrit comme un homme « fin, intelligent, instruit, ambitieux », aidé par sa femme, qui avait elle-même une très forte personnalité, et par les délégués ouvriers de l’Exposition universelle, il créa en 1879 une « Chambre des travailleurs réunis de Valence ». C’était une association interprofessionnelle, divisée en dix groupes corporatifs et qui toucha notamment le bâtiment, la métallurgie, l’imprimerie et les cuirs et peaux ; elle aurait rassemblé plus de trois cents adhérents, et se doublait d’une Chambre parallèle destinée à la main-d’œuvre féminine et dirigée par sa femme. Toutes deux eurent semble-t-il, une vie éphémère, et elles avaient disparu, en 1884, à la promulgation de la loi sur les syndicats ; le rassemblement se fit par la suite sur la base de la profession, sans L. Jau, dont on ne retrouve plus nulle trace ; il n’en avait pas moins été un précurseur, l’un des premiers à concevoir l’idée fédérale.