LANGRAND Jean-Baptiste

Par Justinien Raymond

Né à Beauvois-en-Cambrésis (Nord) le 9 juillet 1855 ; mort à Saint-Quentin (Aisne), en février 1898 ; ouvrier tulliste ; un des premiers militants socialistes de l’Aisne.

Fils d’un ouvrier tisseur, orphelin jeté de l’école à l’usine, Langrand suivit les cours d’adultes, se passionna à la lecture de Michelet et se donna une culture d’autodidacte. Devenu ouvrier tisseur à Saint-Quentin, il dirigea une grève en 1878 et devint secrétaire du syndicat local des fileurs et tisseurs. En 1881, l’union radicale des travailleurs dont il était membre le présenta aux élections municipales. Mais il avait entendu J. Guesde et évolua vers le collectivisme : il créa un groupe socialiste révolutionnaire « La Défense ouvrière ». Mis à l’index, Langrand perdit son gagne-pain et dut faire un travail de copie au bureau des hypothèques pour un salaire quotidien de 0 f 90 ; il apprit alors la fabrication du tulle et, à vingt-sept ans, devint tulliste. Il continua son action ouvrière et sa propagande socialiste. Il participa aux congrès corporatifs de Troyes (1888) et de Calais (1890), au congrès national du POF à Lille (1890) alors qu’il était conseiller prud’homme, et au congrès international de Paris (1889). Il fut arrêté et condamné à un an de prison après la manifestation du 1er mai 1891. Après un échec en 1885 il fut élu conseiller municipal en 1886 ; il échoua en 1888, fut réélu en 1892. Il fut candidat à une élection législative partielle en 1888 et aux élections générales de 1889 dans la 1re circonscription de Saint-Quentin. Fatigué, aigri par les attaques dont il était l’objet, Langrand abandonna toute vie militante et mourut jeune.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article82095, notice LANGRAND Jean-Baptiste par Justinien Raymond, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 30 mars 2010.

Par Justinien Raymond

ŒUVRE : Langrand collabora au Forçat et au Cri du Travailleur, journaux du Nord, à La Défense des Travailleurs, à L’Écho soissonnais, au Socialiste.

SOURCES : Compte rendu du congrès de Lille. — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes I, p. 21 à 27, passim. — Cl. Willard, Les Guesdistes, op. cit., pp. 629-630.

ICONOGRAPHIE : Hubert-Rouger, op. cit., p. 21.

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