PERGAY A.

Par Emeric Tellier

Cocher de fiacre ; syndicaliste CGT à Paris, Archiviste de la Confédération Générale du Travail (CGT) dans son premier bureau confédéral en 1895.

A. Pergay habitait au 88, rue Vercingétorix, XIVe arr. de Paris (Seine). Le 11 novembre 1894, Pergay participa à une délégation de la Chambre syndicale des cochers, avec Calmels et Son, reçue par Casimir-Perier, président de la République au palais de l’Elysée. Il s’agissait d’obtenir l’amnistie pour les 178 cochers condamnés à des contraventions dans l’exercice de leur profession.

Le 18 mars 1895, il participa à un meeting organisé par la Chambre syndicale des cochers de fiacre de la Seine au Tivoli-Vauxhall, rue de la Douane à Paris (Xe arr.), en présence d’environ 2 000 personnes, dont de nombreux conseillers municipaux. Ce meeting fut l’une des étapes de la lutte pour l’obtention d’un compteur horokilométrique et d’un salaire fixe pour les cochers.

En juin 1895, il fut l’auteur, avec Chasles, de la Chambre syndicale des employés d’omnibus de la Seine, à l’origine d’un manifeste appelant à la création d’une Fédération CGT des moyens de transports parisiens, en prélude à la création d’une Fédération CGT nationale des transports. Le 26 juillet 1895, une rencontre des différentes organisations syndicales décida la création d’une commission de six membres – dont Pergay – chargée de rédiger un projet de statuts pour la nouvelle fédération.

Il assista comme délégué au VIIe congrès national corporatif constitutif de la CGT tenu à Limoges, en septembre 1895. Il y représentait la chambre syndicale des cochers de fiacre dont il était le secrétaire. Il fut rapporteur de la 3e question de l’ordre du jour : création de Caisses de retraite (cf. c. rendu, pp. 19-20). Il fut élu secrétaire de la commission provisoire chargée de l’exécution des décisions du congrès.

Il assuma notamment la tenue du registre des recettes et des dépenses, avant qu’Auguste Keufer ne soit désigné trésorier au sein du premier bureau confédéral, lors du Conseil national du 26 décembre 1895. A. Pergay exerça par ailleurs les fonctions d’archiviste dans le premier bureau confédéral.

Le 28 octobre 1895, il tint un meeting, avec Guérard, Auguste Keufer, Akar, à l’occasion de l’inauguration de la Bourse du travail d’Issy-les-Moulineaux (Seine, Hauts-de-Seine).

Il fut exclu de la Chambre syndicale des cochers de la Seine le 13 août 1897, selon la lettre adressée par Calmels en octobre 1899 au président du Conseil municipal de Paris publiée dans La Fronde du 19 octobre 1899.

Le 15 mars 1900, deux réunions concurrentes se tirent. La première à la Bourse du travail de Paris, était appelée par la Chambre syndicale des cochers de Paris. La seconde par le groupe des Cochers indépendants, à la salle du Pré-aux-Clercs, 85 rue du Bac à Paris. Pergay est mentionné à la tribune de cette dernière. En août 1900, lors d’une intervention à un meeting de grévistes à la Bourse du travail de Paris, il est signalé comme étant « ancien secrétaire de la chambre syndicale ».

Un cocher, Albert Pergay, est condamné en août 1902 par le tribunal de simple de police à un jour de prison et à cinq francs d’amende pour avoir fumé sur son siège, boulevard des Italiens, en conduisant des voyageurs. Est-ce le même individu ?

Le 22 mars 1911, un certain Pergay anima une réunion des chauffeurs d’automobile de la Compagnie La Française à la Bourse du Travail de Paris. En décembre 1911, il était l’un des animateurs de la grève des taxi-autos de la région parisienne.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article84227, notice PERGAY A. par Emeric Tellier, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 20 juin 2022.

Par Emeric Tellier

SOURCES : Arch. Nat. F7/ 12 491, rapport du 2 octobre 1895 et compte rendu du congrès. — R. Brécy, Le Mouvement syndical en France, op. cit. — Le Petit journal, 15 novembre 1894, 19 mars 1895. — Le Peuple, 28 septembre 1945. — Le Cri du peuple, 30 septembre 1896. — La Presse, 20 mars 1895, 21 juin 1895, 29 octobre 1895, 17 novembre 1895, 2 décembre 1911. — L’Intransigeant, 29 juillet 1895. — Le Journal, 16 mars 1900, 13 août 1902, 23 mars 1911. — La Fronde, 19 octobre 1899. — Le Parti ouvrier, 6 décembre 1896. — Bulletin municipal officiel de la ville de Paris, 10 juillet 1898, p. 2041. — Notes de Julien Chuzeville.

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