HÉBERT Émile

Par Justinien Raymond

Né le 8 avril 1857 à Saint-Maurice-Saint-Germain (Eure-et-Loir), mort le 23 février 1925 à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord) ; employé ; syndicaliste et militant socialiste de Seine-et-Oise.

Émile Hébert
Émile Hébert
Hubert-Rouger, op. cit., p. 246.

Émile Hébert était le fils d’un journalier agricole et d’une domestique de ferme. Lui-même fut domestique au Château-des-Vaux jusqu’à son service militaire. Après son mariage, il se fixa à Versailles et entra comme encaisseur chez un huissier où il resta une trentaine d’années.

Militant dévoué, à la fois décidé et pondéré, son nom est attaché à l’éveil du mouvement socialiste à Versailles. En 1887, il fut un des fondateurs d’un Cercle d’études sociales, le premier du département de Seine-et-Oise, cercle affilié à la FTSF. Mais en 1891, il se rallia au POF. En 1898, Émile Hébert appartint à la Fédération socialiste révolutionnaire qui, jusqu’au congrès de Lyon (1901) réalisa l’unité locale. En 1905, il entra à la SFIO. Aux élections municipales de Versailles dès 1892, aux élections cantonales (la dernière fois en 1919), aux élections législatives et sénatoriales, il fut souvent candidat, candidatures de principe, sans espoir de succès, le plus souvent.

Coopérateur, Émile Hébert fut administrateur, puis directeur-gérant de la coopérative de consommation « La Versaillaise », à laquelle il donna un nouvel essor. Syndicaliste, il fonda en 1892 le syndicat départemental des employés dont il fut le président jusqu’en 1919. En 1895, il prit l’initiative de l’ouverture à Versailles d’une Bourse du Travail qui vit le jour en février 1896. En 1901, il fut à l’origine de l’Union départementale des syndicats de Seine-et-Oise dont il fut, de cette date à 1922, administrateur et trésorier. De 1914 à 1918, il suppléa le secrétaire de cette UD, Lapierre, mobilisé (voir J. Lapierre). Il fonda à Versailles le syndicat des locataires. Émile Hébert avait représenté la Bourse de Versailles à deux congrès nationaux de la Fédération, le VIIIe tenu à Paris du 5 au 8 septembre 1900, le IXe tenu à Nice du 17 au 21 septembre 1901.

En 1898, Émile Hébert fut, avec Gabriel Monod et Émile Bourgeois, l’un des fondateurs de la section versaillaise de la Ligue des droits de l’Homme et du Citoyen. Il en resta le vice-président jusqu’à son départ de Versailles en 1924. Il prit une part active à la campagne pour la révision du procès Dreyfus. Il collabora à la fondation et à la vie de l’Université populaire de Versailles.

La notoriété de cet homme modeste le fit appeler, pendant la guerre de 1914 à 1918, aux Offices départementaux des charbons, de l’alimentation et à l’Office communal du pain. Le Parti socialiste le présenta aux élections sénatoriales de Seine-et-Oise en 1920.

Parallèlement à ces activités, Émile Hébert assurait la vie de son foyer et l’éducation de son fils Max qui était directeur de l’École normale d’instituteurs de Saint-Brieuc quand il se retira auprès de lui en 1924, pour une retraite qui devait être courte. À son départ de Versailles, il fut l’objet d’une manifestation de sympathie organisée par la section socialiste, l’Union départementale des syndicats, la coopérative, la Ligue des droits de l’Homme, en hommage à un militant fidèle.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article87380, notice HÉBERT Émile par Justinien Raymond, version mise en ligne le 8 avril 2010, dernière modification le 22 juin 2010.

Par Justinien Raymond

Émile Hébert
Émile Hébert
Hubert-Rouger, op. cit., p. 246.

SOURCES : Arch. Nat. F7/13620. — Arch. Dép. Seine-et-Oise, 16 M 46. — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes, t. III, op. cit., pp. 246 à 275, passim. — L’Yveline, 7 mars 1925. — Renseignements fournis par M. Rébillon.

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