HENRIET Henri, Emmanuel

Par André Balent

Né le 21 mai 1874 à Perpignan (Pyrénées-Orientales), mort le 15 novembre 1930 à Perpignan ; ouvrier peintre puis concierge de la Bourse du Travail de Perpignan ; syndicaliste (CGT) de Perpignan.

Henri Henriet était le fils de Vincent Henriet, peintre en bâtiment à Perpignan, et d’Antoinette Balat. Le 18 juin 1900, il épousa Charlotte, Rose Valen à Paris (XIe arr.). Il ne semble pas, toutefois, qu’il ait résidé très longtemps à Paris puisque son activité syndicale eut pour cadre, sans discontinuité, sa ville natale. Les époux Henriet eurent deux filles prénommées Henriette et Jeanne.

Comme son père, Henri Henriet travailla d’abord comme ouvrier peintre. Il milita dans les rangs du syndicat des ouvriers peintres et des arts décoratifs de Perpignan qui fut l’une des onze organisations constitutives, en 1894, de la Bourse du Travail de Perpignan (voir Bazerbe Pierre, Dupré Eugène). Il fut tour à tour secrétaire et trésorier de son syndicat et participa activement à toutes les luttes du mouvement syndical perpignanais. Il devint également secrétaire adjoint de la Bourse du Travail de Perpignan.

En 1903, lors de l’inauguration de l’actuel bâtiment de la Bourse du Travail, ses camarades lui confièrent, étant donné l’état de sa santé, les fonctions de concierge de l’immeuble. Henri Henriet n’en continua pas moins à militer dans les rangs de son syndicat.

Membre du comité général de la Bourse du Travail de Perpignan en 1911, il siégeait à la commission « journal » de cet organisme. Le 1er novembre 1911, il était, avec son camarade Emmanuel Pascal, délégué du syndicat des peintres au IIIe congrès des syndicats ouvriers des Pyrénées-Orientales. Le 1er septembre 1912, il représentait son syndicat au IIe congrès de l’UD-CGT des Pyrénées-Orientales. Il intervint dans le débat sur les structures de l’UD en s’affirmant comme un partisan résolu du vote par syndicat et de l’élection des responsables départementaux de l’UD parmi les syndicalistes perpignanais.

En 1913 et en 1914, il était membre titulaire du comité général de la Bourse du Travail. En 1913, il était en outre membre de la commission « journal » du comité général.

Nous savons peu de choses de son activité militante pendant la Première Guerre mondiale. En 1915, il siégeait toujours au comité général de la Bourse du Travail qui, pour l’essentiel, était favorable à l’union sacrée. Voir Mouton Gabriel.

Après la Grande Guerre, il continua de participer activement aux activités du mouvement syndical de Perpignan et des Pyrénées-Orientales. En 1920, il était à nouveau secrétaire du syndicat des ouvriers peintres.

Il siégea au comité général de la Bourse du Travail en qualité de membre titulaire, en 1919, 1920, 1921, 1923, 1924, 1925 et 1926 (les autres titulaires délégués par le syndicat des peintres au comité général étaient Maurice Llugain jusqu’en 1921 inclus et Jacques Cayrol jusqu’en 1927). Henri Henriet siégea à plusieurs reprises à la commission de contrôle élue par le comité général de la Bourse (en 1921, 1923, 1926, 1927).

Après la scission de 1922, le syndicat confédéré des peintres demeura une organisation modeste (61 timbres confédéraux acquittés entre le 1er janvier et le 15 décembre 1923 ; 50 entre le 1er janvier et le 15 août 1924 ; 20 entre le 1er janvier et le 31 juillet 1925 ; 24 entre le 1er janvier et le 31 août 1927). Son homologue unitaire, par contre, semble avoir été plus dynamique (voir Sicre).

À partir de 1928, Henri Henriet n’occupa plus de postes de responsabilité, ni dans son syndicat, ni à la Bourse du Travail. En 1927, Jacques Cayrol avait pris le relais et était secrétaire du syndicat des peintres.

Henri Henriet participa également à la vie de l’UD-CGT jusqu’en 1927. Il fut délégué à plusieurs congrès de l’UD des Pyrénées-Orientales. (VIIe : 5 septembre 1920 ; Xe : 24 décembre 1922 ; XIe : 30 septembre 1923 ; XIIe : 7 septembre 1924 ; XIIIe : 9 août 1925 ; XIVe : 1er août 1926 ; XVe : 9 octobre 1927). Il fut élu au comité général de l’UD en 1920 et siégea à la commission de contrôle de l’UD de 1922 à 1928.

En septembre 1922, Henri Henriet siégea à la « commission paritaire » mixte qui administrait l’Office départemental et municipal de placement des Pyrénées-Orientales. Dans cet organisme qui comprenait à la fois des ouvriers et des patrons, siégeaient outre Henri Henriet, les militants syndicalistes suivants : Joseph Bertrand, Jean Ricart, François Viviès.

Mutualiste, Henri Henriet adhérait à la société « Le Travail » créée par des militants syndicalistes et faisait partie de son conseil d’administration.

Henri Henriet fut enterré le 17 novembre 1930. Ses obsèques furent civiles ainsi qu’il en avait manifesté le désir dans un testament rédigé en 1910. Jacques Solatges, trésorier de la Bourse du Travail, prononça son éloge funèbre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article87423, notice HENRIET Henri, Emmanuel par André Balent, version mise en ligne le 10 avril 2010, dernière modification le 10 avril 2010.

Par André Balent

SOURCE : Arch. Mun. Perpignan (état civil). — L’Action syndicale (mensuel des syndicats confédérés de Perpignan et des Pyrénées-Orientales (1912-1928 et numéro de décembre 1930 : nécrologie). — Le Cri Catalan (hebdomadaire officieux de la Fédération socialiste des Pyrénées-Orientales) ; 11 septembre 1920, 20 novembre 1920.

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