ARBAUD André, Barbe

Fils d’un fermier, Arbaud était propriétaire à Vinon à la lisière des Basses-Alpes et du Var. Il fit des études jusqu’à l’École primaire supérieure. Il avait été élu au premier tour conseiller municipal, le 5 mai 1912. Les socialistes SFIO, dont Arbaud, qui obtenaient 148 voix sur 360 inscrits, concurrençaient les radicaux, et le maire ne tarda pas à démissionner de son poste. La guerre ne modifia pas la composition du conseil. Les « candidats d’union républicaine et sociale » furent élus, le 21 décembre 1919 et, Arbaud, dix jours après, devenait maire. Pour l’élection législative de 1924, il faisait partie de la commission exécutive du Comité général varois pour l’élection rouge.

Toujours membre de la SFIO, réélu avec le moins de voix (200 voix sur 316 inscrits), le 3 mai 1925 sur une liste « Cartel des gauches », il n’était pas sur la liste « socialiste et d’union des gauches » présentée dans Le Petit Provençal et élue le 5 mai 1929. Il obtenait malgré tout 75 voix sur 302 inscrits, beaucoup moins que le dernier élu. Que s’était-il passé ? Candidature de principe (le sous-préfet estimait que les conseillers municipaux élus étaient des républicains-socialistes) ou confiance des électeurs qui avaient inscrit son nom alors qu’il n’était pas candidat ?
Après la scission de 1933, Arbaud resta à la SFIO. Aussi fut-il présenté pour le conseil général dans le canton de Rians, contre le conseiller général sortant, le populaire docteur Marc Richaud passé au Parti socialiste de France. Au premier tour, Arbaud recueillit 210 voix sur 1 247 inscrits. Devenu candidat de l’unité, il doubla ses voix, le 14 octobre 1934 (425 voix) mais n’empêcha pas la victoire de Richaud.

Suite logique de la scission et des luttes politiques locales, le 5 mai 1935, pour les élections municipales de Vinon, André Arbaud, président de la coopérative vinicole, conduisait une liste comprenant de nombreux socialistes SFIO. Elle échoua de peu contre la liste du maire sortant. Arbaud obtint personnellement 131 voix sur 302 inscrits.

Résistant, membre du groupe AS local dirigé par son beau-frère, Albert Léopardo puis par son gendre, Georges Léopardo, il fut arrêté le 14 juin 1944 au cours des opérations de représailles qui suivirent la mobilisation insurrectionnelle lancée par la Résistance dans le secteur après le 6 juin. Les Allemands et les auxiliaires français qui les accompagnaient (éléments de la 8e compagnie Brandebourg, confondus avec des miliciens) recherchaient Georges Léopardo. Après avoir fait subir diverses violences à sa famille, ils embarquèrent André Arbaud dans un véhicule sous prétexte de le conduire à Draguignan (Var, siège du Sipo-SD). André Arbaud fut exécuté à deux kilomètres environ de Vinon, au lieu-dit la Combe d’Armenaud (ou d’Armenocto). Son corps ne fut retrouvé que neuf jours après. Une stèle fut érigée à cet endroit, en bordure de la route départementale 554. Une rue de Vinon porte son nom. Il obtint le titre de « Mort pour la France ».