BIANCHERI Dominique, Pierre

Par Jacques Girault

Né le 22 mars 1902 à Barjols (Var), mort le 21 septembre 2003 au Muy (Var) ; tanneur puis employé du PLM puis de la SNCF ; militant syndicaliste (CGT) ; militant communiste ; conseiller municipal de Bandol (Var).

Fils d’un tanneur, originaire de Vintimille (Italie), installé en France depuis 1899, d’opinions socialistes, Dominique Biancheri reçut les premiers sacrements catholiques. Devenu athée, il se maria religieusement dans la commune en janvier 1926 avec la fille d’un tanneur. Sa fille et sa nièce, orpheline qu’il recueillit, reçurent les premiers sacrements catholiques. Après avoir obtenu le certificat d’études primaires, il travailla comme ouvrier tanneur. Durant son service militaire dans les chasseurs alpins (1922-1923), il participa à l’occupation de la Ruhr. Il reprit son métier et adhéra au syndicat CGTU.

Il entra à la compagnie de chemins de fer du PLM comme homme d’équipe en gare de Cassis (Bouches-du-Rhône) en septembre 1927. Il devint successivement facteur mixte en 1931, commis en 1943, facteur enregistrant en 1945, employé aux services administratifs en 1947, commis principal à Gardanne (Bouches-du-Rhône) en 1951, puis revint dans les services administratifs de la SNCF (arrondissement exploitation) à Marseille jusqu’à sa retraite.

Dominique Biancheri habitait Bandol depuis 1932. Syndiqué à la CGT, secrétaire du syndicat CGT des cheminots de Bandol (1936-1939), il fut délégué du personnel auprès du chef de l’arrondissement Exploitation à Marseille pour la catégorie des facteurs et facteurs mixtes en 1937-1938.

Il adhéra à la cellule de Bandol du Parti communiste en 1937, après avoir participé aux campagnes électorales de 1935 et de 1936.

Affecté spécial à la SNCF, Dominique Biancheri, avec les militants communistes Élie Chevalaz et Ernest Nivière, fut arrêté, la 16 août 1941, à la suite d’inscriptions sur des bâtiments publics de la ville. Les motifs de l’internement étaient « inscriptions antinationales faites sur le monument aux morts et la mairie » lors de la venue de Georges Lamirand, sous-secrétaire d’État à la jeunesse. En dépit de ses dénégations (il s’agissait, selon son témoignage, d’une provocation), il fut interné au centre de séjour surveillé de Saint-Paul-d’Eyjeaux (Haute-Vienne). Dans un premier temps, il refusa de signer l’engagement de ne plus avoir de contacts avec des communistes, il accepta de signer et fut libéré le 14 août 1942.

Dès son retour à Bandol, Biancheri participa aux activités de la résistance cheminote, à la reconstitution du Parti communiste clandestin en 1944 et à l’organisation du comité local de Libération en juin 1944. À la Libération, le 3 octobre 1944, il fit partie du conseil municipal provisoire de Bandol (commission des eaux, de l’assainissement et commission scolaire et des Beaux-Arts). Faisant partie de la direction de la section communiste, il figura sur la liste communiste qui fut battue aux élections municipales d’avril 1945. En outre, désigné comme secrétaire de la section locale de la FNDIRP à sa création, il conserva cette responsabilité jusqu’en 1947. Il fut exclu du PCF en 1946 en raison de la signature donnée dans le camp d’internement. La majorité des communistes locaux s’opposèrent à cette sanction. Il en résulta une grave crise dans l’organisation communiste locale.
Dominique Biancheri resta à la CGT après la scission. Membre de la FNDIRP (section de Sanary), il refusa à plusieurs reprises de réintégrer le PCF mais accepta de figurer sur la liste présentée par le PCF aux élections municipales de 1971 à Bandol.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article947, notice BIANCHERI Dominique, Pierre par Jacques Girault, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 4 juin 2020.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Dép. Var, 7 M 12 2, 18 M 87, 3 Z 4 6. — Arch. Com. Bandol. — Notes de Louis Botella et de Jean-Marie Guillon. — Renseignements fournis par l’intéressé. — Le Cheminot du PLM, organe de l’Union de syndicats du PLM puis du Sud-est, 10 juin, 10 octobre 1938 (Institut d’histoire sociale de la Fédération CGT des cheminots).

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