BERTRAND Gabriel [Hérault]

Par Jean Sagnes

Né et mort à Adissan (Hérault) : 1er janvier 1868-31 janvier 1954 ; petit viticulteur ; dirigeant socialiste puis communiste de l’Hérault ; maire d’Adissan ; conseiller général.

Gabriel Bertrand
Gabriel Bertrand

Militant socialiste depuis 1893, Gabriel Bertrand dirigeait le groupe socialiste d’Adissan en 1902 au moment de la création de la Fédération socialiste autonome de l’Hérault à laquelle il adhéra. Au sein de cette Fédération, il fut le leader de l’aile gauche, favorable à une tactique basée sur la lutte des classes et proche de la Fédération du PSDF-USR. En 1904 et jusqu’à l’unité socialiste d’avril 1905, il fut le secrétaire général de la Fédération autonome qu’il tenta, sans succès, le 21 août 1904, de faire adhérer au PSDF. Au début de 1905, il publia une brochure hostile au réformisme. Il adhéra avec enthousiasme à l’unité socialiste, approuvant sans réserves les statuts qui faisaient du Parti socialiste SFIO un « parti de révolution », et assista aux congrès d’unité dans l’Hérault le 21 mai et le 8 octobre 1905. Membre du conseil national de la SFIO en 1906, du conseil fédéral en 1913, G. Bertrand ne cessa d’animer le groupe socialiste d’Adissan et d’écrire dans les journaux socialistes : Le Combat Social, Le Devoir Socialiste, dont il était membre du comité de rédaction, et Le Populaire du Midi.

G. Bertrand était, à la veille de 1914, un des rares militants de l’Hérault, sinon le seul, capable de signer des articles autres que de simple polémique électorale. En 1907, il donna, dans Le Combat Social, une analyse lucide du mouvement des vignerons faisant référence aux principes du socialisme et à la politique agraire de la SFIO.

Après dissolution du conseil municipal en place, le 16 juin 1910, il fut élu maire d’Adissan le 21 juillet, réélu le 19 mai 1912, et occupa cette fonction jusqu’en 1919. Cette même année, il était élu conseiller général du canton de Montagnac. En 1920, il fit campagne pour l’adhésion à la IIIe Internationale, notamment dans les colonnes du Devoir Socialiste. Bien que les adversaires de cette adhésion aient eu la majorité au congrès fédéral de Montpellier, G. Bertrand fut désigné par ce même congrès comme l’unique délégué de l’Hérault à Tours où il prit la parole. Au début de 1921, il fut un des organisateurs de la Fédération communiste de l’Hérault et en 1924 fut candidat aux élections législatives. Jusqu’en 1927, il fut également un des principaux dirigeants communistes du département, spécialiste des questions paysannes et membre du conseil fédéral puis régional. De 1921 à 1925, il lutta au conseil général pour l’amnistie et contre le Cartel des Gauches. Il signait souvent les éditoriaux du Communiste du Midi puis de L’Ordre communiste qui lui fit suite (1921-1923). Il publia deux études sur la question paysanne dans Les Cahiers du Bolchevisme, en 1926 et rédigea, la même année, des « Entretiens communistes » dans Le Travailleur du Languedoc, organe de la Fédération, puis de la Région communiste du Languedoc. Il fut élu délégué régional au Conseil paysan français, le 11 janvier 1925, pour cinq départements (l’Aude, les Bouches-du-Rhône, le Gard, l’Hérault, les Pyrénées-Orientales). À la conférence régionale du Parti communiste, tenue le 10 avril 1927, il intervint en faveur de l’opposition russe.

À la suite de cette intervention, il disparut des organismes de direction régionale du Parti communiste. Il demeurait secrétaire de la cellule d’Adissan, fonction qu’il assuma jusqu’à la guerre semble-t-il. Il demeura membre du Parti communiste jusqu’à sa mort en 1954. Son arrière petit-neveu, Bertrand Joseph, était maire d’Adissan en 1979.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article99790, notice BERTRAND Gabriel [Hérault] par Jean Sagnes, version mise en ligne le 3 novembre 2010, dernière modification le 19 avril 2020.

Par Jean Sagnes

Gabriel Bertrand
Gabriel Bertrand

ŒUVRE : "Le Parti communiste et le recrutement paysan", Les Cahiers du Bolchevisme, 15 septembre et 23 octobre 1926. — La propriété et la classe ouvrière devant le socialisme, Nîmes, 1906, 44 pages. — Articles dans Le Combat Social, Le Devoir Socialiste, La Voix Paysanne, Le Travailleur du Languedoc.

SOURCES : Arch. Nat. F7/13130. — Arch. IMTh., bobine 252. — Arch. Dép. Hérault, 194 M 40. — Le Socialiste de l’Hérault, 1903-1904. — Le Combat Social, 1905-1907. — Le Devoir Socialiste, 1909-1920. — Le Populaire du Midi, 1911-1914. — Le Communiste du Midi, 1921. — L’Ordre Communiste, 1921-1923. — Le Travailleur du Languedoc, 1925-1928. — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes, t. III, op. cit.XVIIIe congrès national du Parti socialiste (SFIO), Tours, les 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31 décembre 1920, Paris. — Renseignements communiqués par la mairie d’Abissan. — Note de Jacques Girault.

ICONOGRAPHIE : Hubert-Rouger, op. cit. p. 181.

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