BOUHEY-ALLEX Charles

Par Justinien Raymond

Né le 21 septembre 1882 à Villers-la-Faye (Côte-d’Or), mort le 19 janvier 1958 à Paris ; médecin ; militant socialiste.

Charles Bouhey appartenait à une famille qui, longtemps, incarna le socialisme en Côte-d’Or : il était le fils de Jean-Baptiste Bouhey-Allex (voir Dict. t. 11) et le frère de Jean Bouhey-Allex qui furent tous deux députés du département. Après des études secondaires au lycée de Dijon, Charles Bouhey devint docteur en médecine de la faculté de Paris, se spécialisa en gynécologie et, après avoir servi comme médecin militaire de 1914 à 1918, ouvrit une clinique d’accouchement rue de Rungis, dans le XIIIe arrondissement de Paris qu’il anima jusqu’à sa mort.

De sa prime jeunesse à sa mort, Ch. Bouhey fut un ardent socialiste. Avant la Première Guerre, il avait déjà combattu la loi militaire de trois ans dans Le Rappel socialiste de Dijon. En 1919, il prit parti contre l’intervention en Russie et demanda l’établissement de relations diplomatiques normales avec la Russie bolcheviste. En 1919, il échoua, sur la liste socialiste aux élections législatives avec 20 167 voix sur une moyenne de liste de 19 797 et 72 638 suffrages exprimés, et, dans le canton de Nuits, en décembre, aux élections cantonales. Il fit des réserves sur le rapport Cachin-Frossard au retour de Moscou et, après le congrès de scission de Tours (décembre 1920), il se prononça pour l’autonomie de la Fédération de la Côte-d’Or. Puis, membre de la section de Nuits-Saint-Georges, il travailla à la reconstitution de la Fédération de la Côte-d’Or du Parti socialiste SFIO, et notamment par une active campagne dans son organe, L’Éclaireur socialiste, en 1922-1923. En 1923, il attaqua violemment l’occupation de la Ruhr, par le gouvernement Poincaré. Mais en 1924, hostile à Barabant* il lui refusa son concours pour une liste d’Union socialiste qu’il combattit.

Aux lendemains des élections de 1936, il contribua de façon décisive au lancement, à Dijon, le 1er janvier 1937, du quotidien d’inspiration socialiste, La Bourgogne Républicaine.

Après la défaite de 1940, sous l’occupation allemande, Charles Bouhey participa activement, à Paris et en Côte-d’Or, à la Résistance et la « Villa Rungis », sa clinique d’accouchement, servit de relais pour la transmission des ordres et des consignes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article101527, notice BOUHEY-ALLEX Charles par Justinien Raymond, version mise en ligne le 3 novembre 2010, dernière modification le 27 août 2020.

Par Justinien Raymond

SOURCES : Le Rappel socialiste, 1914, 1919, 1920. — Le Populaire de Bourgogne, 1921. — L’Éclaireur socialiste. — Le Socialiste Côte-d’orien. — Renseignements recueillis auprès de Jean Bouhey, frère de Charles, par P. Levêque. — G. Lachapelle, Élections législatives du 16 novembre 1919. — Souvenirs personnels.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable