CASSIN Auguste

Par Claude Geslin

Militant syndicaliste de Loire-Inférieure.

Ouvrier métallurgiste, Auguste Cassin était, en 1919, trésorier général du syndicat des Métaux CGT de Nantes, secrétaire de la Bourse du Travail de Nantes et secrétaire de l’Union départementale des syndicats ouvriers. Ses prises de position, à une époque difficile, l’exposèrent à de nombreuses attaques. En juillet 1919, il préconisait l’exclusion des anarchistes et des révolutionnaires de la CGT entraînant derrière lui la majorité des membres de la Bourse du Travail de Nantes. La même année, en décembre, il se déclarait partisan de l’organisation d’une campagne de propagande pour la défense de la Révolution russe, pour l’amnistie et pour la défense de la Société des Nations.

Au IVe congrès national de la Fédération des Métaux réuni le 10 septembre 1919, il déclara à propos de la grève des Métaux parisiens commencée le 1er juin 1919 : « Nous avons constaté que sur les 300 000 grévistes parisiens, il n’y avait pas 10 000 syndiqués. Un délégué : C’est la vérité. Cassin : C’est en effet la vérité et on vous le dira. Et cette masse avait la prétention de dénigrer envers et contre tous les militants qui, depuis des années et des années sont à la tête des organisations. Lorsque, de la fenêtre du Bureau confédéral, j’ai vu, à la sortie d’une réunion, cette masse crier : À mort Jouhaux ! À mort Merrheim ! À mort tous les militants ! j’étais forcé de dire : Tas de dégoûtants ! vous ne savez donc pas où vous êtes et le mal qu’on a eu pour y arriver » (compte rendu p. 104). Et il rappela qu’il avait été partisan d’Yvetot : « Quand on est jeune militant on est plutôt partisan des théories faciles que des théories positives (...) On s’est aperçu, au contraire, même pendant ces cinq années de guerre, que ce syndicalisme ne pouvait pas aboutir et qu’une certaine collaboration était souvent inévitable, qu’il était préférable que le syndicat reconnu puisse discuter pied à pied avec les organisations patronales » (p. 105).

En mars 1920, Auguste Cassin parlait en faveur de la nationalisation des chemins de fer, des mines et de tous les moyens de transport. Deux mois plus tard, il tentait d’expliquer aux cheminots grévistes les raisons qui poussaient la CGT à préconiser la reprise du travail. Il fut alors si violemment critiqué (des menaces étaient même proférées contre sa personne) qu’il donna sa démission le 28 mai 1920. Cependant, il reprenait ses fonctions quelques jours plus tard, en butte toujours aux attaques des communistes, Crémet et Leberre en particulier. Il resta au secrétariat de l’UD jusqu’au congrès du 29 mai 1921. Ayant démissionné, il fut alors remplacé par François Blancho. Ayant abandonné toute fonction, il resta cependant, pendant plusieurs années, membre du conseil syndical de la métallurgie (CGT).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article104121, notice CASSIN Auguste par Claude Geslin, version mise en ligne le 4 novembre 2010, dernière modification le 17 avril 2021.

Par Claude Geslin

SOURCES : Arch. Dép. Loire-Atlantique, 1 M 602, 1 M 613.

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