DANNO Léon, Robert

Par Jean-Michel Brabant

Né le 21 avril 1905 à Buhulien (Côtes-du-Nord, Côtes d’Amor), mort le 7 septembre 1981 à Marly (Nord) ; licencié en philosophie ; enseignant ; militant socialiste puis trotskyste ; membre du Bureau politique du PSOP.

Issu d’une famille d’instituteurs (son père était militant radical), neveu d’Hippolyte Pasquiou*, fondateur et dirigeant de la Fédération socialiste des Côtes-du-Nord Léon Danno adhéra, en 1927, au Parti SFIO dans le Nord et devint responsable de sa section.

Dès 1929, il se situait à la gauche du Parti. Très sensible à la montée du fascisme en Allemagne (il rencontra Paul Frölich en 1933), admirateur de Léon Blum, il fut le pionnier à l’intérieur de la Fédération du Nord de la lutte pour l’unité d’action avec le Parti communiste. Si, en 1933, sa motion ne recueillit que quelques mandats, l’année suivante, il rassembla autour de lui près d’une quarantaine de voix.

À la même époque, Léon Danno était en contact avec Raymond Molinier* qui l’avait convaincu d’adhérer à la Ligue sans pour autant quitter le PS et d’y effectuer un travail de fraction pour le compte de la Ligue. Danno, qui avait rencontré Trotsky, joua un rôle important dans l’adhésion des trotskystes de la Ligue communiste au Parti SFIO en septembre 1934. Formant avec eux le Groupe bolchevik-léniniste, il fut élu à son Comité central comme suppléant. Représentant de sa tendance dans sa Fédération, il fut menacé d’exclusion en octobre 1935. Quittant alors le GBL, il put rester à la SFIO où il devint le porte-parole, dans sa Fédération, de la Gauche révolutionnaire.

Il était responsable pour sa tendance de tout le nord de la France. S’opposant au pacifisme intégral, puissant à la GR, il anima, avec Pierre Bailly*, un travail de critique trotskysante. Membre de la CA de la Fédération du Nord, il fut délégué au congrès national du Parti SFIO réuni à Royan en juin 1938 ; il fut au premier plan du débat qui se solda par l’exclusion des partisans de Marceau Pivert et il constitua alors un groupe du PSOP à Valenciennes dont il fut durant quelques mois le secrétaire (Gosselin lui succéda). Devenu membre pour le Nord de la Commission administrative permanente du Parti socialiste ouvrier et paysan et du Bureau politique, il défendit, lors de la conférence nationale de ce parti, tenue les 16-17 juillet à Paris, un point de vue lié au Parti ouvrier internationaliste. Léon Danno devait rester au PSOP jusqu’à la déclaration de guerre.

Répétiteur au lycée de Valenciennes, L. Danno était, en 1938, secrétaire du syndicat CGT des répétiteurs du lycée (— voir Patou M.*). Licencié de philosophie, il fut révoqué en 1940. Réintégré grâce à l’intervention de Marcel Déat, il devint professeur et, en 1954 adhéra au Parti radical.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article108085, notice DANNO Léon, Robert par Jean-Michel Brabant, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 11 août 2021.

Par Jean-Michel Brabant

SOURCES : La Vérité, 31 mai et 8 juin 1935. — La Lutte ouvrière, 22 juillet 1938. — J.-P. Joubert, À contre-courant : le pivertisme, Thèse de doctorat de sciences politiques, Grenoble, 1972. — S. Ketz, De la naissance du GBL à la crise de la section française de la LCI (1934-1936), Mémoire de Maîtrise, Paris I, 1974. — Témoignage autobiographique.

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